Les marchés : L'inflation américaine et Total
Nouvelle séance à l’équilibre pour le CAC 40 qui clôture à 8 240 points (+0,17%). L’indice français sous-performe ses principaux pairs mondiaux, tous évoluant à proximité de leurs records historiques. Les derniers chiffres de l’inflation américaine ont été dévoilés cet après-midi et offrent un peu de répit aux marchés, toujours en recherche de nouveaux catalyseurs haussiers.
Pour l’heure, l’indice des prix à la consommation est bien accueilli à Wall Street où les principaux indices enregistrent des hausses d’environ 0,8%. On en parle ci-dessous. On revient également sur Trigano et Carrefour qui ont connu de fortes baisses ce mercredi, après la publication de résultats trimestriels jugés décevants.
Un petit mot du feuilleton Total. Nous vous en parlions ces dernières semaines, son PDG a récemment menacé de transférer la cotation du géant pétrolier à New York. Patrick Pouyanné vient finalement d’affirmer au forum économique de Doha que malgré un possible transfert de la cotation principale, l’entreprise resterait cotée à Paris. Il a souligné que cette décision n'implique pas un abandon de la place parisienne, mais vise à mieux servir les actionnaires américains, dont l'intérêt pour l'entreprise est croissant. Bref, Total bientôt coté des deux bords de l’Atlantique ? Affaire à suivre !
Les valeurs : Trigano, Carrefour et Figeac Aero
Trigano
Le spécialiste des camping-cars dégringole ce soir de 6,8% à 144€, malgré une hausse de 18,4% de son chiffre d’affaires et une croissance robuste des revenus issus de ses véhicules de loisirs. Toutefois, cette performance positive est assombrie par un important décaissement de trésorerie de plus de 100 millions d'euros, causé principalement par une augmentation des stocks en vue d’une production accrue au second semestre. De quoi entraîner des perturbations de la chaîne d'approvisionnement qui ont conduit à un surplus de stocks au-delà des normes saisonnières. La direction assure que cette situation devrait se normaliser, mais le marché reste prudent. Depuis le début de l’année, le titre cède près de 4%.
Carrefour
Carrefour signe ce soir la plus forte baisse du CAC : -4,08% à 16,11€. En cause, la révision à la baisse d’une recommandation de JPMorgan. La banque d’investissement américaine passe de neutre à sous-pondérer sur le titre et a également réduit son objectif de 19€ à 15€. Cette dégradation intervient après une période où le titre a tout de même gagné plus de 7% depuis mi-février. JPMorgan s’inquiète de la perte continue de parts de marché de Carrefour en France, soulignant une diminution de 0,5 point de pourcentage entre février 2022 et février 2024, tandis que ses concurrents, comme Leclerc, ont vu leurs parts augmenter.
La banque critique également la stratégie de Carrefour visant à maximiser ses marges, qui selon elle, a conduit à une érosion significative de ses parts de marché au profit des distributeurs indépendants, ce qui pourrait nécessiter une révision des objectifs de marge de l'entreprise. On attend désormais la publication des résultats semestriels du géant français, prévue pour le 24 juillet. Le titre cède près de 3% en 2024.
Figeac Aero
L'équipementier aéronautique, éligible au PEA-PME, affiche une hausse de 4,42% à 6,62€ après avoir annoncé un chiffre d'affaires de 397,2 millions d'euros, surpassant les attentes avec une croissance organique de 19,3%. Cette performance robuste a conduit la société à relever ses prévisions pour l'année, ciblant un EBITDA courant entre 50 et 53 millions d'euros et un flux de trésorerie libre de 20 à 24 millions d'euros. Le carnet de commandes s'est également étoffé, atteignant 3,9 milliards d'euros. En réaction, le bureau d’analyse Oddo a maintenu sa recommandation à surperformance sur le titre et a relevé son objectif de cours de 6,5€ à 7,1€. Depuis le 1er janvier, Figeac Aero gagne plus de 26% en Bourse.
L'événement du mercredi : Un peu de répit...
Le chiffre le plus attendu de la semaine est tombé cet après-midi. L’inflation américaine continue de ralentir, offrant un répit aux marchés et une nouvelle source d’espoir aux investisseurs quant aux prochaines baisses de taux de la Fed. Dans le détail, l’inflation tous prix confondus passe de 3,5% sur un an en mars, à 3,4% en avril. Hors prix de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation sous-jacente passe de 3,8% à 3,6% sur la période. Même son de cloche en France où l’inflation se tasse à 2,2% en avril (vs 2,3%).
Ces résultats étaient anticipés par le marché mais sont tout de même bien accueillis, après plusieurs mois de stagnation, voire de léger rebond des prix. Toutefois, la BCE sera la première à dégainer ses baisses de taux, certainement dès juin, alors que la Fed devrait attendre l’automne, voire l’hiver. Certains estiment même qu’il faudra attendre début 2025. Les responsables de la Réserve fédérale sont en effet confrontés à des indicateurs économiques parfois contradictoires, notamment une croissance modérée, une forte consommation et une inflation persistante.
D’un point de vue politique, l'inflation reste une préoccupation majeure outre-Atlantique, avec des ménages exprimant des inquiétudes quant à leurs finances personnelles, notamment en raison des taux d'intérêt élevés. Et ce n’est clairement pas bon signe pour l’administration Biden, alors que les élections présidentielles de novembre approchent à grands pas…
Demain à la Une : Une séance calme ?
La séance de demain sera surtout marquée par des événements de second ordre : PIB japonais, mises en chantier et production industrielle américaines, discours de divers membres de la Fed… Quant aux entreprises, on attend les résultats de Walmart, Siemens, Eurazeo, Vallourec et Elior. C’est le genre de séance à double tranchant : faute d’actualités majeures, les volumes investis sont faibles et il ne faut pas grand-chose pour que certaines actions, ou indices boursiers, subissent une hausse de la volatilité.
Le monde d'après : Google dopé à l'IA !
Google vient d’annoncer une évolution majeure de son moteur de recherche iconique, marquée par l'intégration de l'intelligence artificielle générative. Elle sera déployée aux États-Unis, puis à plus d'un milliard d'utilisateurs mondiaux d'ici fin 2024. Selon Sundar Pichai, PDG de Google, cette transformation, la plus significative depuis la création du célèbre moteur de recherche, promet de changer le quotidien des utilisateurs. La nouvelle IA grand public, Gemini, permettra des recherches améliorées sur la plateforme, enrichissant les réponses avec des options interactives et des liens directs vers des contenus pertinents.
Face à la concurrence croissante de ChatGPT et d'autres IA conversationnelles qui menacent le monopole de Google dans la recherche en ligne, le mastodonte américain se lance dans une course à l'innovation pour transformer ses avancées en IA en solutions rentables et à grande échelle. Avec des modèles comme Gemini 1.5 Pro et des applications comme Gemini Live pour des interactions en direct, Google vise à rendre ses assistants numériques plus proactifs et intégrés, capables de gérer des tâches complexes en toute transparence. Ces nouveaux développements positionnent favorablement Google pour répondre aux attentes des utilisateurs et maintenir sa position dominante dans un paysage technologique en rapide évolution. À suivre !
Lexique : Dividendes
Les dividendes sont une récompense que les actionnaires reçoivent en retour de leur investissement dans une entreprise. Lorsqu'une entreprise réalise des bénéfices, elle a plusieurs options quant à l'utilisation de ces fonds : les réinvestir pour favoriser sa croissance, rembourser des dettes, racheter ses propres actions sur le marché ou distribuer une partie des bénéfices sous forme de dividendes aux actionnaires. Les dividendes peuvent être versés périodiquement, souvent chaque trimestre, chaque semestre ou chaque année, selon la politique de l'entreprise.
Ils peuvent également varier en fonction des performances de l'entreprise d'une période à l'autre. Pour les investisseurs, les dividendes représentent un flux de revenus passif provenant de leurs investissements dans des actions. Les entreprises qui versent des dividendes réguliers sont souvent considérées comme stables et financièrement solides, car elles ont généralement des flux de trésorerie constants et des bénéfices durables. Cependant, toutes les entreprises ne versent pas de dividendes ; certaines préfèrent réinvestir tous leurs bénéfices dans leur croissance future.