Maurel et Prom fait mieux que les 430 millions d’euros de facturations prévues par le consensus. La junior pétrolière a en effet publié un chiffre d'affaires consolidé de 472 millions d'euros en 2012, soit une hausse de 26% par rapport à l'exercice 2011. Par rapport à l’exercice 2010, la progression est plus significative avec des facturations qui ont plus que doublé (+118%) sur la période.
La hausse de l’activité résulte principalement de l'augmentation des volumes vendus au Gabon, dans un environnement de prix de vente stables (110,6 dollars le baril en 2012 contre 110,9 dollars le baril en moyenne sur 2011). Les couvertures pétrolières ont eu un effet négatif limité sur l'exercice en raison de la diminution des volumes couverts par rapport à l'exercice précédent. Maurel et Prom affirme également que la tendance observée « devrait se poursuivre sur les prochains exercices avec la progression des productions d’huile au Gabon et en Colombie, et de gaz en Tanzanie ».
Au Gabon, la production brute des champs au Gabon a atteint le niveau de 22 000 barils par jour au cours du mois de décembre 2012. La connexion de nouveaux puits et l'aménagement des procédés de production, associés à l'amélioration de la performance de l'injection d'eau, devraient permettre à la junior pétrolière d'augmenter le niveau de sa production pour dépasser le niveau de 27 000 barils par jour avant la fin 2013 En outre, le groupe a enregistré des ventes d'huile du champ de Sabanero en Colombie à hauteur de 16,8 millions d'euros (en part groupe 50,01%) pour l'exercice 2012.
Pour l'année 2013, les couvertures portent sur des volumes significativement réduits dont l'impact sur le chiffre d'affaires consolidé de l'exercice 2013 portera sur 500 barils par jour vendus à 87 dollars en moyenne. A noter en parallèle un effet favorable de l'évolution de la parité dollar/euro (-8%) en 2012.
Le groupe revêt une dimension hautement spéculative. Il peut faire l’objet d’une OPA à tout moment, c’est un secret de polichinelle. Des ‘bruits de couloirs’ concernant un éventuel changement de contrôle sont alimentées sont par l'âge avancée des dirigeants dont le président Jean-François Hénin. Il reste en effet, l'actionnaire de référence de l'entreprise avec 23,6% du capital. Alors, quoi de mieux pour aiguiser l’appétit d'investisseurs ou industriels étrangers ? En novembre dernier, des rumeurs faisaient état d’un éventuel rachat de Maurel et Prom par le chinois Sinopec. Quelques mois auparavant, des informations de presse faisaient état d’un intérêt très prononcé de Royal Dutch Shell envers la société indépendante française. Dans le passé, c’était l’italien Eni qui n’était pas indifférent au dossier. Les deux propositions ont été purement rejetées. Concernant la rumeur Royal Dutch Shell, il n’y a pas de fumée sans feu. Le PDG du groupe pétrolier avait déclaré dans une interview accordée l’année dernière que « L'avenir le plus probable pour Maurel et Prom est de s'adosser à un autre groupe ou d'être racheté dans le sens où une société de la taille de Maurel et Prom a peu de chances de rester indépendante longtemps ».
Le titre du groupe tout de même a profité de récentes rumeurs d'OPA par le groupe Royal Dutch Shell puisqu’il s’est s’apprécié de 30% depuis son point bas de juin sur les 10 euros pour revenir sur les 13 euros. Mais on est encore loin des plus des plus hauts de Juin/ Juillet 2011, période à laquelle Maurel et Prom oscillait autour des 17 euros. Le titre est encore mal valorisé avec un PER de 12 fois les résultats estimés pour 2013. Mais si l’opération Sinopec était dans les tuyaux, elle pourrait valoriser Maurel & Prom plus de 2 milliards de dollars (1,55 milliards d’euros), selon ‘Bloomberg’. Un montant qui représenterait environ 17 euros par action. Positif… Pour retrouver notre conseil sur le dossier : ici<