Le repli des indices actions sur le mois d’août n’a pas remis en question la conviction de Fidelity dans une reprise de l’économie réelle, notamment dans les pays occidentaux. Cette pause des indices actions tient plus à une phase de consolidation après la forte hausse de juillet, tient à relativiser David Ganozzi dans le dernier reporting du fonds Fidelity Patrimoine.
« La réalité des marchés financiers peut parfois s’avérer trompeuse » ajoute-t-il puisque l’économie européenne a été à l’origine d’annonces très encourageantes en août alors qu’elle était « habituée à ne délivrer que des mauvaises nouvelles ». Signe avant-coureur de cette accélération de cette reprise, le redressement du PIB de la zone qui a ainsi mis fin à six trimestres consécutifs de contraction. Le pilote du fonds ajoute : « les dernières prévisions de l’OCDE sont ainsi venues corroborer le sentiment d’un redressement plus rapide que prévu des économies du Vieux Continent. »
Il souligne également que cette embellie des données économiques en zone euro est intervenue parallèlement « à une amélioration continue de la situation aux Etats-Unis où, récemment, l’ISM manufacturier a agréablement surpris, confirmant la robustesse de la croissance américaine. »
Les pays émergents quant à eux, sont « en proie au doute » alors qu’ils étaient les « principaux moteurs » de la croissance économique mondiale. David Ganozzi tient toutefois à tempérer sur leur situation, que certains observateurs considèrent comme catastrophique. D’après lui, les pays émergents vont se reprendre à la faveur de l’amélioration conjoncturelle en Occident. Par ailleurs, il souligne une croissance chinoise qui tend à repartir à la hausse depuis deux mois malgré « d’importants changements structurels survenus sur le marché du crédit. »
Le gérant du fonds revient également sur la situation politique en Syrie. D’après lui, l’éventualité d’une intervention militaire étrangère est de nature à constituer un risque sur les marchés. « La récente escalade diplomatique entre les parties prenantes sur la scène internationale, a tiré les cours du pétrole à la hausse en août. Le pire scénario, à savoir un embrasement régional au Moyen Orient, aurait logiquement des répercutions beaucoup plus importantes sur le prix du baril. » argumente-t-il. Néanmoins, au regard de la situation actuelle, il estime « ce scénario et ce risque comme faibles. »
Ainsi, l’environnement économique de cet été n’a pas motivé Fidelity dans un quelconque changement dans son allocation. Le gérant a juste réalisé quelques ajustements mais à la marge suite au repli des marchés actions. La part des actions dans le portefeuille est passée à 36,8% mais reste proche de l’exposition maximum (40%).
Contrairement au mois précédent, les actions américaines ont pâti de cette phase de repli (13,5% contre 13,9%). La part des émergents s’est maintenue à 2,7% dans le portefeuille malgré les craintes persistantes sur leurs perspectives de croissance, tandis que les actions japonaises, sur lesquelles Fidelity est toujours surpondéré, représentent 3% du portefeuille. Enfin, le gérant actions maintient sa poche actions européennes à 16,5%. Mais si les bonnes nouvelles continuent d’affluer, Fidelity signale qu'elle pourrait faire l’objet d’une évolution prochaine de son allocation.
Du côté des obligations, l’environnement incite Fidelity à opter pour une certaine neutralité à l’égard du marché obligataire (50,2%) comme c’est le cas depuis plusieurs mois maintenant. Le fonds Fidelity Patrimoine reste « sous-pondéré » sur les obligations européennes (33%), « l’amélioration des conditions économiques et la fin annoncée de la politique expansionniste de la Fed plaidant pour une remontée des taux longs ». Ces mêmes facteurs incitent la société de gestion à une plus grande exposition sur le court terme (12,1%) et sur le haut rendement (5,1%).
Sur le front des matières premières, leur part a légèrement augmenté dans le fonds passant de 9,5% fin juillet à 10% en août. Cette évolution considérée comme mécanique n’est due, selon Fidelity, qu’à la bonne orientation des cours du pétrole sur le mois d’août. « Les prix du baril ont en effet profité d’un regain de spéculations à l’occasion de l’escalade diplomatique relative à l’éventualité d’une intervention étrangère en Syrie. » ajoute la société de gestion.