Ca se précise pour la réforme bancaire. Pour la première fois depuis le début de la crise, les superviseurs bancaires ont décidé, enfin, de valoriser à leur valeur de marché les dettes souveraines détenues par les banques de l'UE
Envolée les 21% de décote grecque, désormais les investisseurs privés devront accepter une décote sur leurs obligations grecques qui devrait être comprise entre 30 et 50%. Pour l'institut international de la finance (IFI), la décote représenterait 39% si on utilise les prix actuels du marché pour évaluer le profil de risque du pays. D’où la nécessité de renforcer de manière coordonnée et ciblée les fonds propres des banques pour stopper la propagation de la crise souveraine.
Selon le Financial Times, l’autorité Bancaire européenne envisagerait de relever le ratio de solidité des banques à 9%, alors que les nouvelles normes bancaires de Bale III imposent un ratio de 7% au 1er janvier 2019. Les établissements européens auront entre 6 et 9 mois pour se conformer aux critères de l’EBA et présenter un ratio core tier one d’au moins 9%. Or, les banques systémiques européennes comme Santander (9.2%), Barclays (11%) ou encore BNP, (9.6%) et Société Générale (9.3%) sont déjà en mesure de satisfaire ces critères. Ces banques sont –elles suffisamment solides ou les critères de solidité retenu pas assez exigeants pour supporter une contagion de la crise à l’Italie ou l’Espagne ?
La feuille de route, qui appelle à un renforcement "significatif" des exigences de fonds propres des banques, prône une recapitalisation via des fonds privés, qui pourront être suppléés par des fonds publics puis par des prêts du FESF qu'en cas de réponse négative du marché.
La France, qui insistait en coulisses depuis plusieurs jours pour une utilisation du FESF comme instrument de coordination dans la recapitalisation des banques, a annoncé mercredi qu'elle n'y aurait pas recours. « L'Etat ne recapitalisera les banques qu'en dernier ressort et celles-ci doivent d'abord se tourner vers les marchés si elles ont besoin de capitaux, » a déclaré jeudi Valérie Pécresse, la ministre du Budget, sur Canal Plus.
V.Pécresse a affirmé que « les banques devront lever des capitaux privés sur le marché si elles en ont besoin, ou réduire la distribution de dividendes et de primes, ce n'est qu'en dernier ressort que l'Etat interviendra pour protéger les banques françaises si elles en ont besoin », a-t-elle ajouté.