La semaine commence doucement pour la Bourse de Paris, avec un CAC 40 qui clôture à l'équilibre parfait, à 8 152 points, face à un agenda plutôt vide.
Le calendrier économique des prochains jours s'annonce plus chargé, malgré une séance en moins à Paris, due à la fermeture du marché pour le vendredi Saint. Les regards sont tournés vers les principaux dirigeants des banques centrales, notamment Christine Lagarde de la BCE qui s'exprime aujourd'hui au Luxembourg, et Jerome Powell de la Fed, attendu vendredi.
Après une semaine stimulée par les réunions des banques centrales, les places boursières mondiales se retrouvent sans catalyseur fort pour maintenir leur élan. Aux États-Unis, le Nasdaq affiche un léger recul de 0,16% après cinq séances consécutives de gains. Les tensions géopolitiques, avec les récentes escalades dans le conflit russo-ukrainien, soutiennent les actions du secteur de la défense, dont Dassault Aviation, en hausse de 7,31% et Thales, en tête du CAC 40 (+1,94%).
Les prix du pétrole grimpent aussi, sur fond d’attaques contre les infrastructures pétrolières russes par l'Ukraine, un élément d'incertitude supplémentaire sur les marchés…
Les valeurs : Dassault Aviation et Casino
Dassault Aviation
Dans un marché parisien particulièrement calme, Dassault Aviation s’envole de 7,31% à 207€, en tête du SBF 120 (+15% en 2024). Le groupe de défense profite d’une recommandation positive de BNP Paribas qui relève son objectif de cours de 193€ à 241€, soit un potentiel de hausse de plus de 15%. L’accroissement des tensions géopolitiques profite plus largement à l’ensemble du secteur.
Début mars, Dassault Aviation annonçait une hausse de son chiffre d’affaires et de ses livraisons d’avions civils et militaires pour 2024. La direction table sur 35 Falcon (avions civils) et 20 avions de chasse Rafale livrés cette année, contre respectivement 26 et 13 l’an dernier. Le chiffre d’affaires devrait ainsi passer de 4,8 milliards d’euros à 6 milliards en un an. Au 31 décembre, le carnet de commandes s'élevait à 38,51 milliards d'euros pour 211 Rafale et 84 Falcon (contre 164 et 87 un an auparavant). Le groupe proposera un dividende de 3,37 euros par action en mai.
Casino
À deux jours de sa recapitalisation, Casino s’effondre en Bourse. La chute de ce lundi est impressionnante : -64,23%, à 0,19€. Désormais, le titre perd 66% depuis le 1er janvier et plus de 95% sur un an ! Plusieurs augmentations de capital extrêmement dilutives auront lieu dans les prochains jours, le nombre d’actions en circulation va passer de 108 millions à… 43 milliards ! Les nouvelles actions seront émises à partir du 27 mars, date à laquelle le groupe sera sous le contrôle du consortium dirigé par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Après l’effondrement prévisible d’aujourd’hui, les capitalisations de Casino et de son concurrent Carrefour seront semblables.
L'agenda du lundi : Deux semaines écourtées
On attaque deux semaines boursières écourtées par les fêtes de Pâques. Vendredi et lundi prochains, le CAC ne cotera pas. D’ici là, la principale actualité économique sera une nouvelle fois… l’inflation ! On attend en effet les derniers chiffres français et américains ce vendredi. La Fed a annoncé la semaine dernière au moins trois baisses des taux en 2024, probablement dès juin pour la première. Dans ce contexte, les investisseurs espèrent que l’inflation poursuivra sa décrue pour valider le scénario de la Banque centrale américaine. Son indicateur favori pour estimer l’évolution des prix, le PCE Core, est attendu stable à 2,8% sur un an pour le mois de février. À suivre !
Demain à la Une : Deux publications américaines
La séance de demain devrait être assez calme sur les marchés, faute de nouveaux catalyseurs. Deux publications américaines sont tout de même au programme : les commandes de biens durables réalisées en février et un nouvel indice de confiance des consommateurs. Globalement, le marché s’attend à ce que ces deux indicateurs confirment la bonne tenue de la consommation outre-Atlantique. Les investisseurs devraient rester prudents en attendant les chiffres de l’inflation et ne pas tenter grand-chose sur les marchés d’ici vendredi.
Le monde d'après : 72 milliards d'euros !
Après une année marquée par les excellentes performances du CAC 40, c'est le moment pour les actionnaires de récolter de généreux dividendes. Les fleurons de la Bourse de Paris vont verser 72 milliards d'euros de dividendes en 2024, battant le record de l'année précédente (68,7 milliards). Cette hausse s'explique par les profits époustouflants de 165 milliards d'euros réalisés l’an dernier. Le pourcentage des profits reversés aux investisseurs, connu sous le nom de pay-out ratio (voir lexique), grimpe à 44% cette année !
31 sociétés du CAC augmentent leur dividende cette année, signe de leur bonne santé financière et de leur optimisme. Total, LVMH et BNP mènent le bal avec des politiques de dividendes aussi généreuses que stratégiques. Total booste son dividende de 7,1% malgré une légère baisse de ses profits, prouvant que la volonté de récompenser les actionnaires peut persister quand les vents économiques sont moins favorables. Bref ! Ce nouveau record met en lumière la solidité des grandes entreprises françaises et la croissance durable de leurs dividendes, même dans un climat de taux d'intérêt élevés.
Le lexique : Payout ratio
Le payout ratio, ou taux de distribution, est un indicateur financier qui mesure la part du bénéfice net d'une entreprise distribuée à ses actionnaires sous forme de dividendes. Calculé en pourcentage, il est obtenu en divisant le montant total des dividendes versés par le bénéfice net de l'entreprise sur une période donnée. Ce ratio indique quelle proportion des profits l'entreprise choisit de redistribuer, et quelle part elle conserve pour réinvestir dans ses activités afin de financer son expansion ou rembourser ses dettes. Un payout ratio élevé signale que l'entreprise est généreuse avec ses actionnaires, tandis qu'un ratio plus faible indique qu'elle réinvestit davantage dans ses activités.
