Les marchés : Nvidia sous les projecteurs !
Ce soir, le CAC 40 clôture en hausse de 0,16% à 7 578 points. Publicis mène la danse avec une hausse de 1,27%, tandis que Teleperformance recule de 1,31%, fermant la marche de la Bourse de Paris.
Les marchés ont les yeux rivés sur les résultats de Nvidia, l'entreprise devenue la star incontestée de Wall Street. Les investisseurs attendent avec une nervosité palpable la publication trimestrielle du géant des processeurs graphiques. L'enjeu est de taille : une croissance de plus de 70% du chiffre d'affaires est anticipée, et tout résultat en deçà pourrait faire basculer l'appétit pour le risque. On en reparle plus en détail dans cette édition.
Côté macroéconomie, la confiance des ménages français s'améliore encore en août, atteignant son plus haut niveau depuis le début du conflit en Ukraine, selon l'Insee. Pendant ce temps, les cours du pétrole continuent de s'enfoncer, alimentés par les craintes d'une demande mondiale en berne malgré l'arrêt de la production dans l’Est de la Libye. Pour l’heure, le baril de Brent revient sous les 80$, à 79,2$.
Les valeurs : Eutelsat, Burberry et Lhyfe
Eutelsat
Ce soir, l’opérateur français de satellites signe la pire performance du SBF 120, en perte de 5,39% à 4,32€. En cause, une mise à jour de recommandation par Deutsche Bank. La banque allemande a abaissé son objectif sur le titre de 3,1€ à 3€, exprimant des inquiétudes quant au rapprochement avec son ancien concurrent OneWeb. Les analystes de la banque soulignent que les retards accumulés par OneWeb freinent la croissance d'Eutelsat, ce qui pourrait entraîner une stagnation de la croissance en 2025, une perspective bien sûr décevante aux yeux des investisseurs.
Alors qu'Eutelsat espérait des revenus compris entre 150 à 250 millions d'euros pour OneWeb en 2023/2024, ce dernier n'a généré que 67 millions d'euros sur l'exercice écoulé. En raison des préoccupations liées à l'endettement et au carnet de commandes, Deutsche Bank maintient sa recommandation à "vendre" sur le titre qui préserve toutefois 4% de gain depuis le début de l’année.
Burberry
Faute d’actualités boursières fortes en France ce mercredi, nous faisons un détour par Londres. Burberry, le célèbre maroquinier britannique, est sur le point de quitter l’indice boursier FTSE 100 (Footsie) de la Bourse de Londres en raison de la chute de sa capitalisation boursière, désormais à 2,48 milliards de livres. Après un début d’année marqué par un recul de plus de 50% de son action et deux avertissements sur résultats, Burberry pourrait être relégué dans le FTSE 250, un indice de moindre envergure.
FTSE Russell, responsable des indices britanniques, annoncera les nouvelles compositions le 4 septembre. Ce déclin reflète les difficultés du groupe, qui traverse une crise profonde, symbolisée par des pertes financières, la suspension du dividende et un changement de direction. Ce soir, le titre perd 2,53%. Le malheur des uns fait le bonheur des autres… La chute de Burberry profitera-t-elle aux géants français du luxe ? Affaire à suivre !
Lhyfe
L'action éligible au PEA-PME grimpe de 2,49% à 3,91€ ce soir, après l'annonce d'un projet ambitieux en Suède. En partenariat avec deux entreprises locales, Lhyfe, spécialisée dans la production d'hydrogène vert, prévoit de créer l'un des plus grands sites industriels européens dédiés à cette énergie renouvelable. Ce projet combinera un parc éolien avec une unité de production d'hydrogène, capable de produire jusqu'à 100 tonnes d'hydrogène par jour. Velarion, un des deux partenaires locaux, prévoit également de construire une usine qui utilisera cet hydrogène pour produire des engrais sans carbone, réduisant ainsi les émissions polluantes. Depuis le début de l'année, les pertes de Lhyfe se réduisent désormais à 22% en Bourse.
L'évènement du mercredi : la publication de la semaine
Les chiffres sont délirants mais Nvidia nous a habitués. Les traders de Wall Street s'attendent à une fluctuation record de l’action Nvidia, avec un mouvement estimé à 305 milliards de dollars après la publication de ses résultats financiers ce soir. Pour le moment, le marché des options prévoit une variation de 9,8% de l’action du spécialiste de l’IA, ce qui pourrait constituer la plus grande fluctuation jamais enregistrée pour une entreprise. Les statistiques sont assez impressionnantes, avec une probabilité de 7% que le titre gagne plus de 20% d’ici vendredi, contre 4% pour qu’il chute de plus de 20%.
Nvidia, dont les puces d'IA sont considérées comme les meilleures du marché, a vu son action grimper de 160% cette année, contribuant à hauteur de 25% environ des gains du S&P 500 ! C’est titanesque. Les traders, davantage préoccupés par le risque de manquer une hausse (FOMO, voir lexique) que par une éventuelle baisse, anticipent une volatilité élevée, reflétant l'incertitude mais aussi l'optimisme autour des opportunités liées à l'intelligence artificielle. Reste à savoir si les résultats du groupe seront à la hauteur de leurs espoirs. Dans les premières heures de cotation, le titre perd 4,12% à 123,02$.
Demain à la Une : À part Nvidia
Demain, les marchés seront avant tout occupés à digérer les résultats de Nvidia, publiés ce soir après la clôture de la Bourse. D’autres publications, plus secondaires, sont tout de même attendues : l’inflation allemande, la révision de la croissance américaine du deuxième trimestre ainsi que les derniers résultats financiers de Pernod Ricard et Dell.
La séance de vendredi sera la plus chargée de la semaine, on en reparle demain soir. D’ici là, les niveaux les plus importants sur le CAC sont fixés sur les 7 625 et 7 700 points en cas de poursuite de la hausse, et sur les 7 550 et 7 500 en cas de chute, stimulée par de possibles résultats décevants de Nvidia.
Le monde d'après : Une croissance exceptionnelle
L'industrie des data centers connaît une croissance spectaculaire en France, sept fois supérieure à celle de l'économie nationale depuis 2018, et joue un rôle crucial dans la numérisation et l'économie du pays. Ce secteur dynamique, qui inclut les géants du cloud mais aussi des centres privés et en colocation, génère 28 000 emplois directs, dont 94% en CDI, avec une valeur ajoutée par emploi de 121 000 euros par an.
Son développement s'accompagne d'une demande croissante de compétences, notamment dans les réseaux locaux et l'intelligence artificielle. En 2023, l'industrie des data centers a généré 3,4 milliards d'euros de valeur ajoutée directe en France (+9,6% sur un an) et 1,6 milliard d'euros de retombées indirectes, renforçant ainsi son impact économique, et pas seulement en Île-de-France. Les deux tiers des data centers du pays sont en province. La filière, essentielle à la numérisation, continue de créer des emplois et des opportunités, nécessitant une sensibilisation accrue auprès du grand public.
Le lexique : FOMO
Le FOMO, ou Fear of Missing Out en anglais, désigne pour un investisseur la peur de passer à côté d'une opportunité, d'une expérience ou d'une information importante, et que d’autres en profitent davantage. Ce sentiment peut être déclenché par une hausse boursière ou une publication majeure.
Le FOMO pousse souvent à des comportements impulsifs et irrationnels, comme des achats non planifiés ou des investissements financiers risqués, par crainte d'être laissé pour compte et de ne pas profiter pleinement des opportunités disponibles. Il est particulièrement courant sur les marchés financiers, où les investisseurs peuvent ressentir une pression à agir rapidement pour ne pas rater un mouvement de marché potentiellement lucratif.