Le numéro un mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal, a abaissé sa prévision de demande mondiale en acier, invoquant un ralentissement économique plus marqué que prévu en Chine et un déclin en Russie
Baromètre de la santé du secteur manufacturier mondial, le groupe produisant à lui seul 6% à 7% de l'acier mondial, il prévoit que la consommation mondiale d'acier devrait s'accroître de 3% à 3,5% en 2014. Une prévision en baisse comparé à la fourchette précédente qui laissait entrevoir une croissance plus vigoureuse de l’ordre de 3,5% à 4% après une hausse de 3,5% en 2013.
Toutefois ArcelorMittal, dont les débouchés sont à 85% situés en Europe et aux Etats-Unis, a maintenu ses prévisions de résultats. Il pense dégager cette année un bénéfice courant de quelque 8 milliards de dollars en 2014 contre 6,9 milliards en 2013.
Cet objectif est fondé sur une hausse de 3% des livraisons d'acier, de 15% des livraisons de minerai de fer, au prix moyen de 120 dollars la tonne.
Le géant de la sidérurgie, dont le poids représente près du double de celui de son concurrent le plus proche, a également fait état d'une perte nette de 200 millions d'euros au premier trimestre à comparer à une perte nette de 300 millions d'euros au cours des trois premiers mois de 2013.
L’Ebitda est quant à lui ressorti à 1,75 milliard de dollars, un chiffre en ligne avec les anticipations des analystes.
"Les perspectives de croissance sur nos marchés clés en Europe et aux Etats-Unis sont encourageantes et dans l'ensemble, nous restons prudemment optimistes sur les perspectives de l'activité pour le reste de 2014", a dit le directeur général, Lakshmi Mittal, dans un communiqué.
En revanche, le groupe de sidérurgie prévoit un ralentissement de la consommation d'acier en Chine, au Brésil et dans les anciens Etats soviétiques, tandis qu’il anticipe une hausse de 4% de la demande aux Etats-Unis et une amélioration en Europe après deux années de déclin en 2012 et 2013.
Mais force est de constater que le regain de tensions géopolitiques entre l’Ukraine et la Russie est venu tempérer l’optimisme du géant de l’acier vis-à-vis de l'Europe.
Le titre se distingue parmi les plus fortes baisses avec un repli de 2,35%, à 11,63 euros. Dans son sillage, son ex filiale Aperam accusait le coup, en abandonnant 3,5%, à 21,43 euros.