Depuis une semaine, les marchés n’attendent que ça. Le sommet des responsables européens, censé trouver une solution au casse-tête grec. Si l’Allemagne a prévenu qu’il n’y aura pas de grand soir, la France compte sur une avancée majeure dans le dossier de la crise grecque.
L'optimisme de la France sur la possibilité que les dirigeants de la zone euro parviennent à un accord sur une solution durable à la crise grecque contraste avec le scepticisme de l'Allemagne qui a préféré refroidir les ardeurs des investisseurs quant au sommet de jeudi afin d’éviter une grosse déception, qui se matérialiserait pas des turbulences sur les marchés financiers, si la réunion n'apporte aucune solution définitive aux problèmes de la Grèce.
Le tête-à-tête entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, la veille du sommet souligne la difficulté de forger un compromis après des semaines de controverse au sujet d'un éventuel défaut partiel du pays qu'entraînerait la participation du secteur privé à un second plan d'aide à la Grèce. Angela Merkel n'exclut pas un rééchelonnement de la dette grecque, contre l'avis de la Banque centrale européenne, qui craint, dans ce cas, une faillite aux conséquences comparables à celle de la banque Lehman Brothers, au plus fort de la crise financière.
L’enjeu est pourtant simple et connu de tous : éviter le défaut de payement afin de préserver la stabilité de la zone euro. Or, il existe plusieurs acteurs capables de décréter, si oui ou non, la Grèce est en défaut de paiement : les agences de notation évidemment, mais aussi l’ISDA (International Swaps and Derivatives Association), un acteur méconnu, mais de premier plan. Car si l’ISDA considère qu’il y a événement de crédit, les fameux CDS seront déclenchés, ce qui permettra à ceux qui ont spéculé contre la Grèce en achetant des CDS de remporter le jackpot, ce que l’Union européenne veut éviter à tout prix.
Plusieurs pistes sont évoquées afin de soulager le fardeau de la Grèce tout en minimisant les risques de contagion aux autres membres de la zone. Sarkozy, contraint d’abandonner l’idée du rollover, car considéré par les agences de notations comme un défaut de payement doit discuter avec la chancelière de la possibilité de taxer les banques, afin d’assurer une contribution à minima du secteur privé au nouveau plan de sauvetage de la Grèce.
Autre idée, faire contribuer le FESF. Sur le papier, La zone euro pourrait "techniquement" éviter un défaut sélectif de la Grèce si le Fonds européen de stabilité financière pouvait acheter des emprunts d'Etat grecs sur le marché secondaire, a déclaré Juergen Stark l'Etat grec serait redevable au FESF, et non plus aux banques. Une manœuvre qui permettrait au fonds d'augmenter la maturité des obligations et de consentir un taux raisonnable. Néanmoins, les participants du marché pourraient considérer une telle initiative du FESF, le fonds de sauvetage permanent de la zone euro, comme un événement de crédit, a ajouté le banquier central.
Autre hypothèse, l’émission d’euro obligations qui permettrait de mutualiser les dettes souveraines. L’objectif serait de faire preuve de solidarité afin d’alléger le fardeau de la Grèce et de desserrer l’étau sur les pays périphériques.
En attendant, une accalmie précaire se dessine sur les taux des pays périphériques. Le 10 ans espagnol est repassé sous le seuil des 6%, le 10 ans espagnol renoue avec ses plus bas sur une semaine. Idem pour l’Italie la Grèce et le Portugal qui renouent avec leur plus bas