La sinobéatitude a pris un petit coup dans l'aile. Les images du congrès du Parti Communiste et le processus de désignation du nouveau président ont un peu déstabilisé ceux qui nous expliquent que la Chine s'ouvre de plus en plus. Le nouveau pouvoir a annoncé la couleur: il sera plus conservateur encore. Et ce retour en arrière a déjà commencé sur les marchés.
Nouveau leader en Chine et déjà des inquiétudes des marchés
On dit que le ton de la nouvelle présidence sera le retour au conservatisme et aux fondamentaux. Et il semble qu’on en ait déjà l’illustration depuis quelques jours sur les marchés. Tout le monde sait bien sûr que la monnaie chinoise, le yuan, ne peut pas fluctuer librement. Elle est contrôlée. De près. Mais depuis quelques mois, les officiels Chinois avaient répété qu’ils acceptaient l’idée que le yuan joue un rôle de plus en plus grand et que sa valeur soit tout de même déterminé de fait en partie par l’offre et la demande. Et le yuan s’est apprécié régulièrement mois après mois.
Mais ce n’est plus le cas
Changement total de ton depuis quelques jours. La Banque Centrale Chinoise a déclaré que le yuan était à son niveau d’équilibre parfait. Traduisez : nous ne laisserons plus notre monnaie s’apprécier. Du tout. Et de fait la banque centrale bloque le cours du yuan en intervenant quotidiennement. Le vieux démon de la dévaluation compétitive, qui consiste à maintenir sa monnaie sous évaluée pour relancer ses exportations, est de retour.
Est-ce que cela fait partie d’un plan global de relance de l’économie par le nouveau pouvoir ?
C’est certain. L’économie Chinoise ne rebondit pas suffisamment, les craintes de grogne sociale restent fortes et on a l’impression que la Chine veut revenir aux méthodes traditionnelles qui lui ont permis de se faire une place de choix dans l’économie mondiale. On pourrait assister dans les mois qui viennent à un recadrage du nouveau pouvoir, sur le plan politique, économique et financier. Bienvenue à Monsieur Xi Jinping.