« Les mauvaises nouvelles [macroéconomiques] ne remettent pas en cause le scénario de reprise », indique David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine.
Dans le dernier reporting du fonds, la société de gestion opte pour un ton rassurant alors que les derniers événements du mois d'avril ont suscité quelques inquiétudes, notamment sur le front de la croissance mondiale. La zone euro a continué d'égrener son chapelet de mauvaises nouvelles alors qu'à côté, les chiffres et statistiques sur l'emploi et l'activité manufacturière en Chine et aux Etats-Unis ont fait ressurgir les craintes de déflation. Pour la société de gestion, ce fléchissement apparaît comme une simple baisse de régime et ne préfigure pas un retournement de tendance. Il est donc à relativiser.
« Le fléchissement de l'activité aux États-Unis tient surtout au contrecoup des mesures de resserrement budgétaire. Mais cela ne remet pas en question la robustesse de la croissance américaine tirée par une forte demande intérieure », avance David Ganozzi. Par ailleurs, le recul significatif et continu des matières premières s'annonce, à ses yeux, comme un soutien précieux à la croissance mondiale. A côté de cela, les Banques centrales que ce soit au Japon et dans une moindre mesure en Europe sont à la manoeuvre. « Déterminée à soutenir la croissance nippone, la BoJ s'est lancée dans une politique quantitative d'ampleur qui tend déjà à redonner confiance aux agents économiques japonais. De son côté, la zone euro, consciente que la rigueur a ses limites, évolue vers un momentum plus souple en accordant un délai supplémentaire à certains pays pour réduire leur déficit. » ajoute Fidelity.
Les évènements du mois d'avril et le recul des marchés actions n'ont pas ébranlé les « convictions profondes » de la société de gestion, qui reste surpondérée sur les actifs risqués. Le mouvement de rattrapage depuis la fin avril conforte en effet sa position. Pour Fidelity, les actions sont le meilleur véhicule pour profiter des retombées de la reprise économique, essentiellement tirée par les pays émergents et plus particulièrement par la Chine et l'Asie du Sud- est. Sa surexposition à cette zone géographique reste inchangée à ceci près qu'elle intègre désormais le Japon. Pour la société de gestion, les récentes mesures de la Banque centrale du Japon sont de nature, à profiter aux marchés nippons. A l'opposé, elle reste sous-pondérée sur la zone euro alors que la situation économique du Vieux Continent ne montre pas de signe d'amélioration.
Sur le front des obligations, Fidelity a renforcé son exposition aux obligations sur le court terme, les « derniers développements macro-économiques ayant fait évoluer son allocation ». « Ce changement a exclusivement profité aux obligations court terme qui tendent à bénéficier de l'évolution du momentum en zone euro - au premier rang desquelles celles des pays périphériques. » explique Fidelity.
Sur les matières premières, la société de gestion a, au contraire, décidé de réduire son exposition sur cette classe d'actif sur le mois dernier. Elles ont été les premières pénalisées par un fléchissement de l'activité mondiale et ne seront pas selon Fidelity, à même de profiter du cycle économique actuel.