Lundi 12 mai

Les marchés : 90 jours pour souffler

La Bourse de Paris a démarré la semaine en fanfare. Le CAC 40 grimpe de 1,37% ce lundi pour s’établir à 7 850 points, porté par l’annonce surprise d’un apaisement dans le conflit commercial sino-américain. Ce week-end à Genève, les délégations de Washington et de Pékin, menées par le secrétaire au Trésor Scott Bessent, ont trouvé un terrain d’entente. Résultat, suspension partielle des surtaxes douanières pour 90 jours. Les États-Unis ramènent les droits sur les produits chinois de 145% à 30%, et la Chine baisse les siens de 125% à 10%.

Les valeurs cycliques, grandes gagnantes de cette détente commerciale, se sont envolées. Le secteur automobile s’est particulièrement distingué : Forvia bondit de 8%, Valeo de 7%, et Stellantis de 6,5%. Le luxe profite aussi du retour de la confiance avec +5,9% pour Kering et +7% pour LVMH. À l’inverse, les valeurs défensives, prisées en période d’incertitude, sont délaissées. Les titres liés à la défense en particulier cèdent du terrain, les investisseurs préférant se repositionner sur des secteurs plus sensibles à la conjoncture et au commerce mondial.

L’accord entre les deux superpuissances a eu un effet immédiat bien au-delà des frontières européennes. Le S&P 500 a inscrit un nouveau plus haut depuis début mars, porté par la perspective d’un retour à des échanges internationaux plus fluides. Il progresse de 2,60% à la clôture, tandis que le Nasdaq bondit de 3,5%, dopé par les valeurs technologiques.


Total

Total progresse de 2,27% à 53,07€ ce lundi, soutenue par une note favorable de Morgan Stanley. La banque américaine relève sa recommandation à "surpondérer", estimant que la major française coche toutes les cases d’un dossier défensif de qualité. Alors que les perspectives sur le pétrole s’assombrissent, le Brent est attendu entre 54 et 59$ d’ici mi-2026. Morgan Stanley salue la solidité du modèle intégré de Total, sa discipline financière, et sa résilience historique face à la volatilité des prix. Là où ses concurrents freinent, Total confirme ses investissements et maintient le cap sur ses rachats d’actions à 2 Mds $ par trimestre. Une constance qui rassure dans un environnement incertain. Certes, des ajustements sont attendus en 2026, mais le rendement actionnarial resterait parmi les plus attractifs du secteur. Total n’échappe pas à la pression sectorielle, mais se distingue par sa rigueur stratégique.


Les valeurs de la défense

Les valeurs européennes de la défense reculent nettement ce lundi. Thales perd 2,9%, Rheinmetall 5,9%, Leonardo 4,3% et Dassault Aviation 4,7%, figurant parmi les plus fortes baisses du jour. Ce repli s’explique par une combinaison de facteurs. D’une part, le regain d’appétit pour le risque favorise une rotation sectorielle vers des valeurs cycliques, au détriment des titres défensifs. D’autre part, les déclarations récentes des présidents ukrainien et russe laissant entrevoir, même de manière précaire, une possible désescalade du conflit, pèsent sur un secteur jusqu’ici porté par l’escalade géopolitique. Dans ce contexte, les prises de bénéfices sur des titres fortement valorisés apparaissent logiques.

Pour autant, les fondamentaux de long terme restent intacts. La dynamique de hausse des budgets de défense européens se poursuit, soutenue par un large consensus politique en faveur du réarmement stratégique.


Emeis

L’opérateur de maisons de retraite médicalisées bondit de 10,81% à 12,19€, salué pour des signaux de redressement qui se confirment trimestre après trimestre. Emeis a publié un chiffre d’affaires en hausse de 5,2% pour le premier trimestre, soutenu par une dynamique d’occupation en nette amélioration, en particulier en France, aux Pays-Bas et en Espagne. Le taux d’occupation global grimpe à 87%, contre 85% un an plus tôt. Après avoir assaini son bilan au prix d’une recapitalisation massive, le groupe retrouve peu à peu la confiance du marché.

Les objectifs 2025 sont confirmés, avec un résultat d’exploitation attendu en hausse de 15 à 18%. Les cessions immobilières avancent bien, plus d’un milliard déjà encaissé sur les 1,5 Mds € visés. Le virage est loin d’être terminé, mais l’ex-Orpea semble avoir posé les premiers rails d’une vraie sortie de crise. Les investisseurs trinquent à cette trajectoire retrouvée, même si le titre reste encore à -99% sur trois ans.


L'agenda du lundi : Verdict iminent

Cette semaine, les investisseurs resteront en alerte face à une série d’indicateurs macroéconomiques pouvant influencer les anticipations de politique monétaire. Dès mardi, les derniers chiffres de l'inflation seront scrutés de près, dans un contexte marqué par des tensions commerciales persistantes. Jeudi, les ventes au détail, attendues stables après un bond en mars provoqué par des achats anticipés liés aux hausses tarifaires notamment dans le secteur automobile retiendront l’attention, tout comme l’indice des prix à la production (PPI), attendu en légère progression.

Vendredi, l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan clôturera la semaine : il avait atteint en avril un plus bas depuis juillet 2022, avec des anticipations d’inflation à un niveau préoccupant. Côté entreprises, si la saison des résultats touche à sa fin, elle n’a pas dit son dernier mot : Cisco et Walmart sont attendus aux États-Unis, tandis qu’en Europe, Bayer, Bouygues, Engie et Siemens viendront encore animer les marchés.


Demain à la Une : Focus inflation

Demain, les investisseurs auront les yeux rivés sur la publication de l’Indice des prix à la consommation (CPI) d’avril aux États-Unis, un indicateur clé pour évaluer l’évolution de l’inflation. Le consensus anticipe une hausse de +2,5% sur un an. Ce rapport est particulièrement attendu, car il pourrait refléter, pour la première fois, l’impact des nouveaux tarifs douaniers mis en place début avril par l’administration américaine. Un chiffre au-dessus des attentes pourrait rebattre les cartes concernant le calendrier de baisse des taux de la Fed.


Le lexique : IPC

L'indice des prix à la consommation (ou “IPC”) est un indicateur économique majeur. Il se calcule en mesurant la variation du prix d’un panier fixe de biens et de services, dont chaque élément est pondéré proportionnellement à son poids dans la consommation globale des ménages. Il est très important dans la mesure de l’inflation et des variations de tendances d’achat..

A découvrir également

  • visuel-morning
    Guerre commerciale et krach : comment nos clients traversent-ils la tempête ?
    15/05/2025
  • visuel-morning
    La pépite de la semaine : Roche Bobois
    26/05/2025
  • visuel-morning
    Entrepreneurs : comment différer l’impôt grâce à l’apport-cession ?
    15/05/2025
  • visuel-morning
    SCPI internationale : une opportunité pour les non-résidents
    28/03/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt