Les supercalculateurs de Bull ont séduit bon nombre de sociétés Françaises mais aussi internationales. Météo France, Asco, une société belge spécialisée dans la fabrication de pièces et de matériaux pour l'industrie aéronautique ou bien Institut fédéral allemand de génie hydraulique BAW sont récemment tombés sous le charme de la technologie du Français.
Les supercalculateurs sont non pas le point fort mais un des atouts sur lequel Bull peut compter. Depuis décembre 2010, avec l’arrivée de Philippe Vannier, aux commandes, le groupe est en pleine mutation avec le lancement de son programme « Bull Way 2013 », qui vise à « positionner Bull sous trois ans comme un leader européen des systèmes numériques critiques et de mettre le groupe sur le chemin d'une croissance rentable ». Autrement dit, Bull va s’appuyer sur son expertise en matière de puissance et de sécurité, son positionnement sur des créneaux porteurs comme la finance, la défense ou les télécommunications. En mai dernier, Bull a annoncé lundi la création d'une société avec la Caisse des Dépôts afin de proposer des services de calcul intensif en mode « cloud » sécurisé, c'est-à-dire externalisés.
Le fabricant de grands serveurs d'entreprises et fournisseur de services informatiques souhaite ainsi retrouver sa superbe d’antan, celle des années 60 où le groupe était considéré comme le phénix français de l’informatique. Et ainsi, s’affranchir d’un passé chaotique, jusqu’en 2004, l’entreprise a souffert de l'interventionnisme de l'Etat qui lui « imposait » de racheter à plusieurs reprises des entreprises qui n’étaient pas forcement adaptées à son activité.
Depuis trois millésimes et l’arrivée de Philippe Vannier, Bull redresse la tête et sa profitabilité. A 2,5% en 2009, la marge opérationnelle est ressortie à 3,4% à la fin 2011. Et conformément au plan « Bull Way 2013 », le groupe a pour objectif de doubler sa profitabilité d’ici cette échéance pour porter la marge autour de 4,5 %. Sur le front du carnet de commandes, il s’étoffe. Les actions visant à insuffler une nouvelle dynamique commerciale commencent portent leurs fruits. Sur le trimestre écoulé, l'activité a résisté à une conjoncture adverse avec des ventes qui se sont appréciées de 0,4 % à 267,3 millions d’euros et de 0,6 % à 884 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l'année. Les activités du groupe à plus forte valeur ajoutée, à savoir le développement de machines et la sécurité numérique, restent les plus dynamiques, avec des croissances respectives de 43 % et 10 %.
Dans ce contexte des plus favorables, le groupe réaffirme ses objectifs de son plan stratégique « Bullway 2013 » à savoir un chiffre d'affaires compris entre 1,35 et 1,45 milliard d'euros et un résultat d'exploitation de 50 à 60 millions d'euros à fin 2013. En dépit d’atouts indéniables, le cours de l’action Bull a cédé 20% de sa valeur. Les ratios boursiers de la société informatique sont bradés comme par exemple un PER se situe à 9,58x pour les estimés 2013 et une valeur d'entreprise rapportée au chiffre d'affaires qui n'est que de 0,03x, en raison du confortable matelas financier de Bull.