Étrange timing… Muddy Waters revient à la charge sur Casino alors que le distributeur français va publier demain ses résultats annuels. Le fonds activiste exprime ses doutes sur la capacité de Casino à restaurer ses marges dans l’Hexagone et a par conséquent abaissé ses prévisions d’Ebitda.
Muddy Waters pointe également les problèmes de gouvernance, notamment avec ses filiales brésiliennes Cnova et GPA qui seraient « plus grave que présenté par Casino », en raison de l’éviction en 2013 d’Abilio Diniz, l’ancien patron de GPA. Le fonds aurait même mandaté un analyste comportemental pour examiner les retranscriptions des conférences téléphoniques et échanges écrits de Casino pour mettre en lumière de prétendues fraudes.
Pour rappel, Muddy Waters avait planté une première banderille en décembre dernier. Le pilote du hedge funds n’avait pas été très tendre avec Casino et encore moins avec Rallye, sa maison-mère dont la valeur tendrait… zéro. Carson Block juge Casino comme « l'une des sociétés les plus surévaluées [...] que nous ayons rencontrées » et pour lui, le titre du distributeur vaut à peine 7 euros contre les 48,97 euros affichés la veille de la charge. Le patron du hedge fund avançait également que la société est dangereusement endettée et est trop dépendante des marchés émergents.
Cette violente charge de Muddy Waters avait fait chuter le titre de 10% et jusqu’à 35 euros les semaines suivants sa publication. Depuis, le dossier a effacé cette baisse, Casino ayant rassuré les investisseurs sur sa capacité à réduire son endettement notamment avec la vente de ses actifs asiatiques.