Pour les marchés, les économistes, les traders, le discours du patron de la banque Centrale Américaine hier est une véritable bombe! Jamais ni aux Etats Unis, ni ailleurs, une banque centrale ne s'était fixée un objectif de taux de chômage. C'est un signe supplémentaire, s'il en fallait, de la mentalité pro business aux Etats Unis. Fascinant.
Le patron de la Banque Centrale Américaine a fait un discours surprenant hier
C’est tout simplement pour les marchés et le monde de la finance une révolution. Habituellement, les banques centrales se fixent comme objectif chiffré un taux maximal d’inflation. Depuis la crise de 2008, les banques centrales ont rajouté à leurs objectifs, sans donner de chiffres, la stimulation de la croissance. La FED a toujours, contrairement à la Banque Centrale Européenne, privilégié la croissance à la lutte contre l’inflation. Mais jamais la FED, ni aucune autre banque centrale n’a donné un objectif de taux de chômage. Jamais.
Pas de hausse des taux aux Etats Unis donc tant que le taux de chômage reste supérieur à 6.5%
Je n’en reviens toujours pas. Que Ben Bernanke s’engage sur un chiffre du chômage alors que la politique monétaire n’est qu’un élément, et un élément limité, de l’amélioration de l’emploi est non seulement une surprise mais un risque assez fort.
Le risque de se retrouver par exemple confronté à une inflation qui dérape alors que le taux de chômage reste élevé. C’est possible. Que fera la FED à ce moment là. Mais ce sont des détails. Ce qui est important c’est qu’on a aujourd’hui une union sacrée aux Etats Unis entre le gouvernement et la banque Centrale pour combattre le chômage. Un sens de l’urgence et des responsabilités qui manque cruellement en Europe et en Fran ce en particulier.