Ne soyons pas naïfs, l'initiative de 'standard & Poors' avait fuité: l'implacable détermination des vendeurs depuis maintenant 10 séances démontre que certains d'entre eux n'avaient aucun doute sur la suite des évènements
Certains hedge funds américains étaient au courant de la dégradation de la note souveraine des Etats-Unis bien avant que cela ne se produise. Sans les accuser de collusion, certains fonds puissants savaient avant tout le monde. L’information étant l’actif le plus précieux quant il s’agit d’investir, ces fonds n’ont pas hésité à brader le marché pour prendre leurs bénéfices, ce qui explique la violente consolidation, inédite depuis la création du CAC en 1987, qui n’a même pas pu laisser place à un rebond technique. Une baisse qui a par ailleurs été alimenté et amplifié par le déclenchement automatique des stops et par le mouvement de panique de certains investisseurs particuliers.
Désormais, on peut considérer que la dégradation de la note souveraine Américaine a été progressivement intégrée et digéré par le marché. Autrement dit, la perte du précieux triple A est déjà, tout du moins en partie, dans les cours.
Les marchés européens ne dévissent pas. Paris s’est même offert le luxe de faire quelques incursions en territoire positif. S’y ajoute un autre signal fort des autorités européennes qui soutient la tendance. La BCE sort en effet l’artillerie lourde en rachetant davantage de dette publique de pays de la zone euro en difficulté sur le marché secondaire. Les marchés doutaient pourtant qu’elle puisse racheter des obligations italiennes et espagnoles, deux Etats dans le collimateur des marchés, après les déclarations de Jean-Claude Trichet, qui laissait entendre que l'institution était divisée sur cette décision en raison de l‘opposition de la Bundesbank.
Finalement, la BCE a envoyé un signal fort à l’ouverture afin d’enrayer l’escalade de la crise de la dette en jouant le rôle par substitution du FESF. RBS s'attend à ce que la Banque centrale européenne achète en moyenne pour 2,5 milliards d'euros de titres par jour, soit 600 milliards d'euros sur un an si ce rythme est maintenu. » C’est bien un « quantitative easing », destiné à clamer la spéculation sur les dettes souveraines que la BCE est en train de mettre en œuvre. Un QE qui pourrait être de la même taille que le QE2 de la Fed si le rachat d’obligations se poursuit. L’intervention de la BCE fait son petit effet sur le marché obligataire avec des taux espagnols et italiens qui dégringolent. De quoi soulager à court terme les marchés.