Bien qu’elle ne s’engage jamais à l’avance sur les taux, la BCE ne pouvait pas être plus explicite et remontera dès juillet les taux directeurs .
Trichet, qui a une véritable phobie de l’inflation, a utilisé le nom de code bien connu des marchés d’« extrême vigilance » quant à l’évolution des prix à la consommation. Le constat est toujours le même à savoir que les risques concernant les perspectives inflationnistes augmentent à moyen terme, entrainées à la hausse par les prix de l’énergie.
Si rien n’est fait, la BCE prédit une hausse des prix à la consommation pour 2011 entre 2.5% et 2.7%. Plus inquiétant encore, des signes d’inflation avant coureur ont été détecté même dans les stades préliminaires du processus de production.
Jean-Claude Trichet a martelé qu’il n’hésiterait pas à agir de manière ferme. Sa détermination dans le maintien de la stabilité des prix est la priorité absolue car c’est l’indicateur clé de la confiance des marchés.
Les incertitudes sont élevées, tant du point de vue de l’inflation que des perspectives économiques. Fondamentalement, la dynamique économique reste favorable. L’institution prévoit une progression de l’activité économique entre 1.5% et 2.3% en 2011 pour l’ensemble de la zone euro.
Concernant 2012, c’est le flou total. Trichet estime que la croissance devrait progressé entre 0.6% et… 2.8% !. La vérité, c’est que la BCE n’a tout simplement aucune idée de l’évolution à moyen terme de la croissance économique.
Sur le dossier grec, Trichet persiste et signe. Le scénario d’une restructuration de la dette grecque est complètement exclu. En revanche, il admet du bout des lèvres l’idée d’un « rollover », scénario dans lequel les créanciers s’engagent volontairement à racheter de nouveaux papiers grecs de même maturité quand leur obligations arrivent à terme. En réponse au ministre allemand des finances qui plaide pour une contribution du secteur privé à partager le fardeau, il répond que le programme de privatisation est aussi un moyen d’impliquer le secteur privé, et ajoute que quoi qu’il arrive à la Grèce, son sort relève de la responsabilité du gouvernement. La BCE qui détient 45 milliards d’obligation d’Athènes reste donc farouchement opposée à cette idée et veut à tout prix éviter un « événement de crédit » qui risquerait d’étendre le risque souverain à d’autres membres de la zone.
les marchés vendent la nouvelle. L’euro, en hausse jusqu’à l’annonce du statu quo, dégringole désormais de 0.56% face au billet vert, au seuil 1.45.