La crise de la dette a muté depuis que l'Union européenne a décidé en juillet que le secteur privé devait accepter une décote sur ses emprunts grecs, et la méfiance règne sur le marché interbancaire, ce qui affecte très fortement les conditions de liquidités, a déclaré lundi Vitor Constancio, vice-président de la Banque centrale européenne
Le marché interbancaire est à présent "plus affaibli" qu'il ne l'était au lendemain de l'effondrement de Lehman Brothers, a estimé le banquier central lors d'une conférence à Milan.
V.Constancio a toutefois souligné que la BCE avait renforcé ses injections de liquidités et assoupli ses règles en matière de garanties éligibles dans le cadre de ses opérations de refinancement.
Les banques de la région disposent de plus de 4.000 milliards d'euros de garanties éligibles", a-t-il précisé.
L'Espagne et l'Italie, dont les rendements obligataires ont bondi ces derniers temps, "n'ont pas de problème de garanties", a également noté V.Constancio. Mais les banques doivent être prêtes à lever des capitaux supplémentaires, a-t-il insisté. "Les réserves de liquidités [...] doivent d'abord être renforcées ; ensuite on pourra discuter de leur composition."
Cependant, il n'y a pas de preuve d'une quelconque fuite des dépôts dans le système bancaire de la zone euro, a-t-il ajouté.
Quatre ans après le début de la crise financière mondiale, les "vrais problèmes" sont désormais le ralentissement économique mondial et un manque de confiance généralisé, a-t-il indiqué, en marge d'une conférence sur la réglementation bancaire à Milan.
"Il y a maintenant moins de demande de crédit et les banques sont plus prudentes lorsqu'elles prêtent", a-t-il constaté.
Interrogé sur la façon de redonner confiance aux banques, Vitor Constancio a répété que la BCE fournissait les liquidités nécessaires et que les banques disposaient des garanties requises.