Les rendements obligataires se tendent ce matin, signe d’un regain de prudence de la part des marchés qui ont tendance à privilégier les valeurs perçues comme les plus sures. L’OAT et le Bund profitaient de ce regain de prudence pour voir leur rendement décliner, de respectivement 2 et 3 pdb. Le rendement sur l’OAT à 10 ans se négociait à 2,13%, alors que le taux sur le Bund de même maturité s’inscrivait à 1,56%.
Alors que les publications de résultats d'entreprises américaines s'intensifieront cette semaine, suivies de près par leurs homologues européennes, les marchés privilégient la prudence d’autant que sur le front macroéconomique, les nouvelles ne sont guères réjouissantes.
En Italie par exemple, la production industrielle a dégringolé de 1% en novembre après avoir déjà accusé un repli de 1,1% le mois précédent. La contraction de la production industrielle est plus grave que redoutée, le consensus tablant sur une baisse limitée à 0,2%, signe que l’économie Italienne devrait rester en récession au quatrième trimestre.
L’Italie ne fait pas exception, car c’est l’Europe tout entière qui s’enfonce dans la récession au quatrième trimestre, comme en témoigne la chute en novembre de 0,3% de la production industrielle en zone euro alors que le consensus tablait à l’inverse sur un léger rebond de 0,2% de l’industrie. En glissement annuel, la contraction de la production industrielle de l’union économique atteint désormais -3,7% contre une chute de -3,2% annoncée auparavant. De quoi renforcer l’aversion au risque sur les pays périphériques.
Sur le marché secondaire, le rendement à 10 ans de Rome grimpait de 1 point de base pour se négocier à 4,13% mais c’est le 10 ans sur l’ Espagne, perçue comme l’économie la plus fragile, qui subissait le mouvement le plus important, avec un taux à 10 ans qui se tendait de 8 points de base, à 4,93%, se rapprochant un peu plus de la ligne jaune des 5%.