Mardi 10 décembre

Les marchés : Une simple correction ?

Après une série de huit séances dans le vert, le CAC 40 clôture ce soir en baisse d’1,14% à 7 395 points, stoppé dans son élan. Le luxe, qui avait été l’un des moteurs de la récente progression de l’indice, subit des prises de bénéfices : Kering perd 2,2%, tandis que LVMH cède 2,5%. Une journée à oublier pour les valeurs emblématiques de la cote parisienne.

La baisse est accentuée par une note peu flatteuse de Goldman Sachs. La banque américaine estime ce mardi que le couple rendement-risque du CAC 40 n’est pas attrayant. Selon elle, la récente sous-performance de l’indice parisien trouve sa source dans la dégradation des fondamentaux des entreprises tricolores. La valorisation actuelle de l’indice reste élevée aux yeux de Goldman, ce qui l’incite à maintenir une recommandation prudente sur des secteurs clés comme le luxe et l’énergie qui représentent une part très importante de l’indice.

La grande question pour les investisseurs est désormais de savoir si ces huit hausses consécutives n’étaient qu’un effet rattrapage ou si une tendance haussière plus pérenne peut s’installer. La réponse pourrait se manifester jeudi, avec la réunion de la BCE, où une baisse de 25 points de base des taux est largement anticipée. Mais certains espèrent tout de même une réduction plus marquée de 50 points, face à une croissance économique anémique en zone euro.

Ce mardi enfin, peu d’actus Bourse : Air Liquide et Carrefour ont toutefois été animées par deux bonnes nouvelles, sans réussir à contrebalancer la tendance de fond, largement baissière à Paris. Bonne lecture !


Les valeurs : Air liquide, Carrefour et Euroapi

Air liquide

Le géant industriel va se renforcer dans l'hydrogène grâce à une subvention européenne de 110 millions d'euros, dédiée à son projet ENHANCE en Belgique. L’objectif est de produire et distribuer de l’hydrogène bas carbone à partir d’ammoniac, une première à l’échelle industrielle en Europe.

Le projet prévoit la conversion d'une unité de production dans le port d’Anvers-Bruges et la construction d’un liquéfacteur d’hydrogène. Ce soutien financier pave la voie à une décision d'investissement définitive, renforçant le leadership d’Air Liquide dans la transition énergétique et l’innovation industrielle. Le titre cède 1% ce soir, à 160,04€.


Carrefour

Carrefour vient de boucler son programme de rachat d'actions de 700 millions d'euros, lancé en février dernier. Ce sont plus de 47,6 millions de titres qui ont été rachetés à un prix moyen de 14,69 euros, auxquels s'ajoutent environ 90 000 actions acquises à 14,26 euros en moyenne.

Cette opération stratégique renforce le positionnement du groupe et sa politique de redistribution, dans une période où la valorisation du secteur reste sous pression. À ce propos, Carrefour a versé un dividende de plus de 6% cette année. Malgré la bonne nouvelle du jour, la valeur défensive est entraînée dans la spirale baissière du CAC et perd 1,56% ce soir, à 14,19€.


Euroapi

Le spécialiste des principes actifs pharmaceutiques, éligible au PEA-PME, chute de 26,74% à 3,25€ ce soir, après une série de départs dans sa gouvernance. Lundi soir, la présidente du conseil, Viviane Monges, et le directeur général, Ludwig de Mot, ont démissionné. Ces annonces pèsent lourdement sur un titre déjà affaibli, qui accuse une baisse de plus de 42% en 2024 et se négocie désormais à un tiers de son prix d'introduction en mai 2022 (12€).

En difficulté depuis sa scission avec Sanofi, Euroapi subit une baisse des commandes de son ancienne maison-mère et les conséquences de l'arrêt d'un site de production en Italie. Malgré le lancement du plan "Focus-27" pour se recentrer sur des segments à forte valeur ajoutée, la confiance des investisseurs s’érode. JP Morgan qualifie ces départs de décevants, ajoutant au climat d’incertitude autour d’objectifs 2024 déjà abaissés, avec un recul du chiffre d’affaires attendu entre 8 % et 11% et une marge avant impôts réduite à 4 %-7%.


Demain à la Une : L'inflation américaine

Premier temps fort de la semaine, les projecteurs se braqueront demain vers les chiffres de l’inflation américaine de novembre. Ils seront déterminants pour jauger la suite de la politique monétaire de la Fed, dans un contexte où les marchés mondiaux oscillent entre incertitudes et espoirs. Le marché s’attend à un petit rebond de l’inflation, à 2,7% sur un an tous prix confondus, contre 2,6% en octobre. Une séance décisive à suivre. Pour l’heure, le marché table largement sur une baisse de 25 points de base, lors de la réunion de la Fed des 17 et 18 décembre prochains.


Le monde d'après : Oracle trébuche...

La fête de l’IA s’est transformée en douche froide ce mardi pour Oracle. Malgré une progression spectaculaire de 52% de sa division Cloud dédiée à l’intelligence artificielle générative, le géant des bases de données déçoit Wall Street avec des résultats trimestriels légèrement en deçà des attentes. Ses revenus trimestriels, à 14,06 milliards de dollars tout de même, manquent de peu les 14,12 milliards espérés.

Le bénéfice par action s’établit à 1,47$ contre 1,48 anticipé. Verdict : un plongeon de 7,3% dans les premières heures d’échange, amplifié par une baisse inattendue de 2 milliards de dollars de son carnet de commandes. La sanction boursière semble toutefois excessive et ne remet pas en cause les solides fondamentaux du géant américain.

Après une performance annuelle impressionnante de 80% en Bourse, les prévisions de croissance et de bénéfice par action sont jugées insuffisantes par rapport aux attentes du marché. L’entreprise reste cependant dans le cercle des grands gagnants de l’IA, aux côtés de Nvidia et Microsoft. La question est maintenant de savoir si son pari sur l’IA générative et les infrastructures Cloud peut continuer à séduire les investisseurs à long terme. Pour l’instant, la pression monte…


Le lexique : Valeurs défensives, cycliques et de rendement

En Bourse, les valeurs défensives sont peu sensibles aux variations économiques. Souvent présentes dans les secteurs des biens de consommation de base et des services essentiels, elles offrent stabilité et dividendes réguliers en période d'incertitudes. Comme leur nom l’indique, les valeurs cycliques proviennent d'entreprises dont les performances sont liées aux cycles économiques, avec une surperformance en période de croissance et une sous-performance en période de ralentissement, voire de récession.

Par ailleurs, les valeurs de rendement émanent d'entreprises distribuant une part importante de leurs bénéfices sous forme de dividendes, généralement dans des secteurs stables sur le long terme comme l'immobilier, les services publics et les télécommunications. Les investisseurs les choisissent pour leurs revenus réguliers, même en période de forte volatilité sur les marchés. Chaque catégorie présente des avantages spécifiques selon la stratégie d'investissement et le contexte économique.

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