Clôture à l’équilibre pour le CAC 40 en cette avant-dernière séance de la semaine, à 8 152 points (-0,02%). Les indices ont pour l’instant du mal à interpréter les propos de Powell qui a soufflé le chaud et le froid hier, confirmant que des baisses de taux étaient prévues cette année, bien que la guerre contre l’inflation ne soit pas encore gagnée.
En parallèle, les dernières données économiques américaines annoncent une reprise de la consommation des ménages et un léger rebond des prix à la production. Par dessus tout, les prix de l’énergie rebondissent et pourraient relancer à court terme l’inflation. Wall Street cherche de nouveaux catalyseurs haussiers et se demande qui suivre. L’économie ou Powell ? Sur le front économique, la séance de demain sera marquée par le rapport sur l’emploi américain, source de spéculations sur les décisions de la Fed. On en reparle dans la suite du Journal.
Les valeurs : SOLUTIONS 30, RENAULT et OVH
SOLUTIONS 30
Grosse dégringolade du spécialiste des nouvelles technologies… Ce soir, Solutions 30 perd 13,02% à 2€, lanterne rouge de la Bourse de Paris, et creuse ses pertes à 25% depuis le début de l’année. Hier, le groupe a confirmé ses objectifs financiers, après avoir réduit sa perte en 2023. Bien que son chiffre d'affaires ait progressé de 16,8% l’an dernier, Solutions 30 a encaissé une perte nette de 22,7 millions d'euros.
La direction prévoit une nouvelle augmentation de son chiffre d'affaires en 2024, en mettant l'accent sur l'amélioration de sa marge (EBITDA) pour renouer avec les bénéfices. Ce jeudi, c’est le bureau français d’analyses Oddo BHF qui sème la pagaille. Il maintient son opinion "neutre" sur le titre mais a réduit son objectif de cours de 3€ à 2,5€, anticipant un retour aux bénéfices en 2025 seulement.
RENAULT
Autre titre influencé par une recommandation d’analystes, Renault signe la meilleure performance du CAC (+3,16% à 49,60€). La banque britannique HSBC recommande l’achat de l’action et a relevé son objectif de cours de 47€ à 57€, soit un potentiel de hausse d’environ 15%. Dans la foulée, Renault s’est envolé en Bourse, surperformant largement et le CAC et l'indice sectoriel européen STOXX Europe 600 Automobiles. Malgré sa forte performance depuis le début de l'année (+34% !), HSBC reste donc positive sur le titre.
La banque salue les efforts de Renault pour mieux rémunérer ses actionnaires, prévoyant un taux de distribution de dividende de 35% à terme, contre 17,5% l'année dernière. De plus, elle met en avant le lancement prévu par Renault d'une Twingo électrique à moins de 20 000 euros en 2026, contredisant l'idée selon laquelle le constructeur français serait l’un des grands perdants dans le contexte de l'électrification, face à ses concurrents chinois.
OVH
Le leader français du cloud affiche l’une des meilleures performances de la Bourse de Paris ce soir : +5,47% à 11,18€. Le groupe profite de deux annonces prometteuses depuis hier matin. Il lance trois nouveaux data centers à Paris, au service des entreprises. Par ailleurs, il a conclu un partenariat stratégique avec l’américain OneNeck pour proposer des services à leur base de clients commune, initialement aux États-Unis.
Dans le cadre de cet accord, OneNeck intégrera l'infrastructure d'OVH à son portefeuille, en commençant par les centres de données, permettant ainsi d'offrir des services de cloud privé, et notamment sa technologie de récupération des données en cas de catastrophe. Le titre d’OVH, éligible au PEA-PME, gagne près de 30% depuis le début de l’année.
Demain à la Une : Le rapport NFP de mars
C’est le grand temps fort de cette semaine ! Demain à 14h30, le rapport mensuel sur l’emploi américain sera publié. Le marché table sur un ralentissement des créations d’emplois dans les secteurs privés, à 212 000 en mars, contre 275 000 en février. Un résultat inférieur devrait soutenir la hausse de Wall Street, laissant présager des baisses de taux de la Fed dans les prochains mois. Et inversement, en cas de résultats nettement supérieurs aux attentes du marché. C’est la chanson habituelle et clairement, ce fameux rapport devrait cristalliser toutes les attentions de la dernière séance de la semaine…
Le projet titanesque d'Openai et Microsoft
Le binôme du moment annonce un investissement colossal de plus de 100 milliards de dollars dans un projet de data centers de nouvelle génération, baptisé "Stargate". Prévu pour 2028, il ambitionne de propulser les capacités de traitement des données à des niveaux inégalés, grâce à un supercalculateur dernier cri au service de l’intelligence artificielle. Ce partenariat entre les deux géants américains vise à consolider leur présence dominante dans le secteur de l'IA et à devenir indépendants vis-à-vis de fournisseurs clés comme Nvidia.
En parallèle, d'autres acteurs majeurs du cloud et des nouvelles technologies s’engagent également dans la course à l'innovation avec des investissements substantiels dans leurs data centers, véritables piliers de l’infrastructure du numérique. Avec une enveloppe de 150 milliards de dollars annoncée par Amazon pour les quinze prochaines années, la concurrence s'intensifie pour développer des infrastructures à la hauteur des ambitions mondiales en matière d’IA.
Alors que la construction de supercalculateurs devient un nouveau champ de bataille pour les géants de la tech, l'impact sur l'évolution future de l'IA, du cloud computing et de la cybersécurité promet d'être significatif et durable.
Le lexique : Vol-Mageddon
Le "Vol-Mageddon" fait référence à une soudaine et extrême hausse de la volatilité sur les marchés financiers, début février 2018. Cette période a été marquée par une chute rapide et importante des indices boursiers mondiaux, provoquant un pic de volatilité.
L’indice VIX, qui mesure la volatilité attendue sur le S&P 500, a connu une augmentation sans précédent. Les produits dérivés qui parient sur la baisse de la volatilité ont été pointés du doigt. Beaucoup d'investisseurs avaient en effet misé sur une volatilité continue faible, ce qui avait fonctionné pendant une longue période. Cependant, lorsque la volatilité a brusquement augmenté, ces positions ont été massivement liquidées, amplifiant les mouvements du marché et créant un cercle vicieux.
L'événement a servi de rappel brutal quant à la complexité des produits financiers modernes et des risques associés à certaines stratégies d'investissement, surtout celles qui parient contre la volatilité du marché. Il a également souligné l'importance de la gestion du risque et de la compréhension approfondie des produits d'investissement.