Les marchés : Nvidia, toujours plus haut !
Les grands indices européens clôturent la séance dans le rouge, le CAC 40 abandonne 0,54% à 7 766 points. La place parisienne n’était pas fermée hier lors de la fête nationale, mais les volumes investis ont été très faibles avec à la clé une petite baisse de 0,27%. Pour le moment, la menace de Trump d’appliquer des surtaxes douanières de 30% aux produits européens n’effraient pas les marchés qui tablent sur un accord commercial d’ici la date butoir du 1er août.
Ce mardi a surtout été marqué par l’inflation américaine et la nouvelle hausse de Nvidia. Les prix ont progressé de 2,7% sur un an en juin, légèrement au-dessus des attentes. Hors alimentation et énergie, l’inflation ressort à 2,9%, conforme au consensus du marché. Ce niveau d’inflation ne remet pas en cause la très attendue baisse des taux de septembre.
À Wall Street, Nvidia s’envole à près de 5% grâce à un feu vert de l’administration Trump, faisant flamber tout le secteur des semi-conducteurs. En France, L’Oréal recule de 1,1% après une dégradation de Barclays. On en reparle dans la suite de l’édition, en plus de nos solutions d’investissement du moment ! Bonne lecture.
Les valeurs : Nvidia, L'Oréal et Biophytis
Nvidia
Feu vert de l’administration Trump ! Wall Street salue un tournant pour Nvidia : le géant américain des semi-conducteurs a annoncé cet après-midi la reprise des ventes en Chine de son processeur H20, une puce d’intelligence artificielle conçue pour contourner les restrictions américaines. L’administration Trump a en effet mis de l’eau dans son vin en validant un assouplissement de ses restrictions d’exportation vers Pékin. L’annonce intervient à la veille d’une visite en Chine de Jensen Huang, patron du groupe, qui participera à un événement économique officiel à Pékin.
Les bureaux d’études saluent une évolution positive dans les relations sino-américaines et une victoire stratégique pour Nvidia, qui avait accusé un manque à gagner de plusieurs milliards de dollars au premier semestre à cause des restrictions actées en avril. En parallèle, Nvidia prévoit de lancer une nouvelle puce, la RTX PRO, conforme aux règles d’exportation. Devenue récemment la première entreprise cotée à dépasser les 4 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, Nvidia continue de surfer sur une demande explosive pour ses solutions d’IA. Sa capitalisation atteint d’ailleurs les 4 170 milliards aujourd’hui…
En Bourse, Nvidia bondit de 5% pour le moment et atteint un nouveau record historique à 172$ l’action. Le 9 avril, nous avions recommandé à la Communauté Bourse Privée l’achat du titre à 99$. Depuis, nous avons rehaussé à deux reprises notre objectif. L’opération affiche actuellement un gain latent de plus de 70% mais notre cible boursière est encore loin. Retrouvez-la ici. Depuis le début de l’année, l’action Nvidia s’envole de 28%.
L'Oréal
L’Oréal recule de 1,47% à 367,60€, fragilisé par un sévère abaissement de recommandation de Barclays. La banque britannique a rétrogradé son avis de « surpondérer » à « sous-pondérer » (équivalent à vendre), tout en abaissant son objectif de cours de 384€ à 325 €, bien en dessous des niveaux actuels. Barclays pointe un essoufflement de la surperformance historique du géant des cosmétiques face à son marché, des vents contraires aux États-Unis et en Chine, la montée en puissance des marques coréennes (« K-Beauty ») et la percée de concurrents aux prix plus agressifs.
Elle met aussi en avant la transformation rapide des canaux de vente vers le digital et les réseaux sociaux, qui fragilise les positions acquises. Malgré des fondamentaux jugés solides, Barclays estime que la valorisation actuelle ne reflète plus ces nouveaux défis. Une mise en garde qui incite les investisseurs à la prudence sur le dossier. Depuis le début de l’année, le titre préserve 8% de gain.
Biophytis
Biophytis gagne 4,93% à 0,14€ grâce à un nouveau partenariat avec Lynx Analytics, spécialiste singapourien de l’intelligence artificielle. L’objectif est d’accélérer la recherche de nouveaux traitements pour la sarcopénie, une maladie qui affaiblit les muscles des personnes âgées et pour laquelle il n’existe encore aucun médicament approuvé. Avec l’aide de Lynx Analytics, la biotech française veut utiliser l’IA pour analyser plus vite les données, choisir les meilleures molécules et développer plus rapidement de nouveaux traitements.
Ce partenariat doit permettre à Biophytis de gagner du temps et de réduire les coûts pour mettre au point ses futurs médicaments. La société prévoit de lancer prochainement un nouvel essai clinique contre la sarcopénie, un marché important et encore mal couvert aujourd’hui. Cette annonce redonne temporairement espoir aux investisseurs mais depuis le début de l’année, le titre éligible au PEA-PME cède 62%.
La recommandation du jour : Quand Trump efface vos gains...
... Le piège du risque de change
Investir sur les actions internationales, notamment américaines, est incontournable dans un portefeuille bien diversifié. Mais derrière l’attrait de Wall Street ou du MSCI World se cache un risque souvent négligé, celui du taux de change. Une variation défavorable du dollar face à l’euro peut réduire, voire annuler vos gains.
Heureusement, il existe des solutions simples pour s’en prémunir : les fonds et ETF dits “hedgés”, ou couverts contre le risque de change. C’est notamment le cas sur le principal indice boursier mondial, le MSCI World (voir lexique).
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Le placement du mardi : Nouveau record historique !
Jeudi dernier, la Bourse allemande (DAX 40) a atteint un nouveau record historique, à plus de 24 600 points. Depuis le 1er janvier, elle s’envole de 21% ! Après un cru 2024 déjà exceptionnel à +19%. Et +20% en 2023. Un nouveau record donc, en dépit des tensions des derniers mois.
Le plan massif de relance allemand, pour la défense et les infrastructures, a suscité beaucoup d’espoirs depuis le début de l’année. Les centaines de milliards d’euros annoncés doivent permettre à la première puissance économique européenne de sortir de deux ans de récession. Et clairement, ses fleurons boursiers profitent pleinement de cette perspective.
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Le monde d'après : Google mise sur l'eau
Google veut frapper fort dans la course aux énergies renouvelables pour alimenter ses futurs centres de données, toujours plus énergivores. Le géant californien vient de signer un accord-cadre avec Brookfield Asset Management et Brookfield Renewable pour sécuriser jusqu’à 3 000 MW d’hydroélectricité décarbonée aux États-Unis.
Il s’agit du plus gros contrat mondial jamais conclu par une entreprise dans l’hydroélectricité, confirmant le virage stratégique de la Big Tech face aux besoins colossaux de l’IA et du cloud. Les premiers sites concernés, Holtwood et Safe Harbor, en Pennsylvanie, représentent déjà 670 MW et plus de 3 milliards de dollars d’investissements. Google s’engage pour 20 ans, avec un partenariat extensible à d’autres régions. Cet engagement s’inscrit dans la volonté du groupe d’alimenter ses opérations en énergie décarbonée. Pour Brookfield, c’est une validation de sa stratégie de modernisation et d’extension de ses actifs renouvelables.
L’hydroélectricité devient ainsi une alternative fiable aux énergies solaires et éoliennes pour garantir un flux constant d’électricité, peu importe l’heure ou la météo. Une réponse concrète aux critiques sur l’empreinte environnementale de la révolution numérique. Dans la foulée, Google a annoncé investir 25 milliards de dollars pour développer ses centres de données dans la région. Un signal fort alors que la demande électrique des data centers américains pourrait dépasser, dès 2030, celle de la production d’aluminium, d’acier et de ciment réunis, selon l’Agence internationale de l'énergie.
Face à l’envolée des besoins liés à l’IA, tous les grands noms du secteur se précipitent pour sécuriser des sources d’énergie bas carbone. Cet accord ouvre une voie prometteuse aux investisseurs, car l’infrastructure verte devient un maillon clé de la transition numérique
Demain à la Une : Coup d'envoi de la saison
Les négociations commerciales vont continuer de faire la pluie et le beau temps en Bourse, au moins jusqu’à la nouvelle échéance du 1er août, fixée par Trump. Cette semaine marque aussi le coup d’envoi de la saison de publication des résultats du deuxième trimestre pour les grandes entreprises mondiales. Peu de grands noms français passeront sur le gril mais le rythme va s’accélérer d’ici la fin du mois. Pour ce mercredi, on attend surtout les résultats de grandes valeurs financières américaines, comme Goldman Sachs, Morgan Stanley et Bank of America.
Le lexique : L'ETF MSCI World
Véritable passeport pour les marchés mondiaux, l’ETF MSCI World est un fonds indiciel coté en Bourse qui réplique la performance de l’indice MSCI World, un panier composé de plus de 1 500 grandes entreprises cotées dans 23 pays développés. De Microsoft à Nestlé, en passant par Nvidia et LVMH, il offre une exposition aux plus grandes actions mondiales, singulièrement américaines.
Plébiscité par les investisseurs particuliers et institutionnels, cet ETF permet d’investir en une seule transaction dans les marchés actions les plus réputés de la planète. Simple, liquide et peu coûteux, il est devenu l’un des piliers de l’investissement passif. Attention toutefois, sa composition actuelle est orientée à 72% sur les actions américaines, avec un biais important sur les valeurs technologiques.
