Alors que rien, pas même le spectre d’une restructuration de la dette grecque ne semble arrêter l’euro dans sa détermination à inscrire un nouveau record annuel face au billet vert, Roubini prédit que la monnaie unique va dégringoler pour passer de 1.4648 ce jeudi face au dollar à 1.36 d’ici décembre 2011.
Le Cassandre, célèbre pour ses prédictions qui vont contre le consensus, part du constat selon lequel le Qe2 de la Réserve fédérale et la montagne de liquidité déversée sur le marché dont elle résulte, pèse sur le cours du dollar.
« En fournissant une source bon marché de liquidité, les investisseurs se sont positionnés sur des paris plus risqués, ce qui a poussé l'euro et d'autres monnaies vers des sommets, mais ce mouvement s’inversera lorsque la Fed conduira une politique plus conventionnelle »
De fait, la faiblesse du billet vert s’estompera dès fin juin, date à laquelle le programme de « quantitative easing » de 600 milliards de dollars aura été mené jusqu’à son terme. Parallèlement, une fois que le principal facteur de hausse de l’euro, le relèvement des taux d’intérêts de la BCE, sera intégré dans les esprits, le marché se concentrera à nouveau sur les fondamentaux macroéconomiques et notamment sur les risques persistants de la crise de la dette de la zone Euro, qui a engloutie le Portugal, l'Irlande et la Grèce et menace de s’étendre à l’Espagne. Le dollar va s’apprécier, l’euro va reculer, pour s’échanger à 1.36 face au billet vert d’ici décembre 2011.
« Le yen également baissera face au dollar, car la banque centrale du japon s’avère particulièrement frileuse comparée à ses pairs lorsqu’il s’agit de mener une politique monétaire plus restrictive ». De plus la BOJ continuera d’injecter des liquidités afin de soutenir la croissance, puis la reconstruction après les catastrophes naturelles qui ont frappé le pays, ce qui va déprécier la monnaie nippone. Ainsi, selon Roubini, le dollar s’échangera à 90 yens fin décembre 2011.