Les marchés : Édition spécial chutes !
Les temps sont durs pour le CAC 40. Ce mercredi, l’indice parisien trébuche encore, plombé par ses poids lourds du luxe, LVMH en tête. Le géant, première capitalisation de la place, a présenté des résultats bien en deçà des attentes avec une baisse de ses revenus au troisième trimestre, là où les analystes espéraient une hausse. Derrière lui, Kering, Hermès et L’Oréal sont aspirés dans la tourmente. Résultat ? Le CAC lâche 0,4% à 7 492 points.
La saison des résultats commence mal à Paris, et les investisseurs retiennent leur souffle, à l’approche de la réunion de la BCE qui va assouplir encore un peu plus sa politique monétaire. Pendant que le luxe vacille, d’autres prennent des claques : Eramet, Ipsos, ASML, Adidas, Boeing… On consacre cette édition aux principales baisses mondiales et à nos solutions d’investissement pour cette période agitée.
Les valeurs : LVMH, Eramet et Ipsos
LVMH
Le titan du luxe subit ce soir une baisse de 3,68% à 602,4€, après des résultats de ventes qui font l'effet d'une douche froide sur le marché. Alors que le géant avait des attentes élevées, il a dévoilé des chiffres décevants, en particulier dans sa division mode et maroquinerie, plombée par une chute des dépenses des consommateurs chinois. Ce troisième trimestre 2024 est un véritable coup de semonce : des revenus en baisse de 4,4%, alors que le consensus tablait sur une légère progression.
Ce ralentissement s'explique par une forte chute des ventes en Asie Pacifique, notamment en Chine, où la demande a fortement diminué. Bien que LVMH reste confiant quant à l'avenir du luxe dans la région, la tendance actuelle de baisse des dépenses pèse sur l'ensemble du secteur. Dans ce contexte, nous avons pris une position stratégique baissière sur un autre acteur du secteur pour tirer parti de cette période de publication de résultats décevants. L'objectif est de capitaliser sur la volatilité actuelle du marché et de dégager un gain malgré l'instabilité économique.
Eramet
Le groupe minier français dévisse de 14,03% ce soir à 56,7€ après avoir abaissé ses objectifs annuels de production de manganèse et de nickel. La demande pour le manganèse a été lourdement impactée par un ralentissement dans le secteur de l’acier en Chine (encore la Chine…), entraînant une chute des achats de minerai. En parallèle, des complications administratives en Indonésie ont contraint Eramet à revoir à la baisse ses prévisions de ventes de nickel, une situation jugée inattendue par les analystes.
Avec une baisse de la production et des perspectives assombries, les investisseurs craignent désormais pour la capacité du groupe à atteindre ses objectifs financiers en 2024, d’autant plus qu’il avait déjà essuyé une perte semestrielle cet été. Le verdict final des résultats trimestriels tombera le 24 octobre, mais pour l’heure, l’action Eramet enregistre la plus forte baisse du marché parisien. Vous ne le savez peut-être pas encore, mais depuis la dernière loi Attractivité (voir lexique), Eramet est désormais éligible au PEA-PME, ce qui peut présenter une opportunité pour certains investisseurs cherchant à bénéficier d’avantages fiscaux.
Ipsos
Ipsos chute de 13,14% à 46,6€ (-16% en 2024) après avoir également abaissé ses objectifs annuels de croissance, anticipant désormais une progression de seulement 1%, contre 4% espérés initialement. Ce ralentissement est dû à des difficultés aux États-Unis, en France, et en Asie, où les incertitudes politiques et économiques pèsent sur la demande.
Le groupe, spécialisé dans les études de marché et les sondages d'opinion, réalise une partie de son activité à travers des enquêtes dans divers secteurs. Malgré tout, il maintient sa prévision de marge opérationnelle à 13%, mais les investisseurs restent prudents. Des détails supplémentaires seront dévoilés lors de la publication du chiffre d’affaires du troisième trimestre le 24 octobre.
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Récession, guerres en Ukraine et au Proche-Orient, bulles spéculatives, endettement record… Les crises déstabilisatrices ne manquent pas en ce moment. Dans ce contexte, les grands indices boursiers sont sous tension. Le CAC 40 a une nouvelle fois effacé ses gains de l’année et perd un peu de terrain depuis le 1er janvier.
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L'évènement du mercredi : Le ciel s'assombrit
Vous l’aurez compris, l’événement du jour, c’est l’accélération de la saison de publication des résultats. Comme ces derniers mois, les sanctions boursières peuvent être particulièrement sévères et rapides, même sur des titres de grande qualité. Outre LVMH en France et ASML aux Pays-Bas, Adidas déçoit en Allemagne mais préserve un bon gain annuel. Et aux États-Unis, Boeing continue de décrocher.
Adidas vient de relever ses prévisions annuelles grâce aux ventes de ses chaussures, notamment les Gazelle et Samba. Le groupe allemand a enregistré une hausse de ses revenus de 7% à 6,4 milliards d'euros et une amélioration de sa marge brute à 51,3%. Malgré ces bonnes performances, son action chute de 6,3% aujourd’hui à la Bourse de Francfort, en raison de prises de bénéfices et de prévisions de ralentissement de la croissance au quatrième trimestre. La marque reste toutefois très bien positionnée face à ses concurrentes Nike et Puma. Depuis le début de l’année, Adidas gagne 23% en Bourse.
Boeing, de son côté, traverse une période toujours très difficile, marquée par des problèmes financiers majeurs. L'avionneur américain a brûlé 8,3 milliards de dollars de trésorerie au premier semestre et anticipe un flux de trésorerie négatif pour le troisième trimestre. Ses difficultés sont aggravées par une grève et des problèmes de production, notamment sur son modèle phare, le 737 MAX. Pour renforcer sa situation financière, le groupe aéronautique américain prévoit de lever jusqu'à 25 milliards de dollars par le biais d'actions et de dettes, tout en obtenant une nouvelle ligne de crédit de 10 milliards. En 2024, son action chute de 42%.
Demain à la Une : BCE, nouvelle baisse des taux
C’est la séance la plus attendue de la semaine en Europe ! En matinée, une nouvelle estimation de l’inflation européenne sera dévoilée, les économistes tablent sur un ralentissement à +1,8% sur un an en septembre, contre 2,2% en août. Surtout, la BCE va baisser ses taux à 14h15, une demi-heure avant la conférence de presse de Christine Lagarde. Le marché table largement sur une nouvelle petite baisse de 0,25%, ramenant le taux directeur à 3,40%, alors que des baisses beaucoup plus fortes sont nécessaires pour relancer l’économie européenne et lui éviter de sombrer en récession.
Côté américain, les ventes au détail et la production industrielle de septembre animeront les échanges à Wall Street. De grands noms passeront également sur le gril des résultats demain : le mastodonte taïwanais des semi-conducteurs TSMC, Netflix, Nestlé, EssilorLuxottica, la FDJ, Pernod Ricard, Publicis, Virbac, Eiffage et Sartorius. La microéconomie continuera d’occuper l’attention des investisseurs dans les deux prochaines semaines !
Le monde d'après : Semi-conducteurs en promo ?
Hier, ASML a vécu une journée cauchemardesque à la Bourse d'Amsterdam. Le géant néerlandais des semi-conducteurs, deuxième plus grosse capitalisation européenne derrière LVMH, a chuté de plus de 15%, entraîné par des prises de commandes bien inférieures aux attentes. Le groupe a enregistré 2,6 milliards d'euros de commandes pour le troisième trimestre, alors que les analystes tablaient sur 5,4 milliards. Une différence marquée qui fait écho à la prudence de ses clients.
Face à une reprise plus lente que prévue, le groupe a donc révisé ses objectifs pour 2025, annonçant un chiffre d'affaires compris entre 30 et 35 milliards d'euros, soit la moitié inférieure de ses prévisions initiales. La marge brute est également attendue légèrement sous les attentes, autour de 51% à 53%. Pour autant, son directeur général a réaffirmé la solidité de la société sur le long terme, soulignant le potentiel des outils de lithographie, essentiels pour les futures puces dédiées à l’IA.
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Le lexique : La loi attractivité
Promulguée le 13 juin 2024, cette nouvelle loi a simplifié les règles d'éligibilité au PEA-PME. Elle se distingue par une modification majeure : auparavant, plusieurs critères cumulatifs devaient être remplis, incluant le nombre d’employés et le chiffre d'affaires. Désormais, un seul critère est retenu, celui de la capitalisation boursière, qui a été relevé de 1 à 2 milliards d'euros.
Cette simplification vise à élargir l'accès au PEA-PME à un plus grand nombre d'entreprises, facilitant ainsi les investissements dans les petites et moyennes entreprises et stimulant leur croissance. En d'autres termes, la loi assouplit l'accès au PEA-PME pour davantage de sociétés, avec pour objectif d'encourager les investissements tout en faisant bénéficier aux investisseurs d'avantages fiscaux.