Mercredi 12 février

Les marchés : CAC 40, +9% en 6 semaines

Le CAC 40 continue de résister ! Il encaisse bien les récents coups : déclarations de Trump, menaces commerciales et même la hausse de l’inflation américaine. Cet après-midi, la publication d’une inflation américaine plus élevée que prévu l’a d’abord fait plonger sous les 8 000 points avant qu’il ne se ressaisisse en clôturant à 8 042 (+0,17%), au plus haut depuis juin 2024. L’inflation US atteint 3% sur un an, remettant en cause les espoirs d’une baisse rapide des taux par la Fed, on en reparle dans cette édition.

Powell tente de calmer le jeu. Devant le Sénat, le patron de la Fed reconnaît que l’inflation recule depuis son pic à plus de 9% atteint en été 2022, mais pas assez pour assouplir la politique monétaire. Traduction : pas de baisse des taux avant l’automne, voire la fin d’année. Dans ce contexte, l’obligation américaine de référence, le T-Bond 10 ans, s’envole de 10 points de base à 4,66%, et le 30 ans dépasse 4,86%.

Du côté des valeurs, Kering s’envole de 7%, porté par des résultats annuels moins catastrophiques qu’attendu, nous vous en parlions hier soir. Renault (+2,25%) profite de rumeurs. Le groupe taïwanais Foxconn pourrait racheter la participation du groupe français dans Nissan. Parmi les petites valeurs, Exail Technologies (+16,24%) décroche un méga-contrat dans la défense. Bonne lecture !


Les valeurs : Carmila, Carrefour et Exail Technologies

Carmila

L'exploitant de centres commerciaux attenants aux hypermarchés Carrefour séduit les investisseurs avec des résultats 2024 supérieurs aux attentes et une dynamique positive pour 2025. Les loyers ont progressé de 8,3% sur un an, grâce à un taux d’occupation record de près de 97%. L’entreprise a signé 942 baux sur l’année, attirant notamment de nouvelles enseignes comme Lego.

Son résultat brut d’exploitation atteint 314 millions d’euros, en hausse de 7,3%, tandis que le bénéfice net récurrent (voir lexique) par action, indicateur clé des foncières, progresse de 4,5% à 1,67 euro, dépassant les attentes du marché (1,66 euro selon Oddo BHF). Avec un dividende relevé à 1,25€ par action, pour un rendement d’environ 7%, Carmila confirme sa solidité financière et son attractivité en Bourse. Le titre gagne 2% à 17,34€ (+10% sur un an).


Carrefour

Le géant de la distribution frappe fort en annonçant l'acquisition des 32,8% du capital de Carrefour Brésil qu'il ne détenait pas encore. Une décision stratégique qui lui permettra de consolider ses résultats et d’améliorer son bénéfice par action dès 2025. Le timing est parfait, le distributeur profite de la forte baisse du titre au Brésil (-40% en un an) pour finaliser cette opération à moindre coût, avec une facture estimée à 700 millions d’euros au maximum.

Les actionnaires minoritaires auront le choix entre un paiement en numéraire, un échange en actions Carrefour ou une option mixte. Mais cette manœuvre pourrait bien remettre en question le programme de rachats d’actions du groupe, pourtant clé dans sa stratégie financière depuis 2021. Verdict en juin, une fois l’opération bouclée, pour voir si ce pari brésilien redonne du souffle à l’action Carrefour qui perd toutefois 10% sur un an.


Exail Technologies

La small cap française spécialisée dans la robotique et la navigation sous-marine explose en Bourse après l’annonce d’un méga-contrat avec “une marine de premier plan”, dont on ignore encore la nationalité. Ce programme, dont le montant pourrait avoisiner les 435 millions d’euros, porte sur la fourniture de drones autonomes de lutte contre les mines sous-marines.

Une victoire stratégique qui renforce la position d’Exail sur le marché de la défense et propulse son carnet de commandes au-delà du milliard d’euros. Avec des livraisons étalées sur quatre ans et des revenus additionnels liés à la maintenance, ce contrat s’annonce hautement rentable. Le marché ne s’y trompe pas, le titre éligible au PEA-PME bondit de 16,24% à 22,9€, alors que les analystes entrevoient un potentiel de hausse supplémentaire. Depuis le début de l’année, le titre s’envole de 31%.


L'évènement du mercredi : "L'inflation de Biden !"

L’inflation américaine repart à la hausse et douche les espoirs d’une baisse rapide des taux par la Fed. L’indice des prix à la consommation a grimpé de 0,5% en janvier, au-dessus des attentes, et affiche une progression de 3% sur un an. L’inflation sous-jacente, celle que surveille de près la Banque centrale, s’établit à 3,3%, loin de l’objectif des 2%. Résultat, Wall Street décroche avec une perte d’environ 1% sur les principaux indices, les rendements obligataires grimpent et le marché se prépare à voir la Fed maintenir sa politique restrictive de taux élevés plus longtemps que prévu.

Exit les espoirs d’une baisse des taux dès mars. Powell et son équipe vont encore patienter… au risque d’enrager Trump. Le président américain a d’ailleurs profité de la publication de ces chiffres pour tacler son prédécesseur. Sur son réseau social Truth Social, il vient de publier « L’inflation de Biden est en hausse ! ». Et il rappelle, au passage, que les taux doivent baisser. Un message à peine voilé à l’attention de la Fed, qui, bien que théoriquement indépendante, reste sous pression. La prochaine mise à jour de l’inflation aura lieu en fin de mois, avec l’indice PCE, la mesure préférée de la Fed. Si la tendance se confirme, le marché devra réajuster ses attentes et les investisseurs leurs portefeuilles. On en reparle vite !


Demain à la Une : Les prix à la production

Au programme de ce jeudi, l’inflation allemande, la croissance britannique et l’indice américain des prix à la production. Il s’agit d’une composante cruciale de l’inflation, autant dire qu’elle sera surveillée de près à Wall Street, après la déception provoquée aujourd’hui par le rebond des prix en janvier. Côté valeurs, Orange, Legrand et Euronext publieront leurs résultats annuels.


Le lexique : Le bénéfice net récurrent

Le bénéfice net récurrent désigne le résultat net d’une entreprise après exclusion des éléments exceptionnels ou non récurrents, comme les plus-values de cession, les dépréciations exceptionnelles ou les charges non récurrentes. Il permet d’évaluer la performance économique durable de l’entreprise, indépendamment des événements ponctuels qui pourraient fausser l’analyse de sa rentabilité.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Placements : Les actions européennes s’envolent. Pourquoi et comment investir ?
    07/03/2025
  • visuel-morning
    Le Top / Flop des valeurs de la semaine par Euroland Corporate
    06/03/2025
  • visuel-morning
    Succession en famille recomposée : éviter les conflits et protéger ses proches
    07/02/2025
  • visuel-morning
    Quelle est la SCPI qui a offert le meilleur rendement en 2024 ?
    06/03/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt