« Les risques à la baisse se sont amplifiés dans la zone euro » constate Mario Draghi. « Aucune économie avancée ne sera épargnée par la crise de la dette » reconnait le président de la BCE.
Comme l’immense majorité des institutions, Mario Draghi prédit un ralentissement de l'activité économique dans la plupart des économies avancées. En revanche, la faiblesse de l’activité va modérer la progression des prix, ce qui pourrait laisser une marge de manœuvre pour ouvrir la voie à une baisse des taux qui pourrait intervenir dès le 8 décembre prochain.
La BCE se dit par ailleurs consciente des difficultés des banques liées à la crise de la dette. En témoigne l’envolée des recours de dépôt auprès de la BCE qui augmente pour le septième jour ouvré consécutif, ce qui reflète les tensions sur le marché interbancaire. La veille, les dépôts des banques au jour le jour auprès de la BCE ont atteint 230,899 milliards d'euros, contre 216,295 milliards d'euros mercredi.
Méfiantes en raison des incertitudes au sujet de l'exposition de leurs contreparties aux dettes souveraines, les banques préfèrent mettre leur argent auprès de la BCE plutôt que se prêter entre elles. Le recours à la facilité de prêt d'urgence au jour le jour de la BCE se maintient d’ailleurs à un niveau élevé. Les banques ont utilisé ce dispositif à hauteur de 2,311 milliards d'euros alors que dans des conditions normales, les banques font appel à ce dispositif à hauteur de quelques centaines de millions d'euros.
La BCE qui prend ses décisions en toute indépendance appelle à la responsabilité des Etats dans la mesure où les clefs de la stabilité financière sont des finances publiques solides, qui s’accompagnent de réformes structurelles.
Si pour Draghi, « regagner en crédibilité a un coût social élevé », il faut d’abord rapidement mettre en œuvre les décisions du sommet UE et mettre en place une
gouvernance économique beaucoup plus solide.
Quant à Jozef Makuch, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, il a indiqué vendredi que la BCE allait « prendre les mesures qui s'imposent » pour rétablir la confiance dans la zone euro.
Alors que les taux espagnols (6.71%) se rapprochent dangereusement des taux italiens (6.91%), la BCE est en train d’intervenir sur le marché secondaire pour acheter des emprunts espagnols et italiens, contre l’avis de la Bundesbank qui considère que la monétisation de la dette va créer une inflation qu’il sera difficile de maitriser.