L’Allemagne campe sur ses positions face à l’aggravation de la crise souveraine. Le meilleur moyen de rassurer les marchés, c’est de mettre en place des plans d’austérité crédible et efficace pour assainir les fiances publiques. Partant de ce constat, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré qu'il espérait que les nouveaux gouvernements de l'Italie et de la Grèce allaient traiter leurs problèmes budgétaires plus efficacement que leurs prédécesseurs, pour empêcher de nouvelles répercussions de la crise sur l'économie réelle.
"Nous espérons que ces pays vont s'occuper de leurs problèmes budgétaires plus efficacement que cela n'a été le cas jusqu'ici et que la confiance des marchés va revenir", a expliqué Wolfgang Schäuble lors d'un discours devant la Fédération des assureurs allemands.
Tout en admettant que "les doutes relatifs à la viabilité des finances publiques des pays affectés persistent », le ministre continue de s’opposer aux rachats d’obligations souveraines de la BCE.
La priorité est d’appliquer à la lettre les décisions prises par les dirigeants européens lors du sommet d'octobre, sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière, la recapitalisation des banques et une décote volontaire sur la dette grecque détenue par le privé. L’application des mesures sont nécessaires pour éviter une nouvelle aggravation et propagation de la crise, a-t-il ajouté.
Il n’en reste pas moins que la confiance dans la zone euro ne cesse de s’étioler.
La contagion de la crise de l'Euro menace de plus en plus les Etats et le système bancaire, comme en témoigne l’envolée des taux et des spreads sur l’Espagne et l’Italie. La défiance s’étend même aux noyaux durs de la zone euro, comme la France, mais aussi les Pays-Bas, la Belgique et l’Autriche... « La contagion s'étend rapidement, menaçant de transformer une crise régionale en crise mondiale", observe Crédit Agricole qui rejoint l’analyse de Fitch. L’agence de notation financière estime en effet que la crise souveraine fait peser un risque significatif sur les banques américaines.
Les banques du Vieux continent quant à elles préfèrent placer leurs liquidités auprès de la BCE plutôt que de se prêter entre elles. " D’ailleurs selon le 'Wall Street Journal', de nombreuses banques du Vieux Continent auraient désormais du mal à se financer par les voies classiques (prêts entre banques, emprunts obligataires...) et se prépareraient à avoir recours de manière prolongée à des prêts d'urgence de la Banque Centrale Européenne. Ces banques étudieraient des techniques qui incluraient des échanges d'actifs entre banques, ce qui pourrait compliquer encore davantage l'identification des risques dans le système bancaire européen.