Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a exhorté la France à poursuivre ses efforts pour réduire son déficit budgétaire et à accélérer ses réformes, dans un entretien au quotidien Les Echos.
Après s’être félicité des annonces faites par la BCE jeudi dernier pour redonner un coup de pouce à l’inflation, la directrice générale a rappelé que ce n’était pas une raison mettre en œuvre « réellement, rapidement et complètement » les reformes structurelles.
Car "même si l'inflation est plus faible que prévu, elle ne peut pas être utilisée comme un paravent pour reporter les efforts nécessaires sur la dépense", contredisant ainsi Michel Sapin, le ministre de l’Economie, qui renonçait la semaine dernière à une coupe de 21 milliards dans les dépenses publiques en raison de la faiblesse de l’inflation étant donné qu'"on ne peut pas avoir les mêmes objectifs (d'économies) avec une inflation qui devient très faible" avait-t-il déclaré à l’AFP.
En clair, la présidente du FMI estime que la faiblesse de l’inflation ne peut servir d’excuse et qu’il faut garder le cap de la réduction des dépenses publiques alors même que la France échouera à ramener son déficit public à 3,8% du PIB cette année.
Enfin, la présidente du FMI conseille de s'attaquer, pas seulement en France mais "dans l'ensemble de la zone euro" au "carcan de la réglementation du travail". Elle a ainsi salué la perspective de légiférer sur les professions réglementées, et se réjouit de voir la France envisager « d'avancer par voie d'ordonnance pour aller plus vite ». « Tout ce qui est de nature à accélérer la mise en œuvre de vraies réformes de fond va dans la bonne direction", ajoute-t-elle, appelant le gouvernent à "passer des paroles aux actes".