Les principales banques européennes préféreraient vendre des actifs plutôt que de lever des capitaux frais pour répondre à un relèvement des exigences de fonds propres dans l'Union européenne, a rapporté mercredi le Financial Times sur son site Internet, citant des banquiers de premier plan.
Selon ces banquiers, cette position est d'abord défendue par les français BNP Paribas SA (BNP.FR) et Société Générale SA (GLE.FR), mais des établissements en Italie, en Espagne et en Allemagne pourraient leur emboîter le pas.
Les banquiers sont sceptiques quant à l'opportunité de chercher à lever des capitaux supplémentaires alors que les cours de Bourse des banques se sont effondrées. "Augmenter les capitaux en ce moment n'est fondamentalement pas la chose à faire", a indiqué l'un d'eux au Financial Times. "Il faut désendetter."
De son coté la fédération allemande des banques privées, la BdB n’a pas hésité a montrer son désaccord avec les propositions du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour que les banques européennes soient contraintes de relever temporairement leurs fonds propres.
"L'association bancaire juge cette requête inappropriée, dans la mesure où elle ne règle pas les causes de la crise actuelle de la dette souveraine", a déclaré Michael Kemmer, président de la fédération allemande. En outre, « des mesures de recapitalisation forcée risqueraient de déstabiliser les intervenants des marchés ».
M.Kemmer a par ailleurs ajouté qu'interdire aux banques nécessitant des capitaux frais de verser des dividendes pourrait s'avérer contre-productif, car une telle mesure restreindrait leur capacité à lever des fonds supplémentaires sur les marchés.
La veille, J.M. Barroso, avait appelé à une recapitalisation « de toute urgence » des banques, estimant que les Etats membres de l'Union européenne, la Banque centrale européenne et la Commission devaient coordonner leurs efforts pour recapitaliser les banques par le biais d'injections de fonds par des acteurs privés et par les Etats, se montrer totalement transparents sur l'exposition des banques d'importance systémique à la dette souveraine, et introduire de façon provisoire des exigences de fonds propres plus élevées, tenant compte de l'exposition au risque souverain.