Mercredi 04 septembre

Les marchés : Nvidia fait trembler Wall Street

Après -0,93% hier, le CAC 40 creuse ses pertes aujourd’hui et clôture en perte de 0,98%, à 7 500 points. Sur la semaine : -1,7%, avec un retour symbolique autour des 7 500 points. Les préoccupations sur la croissance américaine et la lourde chute de Nvidia hier soir (-9,5%) ont provoqué des baisses particulièrement marquées à Wall Street. Plombés par la chute du géant technologique, le Nasdaq a perdu hier soir 3,26%, contre -2,12% pour le S&P 500 et -4,24% pour le Nikkei japonais.

Dans les premières heures d’échange, Wall Street se redresse légèrement. En attendant que la Fed ne baisse ses taux dans deux semaines, les craintes d’un ralentissement de l’économie américaine devraient être l’épée de Damoclès au-dessus des marchés. Elles font échos à celles de la Chine, qui ont provoqué un recul de plus de 5% du baril de Brent depuis lundi matin.

Dans ce contexte où les marchés américains et chinois inquiètent, les valeurs françaises du luxe, fortement dépendantes à la santé économique globale, sont particulièrement touchées. LVMH, Kering, et Hermès perdent entre 2% et 4% ce mercredi. À l'inverse, les titres défensifs (voir lexique) comme Danone, Sanofi et Orange parviennent à progresser légèrement. Cette situation tendue intervient alors que les marchés attendent avec appréhension le rapport américain sur l'emploi, prévu vendredi, après un précédent rapport en juillet qui avait déjà déclenché un mouvement baissier significatif.


Les valeurs : STMicroelectronics, Bureau Veritas et Aelis farma

STMicroelectronics

L'action STMicroelectronics recule ce soir de 1,19% à 27,04€, affectée par la chute des grandes valeurs technologiques en Europe et par la débâcle de Nvidia à Wall Street. On en reparle dans la suite du Journal, Nvidia a lourdement chuté en raison de l’annonce d’une assignation par le département américain de la Justice pour des soupçons de position dominante. Les doutes sur ses perspectives et une correction plus large du marché technologique américain ont également pesé sur le secteur des semi-conducteurs, entraînant aujourd’hui dans leur sillage des acteurs européens comme STMicroelectronics, ASML et Infineon.


Bureau Veritas

Le spécialiste mondial de l'inspection, certification et des essais en laboratoire, progresse dans le secteur des énergies renouvelables avec l'acquisition d'ArcVera Renewables, une société américaine experte en conseils financiers et services techniques pour les projets éoliens, solaires et de stockage par batterie. Cette opération s'inscrit dans la stratégie du groupe visant à renforcer sa position dans un secteur en forte croissance, en particulier en Amérique du Nord. ArcVera Renewables, fondée en 2017, a déjà soutenu des projets de grande envergure, et son expertise viendra enrichir l'offre de Bureau Veritas dans la transition énergétique. Pour l’heure, le titre cède 0,20% en fin de séance à 29,74€ mais s’envole de 30% en 2024.


Aelis farma

La biotech spécialisée dans le développement de nouvelles thérapies contre les maladies mentales et les troubles cognitifs chute de 52,19% à 5,45€, après les résultats décevants de son étude clinique sur un traitement qui vise à réduire les troubles liés à la consommation de cannabis. Bien que le traitement ait été bien toléré et n'ait montré aucun problème de sécurité, les résultats n'ont pas atteint les critères d'évaluation, ne présentant pas de différences significatives par rapport au placebo sur la réduction de la consommation de cannabis.

Cependant, des tendances positives ont été observées avec une dose plus élevée, en particulier sur la réduction de la quantité consommée et l'amélioration de l'anxiété, de la dépression et du sommeil. Le groupe éligible au PEA-PME continue d'évaluer les résultats pour définir ses prochaines étapes stratégiques. Malgré ce revers, la société dispose d'une trésorerie suffisante pour mener ses projets jusqu'à fin 2026, incluant le développement de son traitement pour les troubles cognitifs liés à la trisomie 21, dont les résultats sont attendus d’ici la fin de l'année. Depuis le début de l’année, le titre perd désormais près de 57%.


L'évènement du mercredi : -279 milliards !

La sanction boursière a été historiquement lourde hier pour Nvidia… Le titre du géant des semi-conducteurs a subi une chute de plus de 9,5%. À l’échelle de ce mastodonte, ce sont 279 milliards de dollars de capitalisation envolés en quelques heures seulement. Ce recul dépasse largement le précédent record détenu par Meta en 2022 et s'inscrit dans un contexte de correction des marchés, affectant particulièrement les entreprises de croissance et les semi-conducteurs.

Le climat boursier a été alourdi par des données économiques décevantes aux États-Unis, ravivant les craintes d'un ralentissement de la croissance. Surtout, Nvidia fait l'objet d'une enquête antitrust du département américain de la Justice pour abus de position dominante. Bien sûr, le groupe compte se défendre dans cette procédure qui devrait durer de longs mois. Cette situation contraste avec ses récents résultats financiers, qui, bien que très solides, n'ont pas pleinement répondu aux attentes particulièrement élevées des investisseurs.


Demain à la Une : Prélude au rapport sur l'emploi US

Le calendrier de ce jeudi est décalé par la fête du travail qui a eu lieu lundi aux États-Unis. Plusieurs données américaines auraient dû être publiées aujourd’hui mais le seront demain, dont le rapport ADP. C’est une première estimation des créations mensuelles d’emplois aux États-Unis, avant le rapport officiel qui sera dévoilé vendredi à 14h30. Ce dernier est nettement plus suivi par les investisseurs.

Ce jeudi, Wall Street surveillera également les indices d’activité des services américains, après ceux dévoilés hier sur les industries. Globalement, le consensus de marché table sur de bons résultats. Espérons qu’ils permettront aux indices américains de se ressaisir après la forte baisse d’hier soir… Clairement, la séance la plus importante de la semaine sera celle de vendredi, avec le rapport officiel sur l’emploi américain.


Le monde d'après : Fin du charbon ?

L'Australie vient de franchir un tournant historique dans sa transition énergétique. Pour la première fois, la production d'électricité issue du charbon est tombée sous les 50%, marquant un signal fort vers l'abandon des énergies fossiles. Ce basculement, porté par des conditions météorologiques exceptionnelles et une montée en puissance des énergies renouvelables, témoigne d'un futur où le charbon, autrefois roi, pourrait bientôt être relégué au second plan du paysage énergétique australien.

Malgré des efforts accrus pour investir dans les énergies renouvelables, les investissements restent toutefois insuffisants pour répondre aux objectifs de décarbonation du pays. Le gouvernement a récemment annoncé des projets pour renforcer les capacités de production et de stockage d'énergie, visant à décarboner le pays d'ici 2050. Cependant, l'Australie reste en retard par rapport à des pays comme la Chine, qui investit massivement dans les technologies propres.


Le lexique : Valeurs défensives, cycliques et de rendement

En Bourse, les valeurs défensives sont peu sensibles aux variations économiques. Souvent présentes dans les secteurs des biens de consommation de base et des services essentiels, elles offrent stabilité et dividendes réguliers en période d'incertitudes. Comme leur nom l’indique, les valeurs cycliques proviennent d'entreprises dont les performances sont liées aux cycles économiques, avec une surperformance en période de croissance et une sous-performance en période de ralentissement, voire de récession.

Enfin, les valeurs de rendement émanent d'entreprises distribuant une part importante de leurs bénéfices sous forme de dividendes, généralement dans des secteurs stables sur le long terme comme l'immobilier, les services publics et les télécommunications. Les investisseurs les choisissent pour leurs revenus réguliers, même en période de forte volatilité sur les marchés. Chaque catégorie présente des avantages spécifiques selon la stratégie d'investissement et le contexte économique.

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