On a l'impression de se retrouver en 2007. A la place des subprimes, ce sont les dettes d'Etat, et à la place des banques, on a les Etats. La Grèce c'est un peu Bear Stearns qui a été sauvé in extremis avec un rachat de JP Morgan, mais quel pays jouera le rôle de Lehman ?
Pression sur les valeurs bancaires Françaises après la menace de dégradation de l'agence de notation Moody's
On a vraiment l'impression qu'on n'a tiré aucun enseignement de la crise de 2008. Je passe sur le fait qu'on devait stopper la spéculation, encadrer les bonus et contrôler les banques, ce qui n'a pas été fait. Mais 2008 et la crise de Lehman nous ont appris que la transparence sur les banques étaient une nécessité absolue. Si on avait su avant ce qu'il y avait vraiment dans les bilans de Lehman, de Bear Stearns, de Citigroup mais aussi de Dexia ou encore de banques Anglaises ou Irlandaises, on aurait peut pu voir la crise arriver et la prévenir. Mais aujourd'hui rebelote. Les supbrimes d'aujourd'hui ce sont les dettes des pays dits périphériques. Et on ne connaît pas les engagements des banques, pas seulement Françaises, dans ces pays. Et c'est ce qui provoque cette incertitude et va provoquer des dégradations en série.
On a eu quelques chiffres sur la Grèce
Approximatifs. Mais rien sur l'Irlande, le Portugal, l'Espagne ou encore l'Italie. On sait que les banques Françaises sont le deuxième groupe de prêteurs privés à la Grèce après les banques Allemandes. Mais pour les autres pays? Or, ces chiffres sont de toute première importance. Ils doivent être inquiétants car la Banque Centrale Européenne veut à tout prix éviter une restructuration qui entraîne un défaut et éviter cela car elle connaît les chiffres. Mais les actionnaires et les épargnants non.
Est-ce que la publication de ces chiffres ne provoquerait pas une inquiétude encore plus grande, or on sait que la psychologie est un élément essentiel sur les marchés
Il faut toujours privilégier la transparence. C'est la leçon s'il ne fallait n'en tirer qu'une seule qu'on doit tirer de 2008. Les bilans des banques sont une fois de plus, comme en 2008, une black box, une boîte noire laissée aux mains des apprentis sorciers. Mais il y a une différence avec 2008. Si les banques sont en difficulté, les Etats ne pourront plus les aider car à cause des banques, ce sont les Etats qui sont maintenant en difficulté….