L'annonce de l'acquisition d'AES Laboratoire par bioMérieux pour 183 millions d'euros propulse le titre Biomérieux en tête du SRD sur un gain de 6% à 80,14 euros.
Avec cet achat d’envergure le groupe lyonnais devient ainsi le leader mondial des applications agroalimentaires… En effet, AES, maison mère de la société AES Chemunex, occupe la cinquième place mondiale au sein des sociétés du contrôle microbiologique industriel, avec un chiffre d'affaires annuel de 76 millions d’euros. Par ailleurs, le groupe rennais emploi près de 400 salariés et a implanté ses sites de R&D et de production en France et au Canada.
Selon bioMérieux, cette acquisition lui permettra de conforter sa position de leader dans les applications industrielles. Le lyonnais estime par ailleurs que les gammes de produits des deux entreprises sont « très complémentaires ». Outre l'apport de l'expertise d'AES dans les domaines agroalimentaire et cosmétique, l'acquéreur entend développer les solutions de « cytométrie » et les autres plateformes prometteuses d'AES.
BioMérieux va ainsi acquérir 100% des titres de la société SKIVA, le holding d'AES Laboratoire, auprès des fonds gérés par Abénex Capital, actionnaire majoritaire depuis 2003, d'autres fonds d'investissement (gérés par EPF Partners, Fortis PE France, BNP Paribas) et du management. La transaction devrait être conclue au cours du troisième trimestre et reste soumise à l'autorisation des autorités compétentes de la concurrence.
Aucune précision n'est apportée quant à l'avenir d'AES Chemunex, dont une part très modeste du capital (moins de 0,5%) reste cotée en Bourse, le reste du capital étant détenu par AES Laboratoire.
Du coté des analystes, la nouvelle est accueillie différemment. Si pour CM-CIC Securities, l’opération est vue d’un bon œil, amenant le broker à repasser à l’achat sur le dossier, car selon lui, cette opération permet au groupe « de conforter son leadership sur la microbiologie, et surtout les Applications industrielles, le segment le plus dynamique ».
Alors pour Oddo, le sentiment est plus mitigé. « En première approche et hors impact de restructurations éventuelles, l'impact serait de +3 - 5% sur le RCAI 2012, soit la première année de consolidation en année pleine » Le bureau d’études trouve que le titre parait bien valorisé à 75 euros et conseille donc d'alléger les positions. L’analyste souligne notamment les atouts d'AES mais avertit sur les challenges à venir liés à son intégration, son organisation et la largeur de ses gammes...