Vendredi 17 juin

Enfin, il était temps ! La France et l'Allemagne semblent s'accorder sur les grandes lignes d'un prochain plan d'aide à la Grèce. Une conférence de presse qui apaise un peu la nervosité des marchés. Les actions grimpent, et la tension se relâche un peu sur le marché obligataire, le baromètre de l’aversion au risque quant à la crise des dettes souveraines. Le spread sur le taux à 2 ans grec est passé de 2721 points de base la veille à 2538. Le 2 ans repasse d’ailleurs sous la barre des 27%. Ce relâchement fait tache d’huile sur les autres pays de la zone euro. Le spread se rétrécit de 13 points pour le Portugal, de 15 points pour l’Espagne, de 12 points pour l’Italie. Idem pour la monnaie unique qui réagit positivement face à la volonté du couple franco-allemand de créer l’image d’une convergence de vue ; l’euro est passé de 1.4126 au plus bas à 1.4304 contre le dollar.

Revenons d’abord sur ce qui a été dit lors de cette conférence de presse. La chancelière a reconnu qu’ "il nous faut une solution au plus vite", tout en se gardant bien de donner une date précise. Il faut dire que les primes de risques exigées pour les pays de la zone euro ne cessaient de grimper en flèche à mesure que les marchés actions corrigeaient. En pleine impasse politique, la France et l’Allemagne ont du se plier au tempo des marchés financiers pour dégager en urgence un consensus ou tout du moins, donner des éclaircissements pour réduire l’incertitude sur les marchés.

La France comme la Banque centrale européenne (BCE), insistaient depuis des semaines sur le caractère volontaire de la participation des créanciers privés --banques, assureurs et fonds d'investissements—craignant qu’une participation obligatoire revienne à ouvrir la boite de Pandore qui contaminerait les membres de la zone euro ; alors que l’Allemagne restait floue sur ce point.

On en sait désormais un peu plus sur la position de l’Allemagne. "Nous voulons que le secteur privé participe sur une base volontaire (au plan de sauvetage de la Grèce). Je veux insister là-dessus, il n'y a aucune base légale pour une participation obligatoire", a déclaré Mme Merkel, se rapprochant ainsi de celle de la BCE et de la France.

Elle ajoute que " l'initiative de Vienne constitue une bonne assise, il nous faut aller de l'avant maintenant et je pense qu'il est pertinent de solliciter le secteur privé ; pour nous, c'est important".

Au final, cette conférence de presse est éclairante sur un point. Si aucune décision concrète n’a été prise, elle démontre au moins la puissance des marchés financiers dans la mesure où le politique craint la réaction du marché, et agira en conséquence. La finance a contraint le temps politique à se mettre au même tempo et à trouver des points de convergence. Car en soi, la Grèce n’est pas en faillite, puisqu’elle recevra sa 5ème tranche de 12 milliards d’euros fin juin, mais les marchés eux, plongés dans l’incertitude, ne pouvaient pas attendre. Enfin, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ne pouvaient plus se permettre de donner une image aussi cacophonique de la zone euro, incapable de régler ses divergences internes qui souligne l’absence cruelle de gouvernance économique.

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