Les marchés : Un rebond fragile ?
Le CAC 40 entame une troisième semaine consécutive de hausse, en gain de 0,70% ce lundi, à 7 502 points à la clôture. La semaine passée, l’indice français rebondissait d’environ 2,50% mais attention… toutes ses récentes hausses sont alimentées par très peu de volumes. Autrement dit, peu d’argent est réellement investi en ce moment sur les actions françaises. C’est assez classique en plein été, d’autant que les actualités sont peu nombreuses en ce moment. Le CAC limite désormais ses pertes à -0,5% depuis le début de l’année mais ce rebond paraît encore fragile.
Les investisseurs continuent surtout de racheter de belles valeurs à bon prix, malmenées ces dernières semaines par la baisse assez marquée sur la plupart des grands paniers d’actions, sur fond de ralentissement de l’économie américaine. Ce soir, Stellantis (+2,58%), Kering (+2,55%) et LVMH (+2,49%) signent les plus fortes hausses du CAC. Cette nouvelle semaine sera marquée par les publications des comptes-rendus de la Fed et de la BCE, ainsi que par le symposium de Jackson Hole (voir lexique). Bref ! Une semaine très orientée sur les banques centrales, on en reparle bien sûr dans la suite du Journal.
Les valeurs : Thales, BNP Paribas et Valneva
Thales
Les industriels de la défense cèdent du terrain ce soir, après que Berlin ait exprimé des réticences à accroître ses dépenses militaires dédiées à l’Ukraine. La nouvelle a immédiatement pesé sur plusieurs mastodontes européens de la défense, dont Thales qui recule ce soir de 0,77% à 148,65€. C’est la plus forte baisse journalière du CAC.
Les incertitudes qui entourent le soutien futur de l'Allemagne à l'Ukraine sont devenues un facteur d'inquiétude assez important pour les groupes militaires européens. Bien que l'exécutif allemand ait réitéré son engagement envers Kiev, la possibilité d'un gel des financements sème le doute sur la pérennité de son soutien.
Dans ce contexte, plusieurs acteurs majeurs du secteur allemand comme Rheinmetall (-1,85%) et Hensoldt (-4,25%) reculent ce soir. La prudence est donc de mise !
BNP Paribas
La banque française progresse de 0,39% aujourd’hui, à 61,36€ (-2% depuis le 1er janvier). Sa filiale d'assurances, BNP Paribas Cardif, est désormais le principal actionnaire de l'assureur belge Ageas. Cette montée en puissance fait suite à l'acquisition de 9,8% de son capital auprès du conglomérat chinois Fosun, un mouvement stratégique annoncé en avril dernier.
En franchissant le seuil légal de 5% des actions d'Ageas, BNP renforce sa position dans le secteur de l'assurance, où elle entretient déjà des relations étroites avec Ageas à travers leur coentreprise AG Insurance. Ce rapprochement stratégique accentue l'influence de la banque sur le marché européen des assurances, marquant une étape importante dans son expansion régionale.
Valneva
Depuis l'annonce de ses résultats dont nous vous parlions le 13 août, Valneva continue de briller sur les marchés. Aujourd'hui, le titre s’offre la première place du SBF 120 avec une hausse impressionnante de 11,62% à 3,78€. Cette dynamique positive est portée par le retour aux bénéfices au premier semestre et des perspectives annuelles prometteuses. La société a en effet renforcé sa trésorerie et profite du feu vert de l’autorité américaine FDA pour son vaccin contre le chikungunya, générant 95 millions d'euros.
Bien que son chiffre d'affaires semestriel ait légèrement reculé à 70,8 millions d'euros en raison de contraintes d'approvisionnement, la direction reste confiante. Elle anticipe une hausse des voyages et des premières ventes de son vaccin aux États-Unis, tout en maintenant ses objectifs de chiffre d'affaires pour 2024 entre 170 et 190 millions d'euros. Elle prévoit également le lancement de son vaccin au Canada et en Europe d'ici la fin de l'année, une bonne nouvelle pour le marché. Malgré cette forte progression, l'action recule de 20% depuis le début de l'année.
L'agenda du lundi : Le symposium
C’est une semaine très “monétaire” qui débute, avec le grand rendez-vous annuel des banquiers centraux de jeudi à samedi. Mais avant ce symposium, la Fed publiera mercredi soir le compte-rendu de sa dernière réunion, et la BCE le lendemain. Jeudi, de nouveaux indicateurs d’activité économique seront également dévoilés ; les fameux indices PMI dont on vous parle souvent. Ils donneront une première tendance pour les industries et les services occidentaux pour ce mois d’août. Enfin, les derniers chiffres de ventes de logements neufs aux États-Unis seront communiqués vendredi après-midi.
Demain à la Une : Inflation de juillet
Comme ce lundi, la séance de demain ne sera pas très fournie en nouvelles données. La principale, l’inflation de la zone euro en juillet, sera publiée à 11h. Il s’agit d’une révision de précédents chiffres qui devrait confirmer un léger rebond à 2,6% sur un an, tous prix confondus, contre 2,5% en juin. Hors prix de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation sous-jacente est attendue stable à 2,9%. D’un point de vue technique, les investisseurs français devraient surtout surveiller si le CAC parvient à se maintenir au-dessus du seuil symbolique des 7 500 points, de nouveau franchi aujourd’hui.
Le monde d'après : Cap sur les 4 000 milliards ?
Le leader des puces dédiées à l’IA continue de repousser les limites de l'innovation technologique et de la performance boursière. En seulement deux ans, l'entreprise a vu sa capitalisation boursière exploser, pour atteindre 3 000 milliards de dollars il y a quelques semaines seulement. Ce succès fulgurant s'explique par l'avancée significative de Nvidia dans le domaine des puces d’intelligence artificielle, laissant ses concurrents comme Intel loin derrière. La progression impressionnante du cours de l'action, multiplié par 10 depuis octobre 2022, montre la confiance des investisseurs dans sa capacité à maintenir son rythme effréné de croissance. Mais gare aux excès… on le répète souvent, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel.
Alors que certains analystes anticipent déjà un futur franchissement du seuil des 4 000 milliards de dollars de capitalisation, voire davantage, Nvidia reste une valeur phare pour ceux qui cherchent à s'exposer aux technologies de pointe. L'entreprise, désormais considérée comme un géant incontournable de la tech, et un membre des Sept Magnifiques, pourrait dépasser les attentes les plus optimistes. Certains bureaux d’analyses envisagent une capitalisation de 6 000 milliards de dollars d'ici la fin de l’année. Ces analyses soulignent un potentiel de hausse toujours effréné pour l’action, dans un marché de l'intelligence artificielle en pleine expansion. Depuis le début de l’année, le titre gagne 150%, malgré la baisse des technos américaines en juillet.
Le lexique : Le symposium de Jackson Hole
Comme chaque été, le symposium de Jackson Hole sera l’un des grands rendez-vous à suivre pour les investisseurs. C’est un événement financier majeur organisé en août depuis 1978 par la Fed de Kansas City. Il a lieu à Jackson Hole, une station de montagne dans le Wyoming, aux États-Unis. Le symposium réunit des banquiers centraux, des économistes, des responsables financiers et des universitaires du monde entier pour discuter des enjeux économiques et des politiques monétaires.
Bien que l'événement comprenne plusieurs jours de débats et de présentations, les marchés financiers accordent généralement une grande attention au principal discours, celui du président de la Fed (vendredi à 16h) et dans une moindre mesure à ceux de ses homologues européen ou japonais. Ce discours est scruté à la loupe, car il peut fournir des indices sur la direction future de la politique monétaire américaine. Les conclusions et les discussions issues de ce symposium peuvent influencer les décisions de politique monétaire et les orientations des marchés financiers au niveau mondial. On en reparlera dans les prochains Journaux de la Bourse !
