Les marchés : L'heure du verdict
Après un gain d’1,44% hier, le CAC 40 fait une pause ce jeudi : +0,30% à 7 902 points pour une quatrième séance consécutive de hausse. Sur la semaine, l’indice français gagne désormais 2,7%, toujours porté par l’espoir d’un compromis commercial entre Washington et Bruxelles. On en parle trop rarement, mais l’indice CAC 40 GR (dividendes réinvestis, voir lexique) atteint désormais le cap symbolique des 10% de gain depuis le début de l’année.
Alors que Donald Trump s'apprête à dévoiler ses nouvelles surtaxes contre l’Union européenne, les marchés font preuve de sang-froid. Les investisseurs relativisent les annonces du président américain, malgré la mise en place de droits de douane de 50% sur les importations de cuivre et les produits brésiliens. La politique tarifaire de Trump est clairement… arbitraire !
Côté valeurs, STMicroelectronics (+4,3%) signe une excellente performance journalière grâce à un accord de licence avec l’américain Metalenz. Le secteur des spiritueux continue de bien se porter, Rémy Cointreau (+7,7%) et Pernod Ricard (+3,7%) se distinguent à la Bourse de Paris, tandis qu’Icade chute de 3,1% après un avis défavorable de Goldman Sachs. Lisi bondit de 4,9% grâce à un projet de cession de sa branche médicale, on en reparle dans la suite de cette édition. Bonne lecture !
Les valeurs : Icade, Cogelec et Lisi
Icade
Le spécialiste de l’immobilier de bureaux trébuche de 3,10% à 20,66€, pénalisé par un abaissement de recommandation de Goldman Sachs qui passe à « vendre » sur le titre, avec un objectif de cours réduit à 18€. La banque américaine pointe plusieurs fragilités : une croissance économique française jugée trop lente (0,8% en moyenne d’ici 2027, l’un des plus faibles taux de la zone euro), un marché des bureaux encore sous pression face à la hausse des taux et à la transformation structurelle des usages, et un potentiel de revalorisation limité pour la foncière. Déjà chahutée ces derniers mois, Icade reste exposée à un contexte peu porteur pour l’immobilier tertiaire, alors que les investisseurs privilégient la prudence sur le secteur. Depuis le début de l’année, Icade cède 10% en Bourse.
Cogelec
Grand saut pour Cogelec ! Le titre grimpe de 8,30% à 28,70€, soutenu par l’annonce de son rachat prochain par Legrand. Le spécialiste des interphones et contrôles d’accès a officialisé un accord prévoyant l’acquisition de 60% de son capital par Legrand à 29 € par action, soit une prime modeste de 9% sur le dernier cours mais qui valorise l’entreprise autour de 254 millions d’euros. La suite ? Une OPA sur le solde du capital pourrait conduire à un retrait de la cote si Legrand dépasse 90% des parts.
Plusieurs bureaux d’analyse jugent le prix proposé plutôt bas au regard du potentiel de Cogelec et n’excluent pas que des actionnaires minoritaires tentent d’obtenir mieux. Quoi qu’il en soit, cette opération couronne une trajectoire boursière fulgurante pour Cogelec, dont l’action a presque triplé en un an, attirant l’attention du géant du CAC 40, toujours en quête de relais de croissance dans l’habitat connecté. Le titre gagne 82% depuis janvier et 320% sur 3 ans.
Lisi
Lisi allège son bilan et s’envole de 4,95% à 40,25€. L’équipementier, spécialisé dans les solutions d’assemblage pour l’aéronautique, l’automobile et le médical, a confirmé être entré en négociations exclusives avec le fonds américain SK Capital pour vendre Lisi Medical, sa filiale dédiée aux implants et instruments chirurgicaux. Cette opération, dont le montant n’est pas encore précisé, permettrait au groupe de recentrer ses activités sur son cœur de métier, tout en renforçant son bilan.
En effet, le produit de la vente pourrait couvrir une grande partie de sa dette nette (488 millions d’euros fin 2024), offrant plus de flexibilité pour la croissance et le retour aux actionnaires. Lisi conserverait 10% du capital du nouvel ensemble pour rester exposé au potentiel en devenir de la branche médicale. Un coup stratégique salué en Bourse, d’autant que cette activité est jugée à maturité et très rentable, ce qui laisse espérer une belle valorisation à la vente. Depuis le début de l’année, le titre éligible au PEA-PME gagne 84%.
La recommandation du jour : Nouveau conseil !
Un nouveau conseil de court terme a été envoyé à la Communauté Bourse Privée cet après-midi. Après un parcours haussier exceptionnel ces derniers mois, nous pensons qu’un grand nom français va voir son titre corriger à la Bourse de Paris dans les prochaines semaines. Avec à la clé, un gain potentiel de plus de 11%* à horizon un mois grâce au turbo recommandé. Un nouveau conseil vous sera envoyé demain. Stay tuned !
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Le monde d'après : 3 milliards pour des corn flakes !
Impressionnant ! L’action Kellogg's s’envole de 31% à Wall Street, à 22,92$. L’icône américaine du petit-déjeuner va-t-elle passer sous pavillon italien ? Selon le Wall Street Journal, un rachat par Ferrero serait en effet imminent. Le propriétaire de Nutella serait prêt à débourser 3,1 milliards de dollars, dette comprise, pour croquer le roi des corn flakes, valorisé “seulement” 1,5 milliard hier à New York. Verdict au second semestre pour la finalisation de l’opération.
Fondée en 1906, WK Kellogg est née de la scission de Kellogg Company en 2023. Désormais concentrée sur les céréales en boîte en Amérique du Nord, l’entreprise souffre d’un marché en déclin, concurrencé par des alternatives plus pratiques, protéinées ou nomades. Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes : revenus en baisse de 2% l’an dernier, résultat net dégringolant de 34,5%, et prévisions encore revues à la baisse pour 2025…
La Bourse sanctionnait jusqu’ici ce profil jugé « pas très appétissant » par Bank of America et Morningstar, qui pointent une activité isolée et sans relais de croissance. Ferrero, déjà très actif aux États-Unis, renforce ainsi son portefeuille après l’acquisition de Wells Enterprises (crèmes glacées) et la confiserie de Nestlé. Ce rachat marquerait une nouvelle étape pour l’italien qui diversifie ses marques emblématiques. Reste à voir si l’opération permettra de redynamiser un géant centenaire menacé par l’évolution des habitudes alimentaires.
Les investisseurs retiennent surtout une leçon. Même les icônes de la grande consommation doivent se réinventer ou trouver un repreneur prêt à miser sur leur potentiel dormant.
Demain à la Une : Quels droits de douane pour l'Europe ?
C’est une semaine peu chargée en résultats économiques qui s’achèvera demain. Au programme ce vendredi, l’inflation française de juin, attendue par le marché à 0,9% sur un an (contre 0,7% en mai). Comme ces dernières séances, les investisseurs scruteront surtout l’évolution des négociations commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires. L’Europe attend en particulier d’être fixée sur son sort…
D’un point de vue technique, la résistance des 7 925 points sera à nouveau déterminante sur le CAC 40 dans les prochaines séances. En cas de rupture, les acheteurs devraient viser les 8 000 points. Pour le moment, l’indice français évolue à environ 4% de son record historique de mars 2025. Quant aux vendeurs, ce sont surtout les objectifs des 7 865 et 7 800 points qui sont déterminants à court terme.
Le lexique : Le CAC 40 GR
Le CAC 40 GR (Gross Return) est une version du CAC 40 qui intègre les dividendes réinvestis. Contrairement à l’indice classique, il reflète la performance globale pour un investisseur qui aurait conservé ses actions et réinvesti automatiquement les dividendes perçus. C’est donc un indicateur plus fidèle de la performance réelle du marché parisien sur le long terme. En hausse de 10% depuis le début de l’année, contre +7% pour l’indice classique, le CAC 40 GR cote environ à 25 350 points ce jeudi. Il est comparable à l’indice allemand DAX 40, car tous deux sont des indices dividendes réinvestis.
