Mardi 18 septembre

Lafuma poursuit son ascension au lendemain d’un bond de 36,3% de son titre. L’action du spécialiste du sport et loisirs atteint des sommets alors qu’un conglomérat sud-coréen lui fait du pied en vue d’un rachat.

Lafuma, l’inventeur du sac à dos à armatures est donc courtisé par E-Land. Ces tractations en coulisses qui ont été révélées lundi par ‘La Lettre de l’Expansion’, n’ont pas été démenties par le français. Bien au contraire… Mais Lafuma tient tout de même à apporter quelques précisions quant à la teneur de ces discussions. « Lafuma, qui mène en permanence une réflexion concernant l'évolution de sa stratégie de développement et de son capital, confirme qu'elle a reçu une manifestation d'intérêt d'E-Land et que des discussions très préliminaires sont en cours, sans aucune certitude à ce stade que ces discussions aboutissent », a déclaré le groupe français.

Le coréen joue de ses atours pour racheter le spécialiste du sport et loisirs et s’avère très généreux pour charmer les actionnaires de Lafuma. Selon le journal, E-Land aurait fait une offre de 35 euros par titre aux actionnaires. Une coquette somme qui valoriserait Lafuma à 122 millions d’euros. Ce qui est pas mal pour une société qui cotait 17 euros avant sa chevauchée boursière. Avec cette emplette, le sud-coréen fera aussi main basse sur les autres marques de la « Galaxie » Lafuma telles que Millet, Eider, Oxbow pour ne citer qu’elles.

De nouvelles références qui compléteront l’impressionnante liste de marques que détient E-Land. Une soixantaine de marques à l'international sont en effet dans son giron à l’instar des bagages italiens Mandarina Duck ou encore le groupe gérant la licence New Balance en Corée du Sud. La cible Lafuma n’a pas été choisie au hasard par le sud-coréen. Avec cette acquisition, E-Land prend pied dans l’ « outdoor », un secteur très en vogue dont le développement est très dynamique notamment en Asie. Une zone géographique que lorgnait Lafuma. La société drômoise avait en effet souligné fin juillet vouloir concentrer ses efforts sur son expansion internationale, notamment en Asie, et a signé un accord de licence et de distribution avec le groupe japonais World Co, en ce sens. Lafuma avait fait part d’une progression de 3% de son chiffre d’affaires sur neuf mois à 171 millions d’euros. Les produits du groupe sont très convoités en Asie où Lafuma a vu ses ventes croitre de 31 % ! Ce rachat pourrait donc venir à point nommé alors que la société est en difficultés sur ses terres notamment depuis la crise de 2008. En France, premier marché de Lafuma, l’activité est loin d’être au beau fixe avec un chiffre d’affaires qui s’est contracté de 1,3% sur neuf mois. C’est que la concurrence est rude en Europe alors que les géants mondiaux tels que The North Face, Columbia, règnent sans partage dans le royaume de l’ « outdoor » sans oublier la concurrence frontale avec son homologue Décathlon, le distributeur dominant le marché français.

Un peu plus bas dans les comptes, la résistance s’organise malgré tout. Lafuma avait annoncé une hausse de 35 %, à 0,9 million d'euros, de son résultat net pour le premier semestre 2011-2012 (clos fin mars), avec une rentabilité améliorée, au prix de nombreuses restructurations. Pour autant, « compte tenu des incertitudes sur la consommation », Lafuma ne cachait pas sa prudence quant à la réalisation de « ses objectifs de résultats sur le deuxième semestre dont l'activité est attendue moins dynamique que celle de l'exercice précédent ».

L’activité est donc le talon d'Achille de la société. Étant spécialisé dans les loisirs, Lafuma n’a pas été épargnée par la crise auprès des ménages. Des craintes qui ont amené les consommateurs à privilégier les dépenses les plus essentielles au détriment des loisirs. Ce qui a fortement impacté le chiffre d'affaires et fait basculer les comptes dans le rouge dès 2008 et précipité la chute du titre ces quatre dernières années. L’année 2008 marqua la fin de la « success story » Lafuma. C’est qu’en une vingtaine d’années, le groupe piloté par Philippe Joffard avait racheté une quinzaine de sociétés, faisant de son savoir-faire en matière de croissance externe l’une de ses marques de fabrique. Philippe Joffrard n’est pas inconnu chez Lafuma. Il est tout bonnement le petit-fils d’un des fondateurs d’un groupe qui était en pleine déroute après un dépôt de bilan à la fin des années 1980. En 1986, précisément ,l’ancien journaliste économique a remis sur rails la société familiale à seulement 29 ans. En 1994, Lafuma avait racheté la société Millet, qui était en redressement judiciaire. Cette emplette avait différé l’introduction en bourse de Lafuma prévue en décembre 1994. C’est donc quelques années plus tard, en mai 1997, que Lafuma fait son apparition sur le Second Marché au prix de 197 francs soit 30 euros. Le titre a culminé sur les 70 euros en 2006 jusqu’à toucher un plus haut historique à 77 euros fin avril 2006. Les investisseurs avaient salué la triple diversification: dans les marques cinq aujourd’hui), dans les produits (cinq grandes familles), et dans les pays. Mais cette dynamique a été interrompue dès 2008 alors que le groupe annonçait une baisse de ses résultats au premier semestre (clos en mars) de son exercice 2007-2008, avec une perte nette de 0,7 million d’euros contre un bénéfice de 1,6 million d’euros un an plus tôt. Cette perte de vitesse a été en sanctionné en Bourse. L’action Lafuma a perdu 92% de sa valeur quasiment en ligne droite entre son zénith et son plus bas historique à 5,8 euros touché fin février 2009. Puis le titre est reparti à la hausse alors que les efforts du groupe pour se redresser commençaient à porter ses fruits. Des efforts qui ont été aidés par un volume d’affaires soutenu à l’international notamment en Asie où les ventes connaissent une croissance à deux chiffres. L’intérêt de E-Land pour Lafuma en vue d’un rachat a redonné un coup de fouet à un titre qui végétait sous les 16 euros il y a encore peu.

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