Les marchés : Le luxe sous pression
L’indice français termine la séance en territoire positif, +0,86% à 7 335 points, malgré un début de journée dans le rouge. Le CAC 40 a été tiraillé tout au long de la session entre des secteurs à la dynamique contrastée. D’un côté, la bonne tenue de Stellantis (+6,5%). De l’autre, la faiblesse persistante du luxe, pénalisé par la publication décevante de LVMH (-7,8%). On revient en détail sur cette actu dans la suite du Journal.
L’éclaircie du jour vient d’ailleurs. La tension retombe un peu sur le front commercial. Le fameux “Jour de la Libération” de Donald Trump et ses annonces tonitruantes sur les droits de douane semblent désormais digérés par les marchés. Le VIX, baromètre de la peur à Wall Street, est temporairement repassé sous les 30, un seuil qui marque souvent la fin de la panique. Pour que cette accalmie se transforme en véritable retour à la normale, les investisseurs attendent des signaux forts, comme des accords commerciaux avec des partenaires clés des États-Unis, une éventuelle intervention des banques centrales ou des données macroéconomiques solides.
Justement, l’inflation annuelle reste stable en France. Les prix à la consommation ont progressé de 0,8% en mars, selon les chiffres publiés par l’Insee, en ligne avec les attentes et identiques à février. Un chiffre rassurant, qui renforce l’hypothèse d’un ralentissement maîtrisé de l’inflation en zone euro. Si cette stabilité se confirme dans les mois à venir, elle devrait permettre à la BCE de baisser à nouveau ses taux. Dans la suite de l’édition, on revient sur les temps forts à suivre demain et sur nos solutions d’investissement adaptées à la période chargée que l’on traverse sur les marchés !
Les valeurs : LVMH, Stellantis et Waga Energy
LVMH
Le poids lourd du CAC déçoit au premier trimestre avec un recul de ses ventes. LVMH a en effet publié hier soir, après la clôture des marchés, des résultats en baisse pour le premier trimestre 2025. Son chiffre d'affaires s'établit à 20,3 milliards d’euros, en recul de 3% en données comparables, alors que le marché attendait une progression de 2%. Cette performance marque un net ralentissement par rapport au trimestre précédent, où les ventes avaient progressé de 1%. La principale division, mode et maroquinerie, accuse un recul de 5%. Les parfums, cosmétiques, montres et bijoux reculent ou stagnent.
Seuls les vins rosés de Provence tirent leur épingle du jeu, alors que le cognac souffre aux États-Unis et en Chine. Dans un contexte économique et géopolitique incertain, LVMH se dit "vigilant mais confiant". Néanmoins, les inquiétudes sur les droits de douane américains, la baisse du dollar et le spectre d’un ralentissement économique, voire d’une récession, pèsent sur les perspectives du secteur du luxe, récemment revues à la baisse par Bernstein. Ce soir, LVMH finit bon dernier du CAC 40 et du SBF 120 : -7,82% à 488,65€ (-23% en 2025).
Stellantis
Le secteur automobile s’envole en Bourse après les déclarations de Trump qui laissent entrevoir un assouplissement des droits de douane sur les véhicules et pièces détachées importés aux États-Unis. Le président américain a affirmé vouloir « aider les constructeurs », évoquant un délai pour permettre la relocalisation d’une partie de la production. Ce nouveau revirement intervient seulement deux semaines après l’instauration de taxes de 25% sur ces importations stratégiques.
En France, Stellantis signe la meilleure performance du CAC 40 ce soir (+6,55% à 8,33€), dopé par son exposition au marché nord-américain. Les équipementiers Valeo (+6,9%) et Forvia (+5,8%) se hissent également dans les meilleures performances journalières du SBF 120. En parallèle, l’administration Trump durcit le ton sur d’autres secteurs. Des enquêtes ont été ouvertes pour envisager des droits de douane sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs, accusés de menacer la sécurité nationale.
Waga Energy
Le titre du spécialiste du biométhane bondit de 6,59% à 12,94€, porté par une croissance explosive de son chiffre d’affaires 2024 : +67%, à 55,7 millions d’euros. Ses revenus à l’international pèsent désormais près de la moitié de ses ventes. Sa marge avant impôts, bien que toujours négative, s’améliore sensiblement, signe que la rentabilité n’est plus très loin.
Le PDG du groupe réaffirme ses objectifs pour 2025, misant sur l’accélération aux États-Unis et une dynamique commerciale toujours plus robuste. Malgré un environnement macroéconomique incertain, Waga Energy reste fidèle à sa feuille de route et réaffirme son ambition de générer plus de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires récurrent à horizon 2026. Le titre éligible au PEA-PME perd 17% sur un an. Une opportunité à saisir ?
Demain à la Une : Gros programme !
Dans le courant de la nuit, la Chine publiera ses chiffres officiels de croissance et de production industrielle. En Europe, ce mercredi sera surtout marqué par les derniers chiffres d’inflation de la zone euro. Tous prix confondus, le marché table sur une inflation à 2,2% en mars, contre 2,3% en février. Les ventes au détail et la production industrielle américaines seront également au programme demain, avant une prise de parole du banquier central Jerome Powell. Du côté des entreprises, ASML, Sartorius, Ipsen, Edenred, Covivio et Icade publieront leurs résultats du premier trimestre. Un programme chargé donc, sans oublier les évolutions de la guerre commerciale…
Le lexique : Les ventes au détail
Les ventes au détail désignent l’ensemble des transactions par lesquelles les entreprises vendent des biens ou des services directement aux consommateurs finaux, généralement en petites quantités, pour un usage personnel ou domestique. Ce secteur inclut les magasins physiques, les boutiques en ligne et d’autres points de vente destinés au grand public.
