« Les risques pesant sur la croissance mondiale se sont accrus et les pays doivent agir maintenant, avec détermination et conjointement », a déclaré vendredi Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international.
La réalité est que l'activité mondiale a ralenti et que les risques de dégradation se sont accrus tandis que, dans le même temps, le rééquilibrage de la demande mondiale qui, nous l'espérions tous, pérenniserait la croissance a calé", a indiqué l'ancienne ministre française des Finances lors d'un débat sur l'économie mondiale organisé par l'institut britannique Chatham House.
S'exprimant en amont d'une réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7 à Marseille, elle a souligné que si la croissance continuait de ralentir, les problèmes de bilan s'aggraveraient, la pérennité budgétaire serait menacée et les mesures de soutien à l'économie perdraient leur puissance de feu.
"Le message principal est qu'à ce stade et compte tenu du contexte économique auquel nous sommes confrontés, il faut que les pays et leurs dirigeants dans le monde agissent maintenant, avec détermination et conjointement", a expliqué C.Lagarde.
"Les responsables, en particulier dans la sphère monétaire, devraient donc se tenir prêts, le cas échéant, à prendre de nouvelles mesures pour soutenir la reprise, y compris non conventionnelles", a observé le directrice générale du FMI. "D'une manière générale, il faudrait qu'elle [la politique monétaire] reste très accommodante, dans la mesure où le risque de récession l'emporte sur le risque d'inflation."
Le FMI juge que les anticipations d'inflation sont "bien ancrées et relativement faibles", a-t-elle observé.
Dans les économies avancées, il est absolument indispensable de rétablir la pérennité des finances publiques par le biais de plans de consolidation crédibles, mais le rythme de ce processus différera d'un pays à l'autre, a-t-elle estimé. Si les coupes budgétaires sont réalisées trop rapidement, cela risque de compromettre les perspectives de croissance et d'emploi, a-t-elle mis en garde.
Les pays qui subissent des pressions considérables du marché, ou qui pourraient se trouver dans une telle situation faute d'ajustements, doivent consolider leur budget et doivent le faire dès maintenant, a insisté C.Lagarde.
"Mais dans d'autres pays, il est possible de réaliser cette consolidation à un rythme plus lent, en association avec des mesures de soutien à la croissance. L'essentiel est à nouveau de définir une stratégie à moyen terme qui soit crédible et applicable", a-t-elle poursuivi.