La prime de risque sur les emprunts souverains européens augmente légèrement ce jeudi, signe que les problèmes de la zone euro restent au centre des préoccupations des investisseurs qui attendent les conclusions de la réunion à Strasbourg entre la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy et le président du Conseil italien Mario Monti, sur la crise de la dette.
Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que les dirigeants aborderaient la question du rôle de la Banque centrale européenne.
"Alain Juppé a souligné que la BCE devait jouer un rôle essentiel dans la résolution de la crise; l'Allemagne devrait montrer son désaccord", indique Gavan Nolan, directeur de la recherche sur le crédit chez Markit.
"Les informations sur cette réunion pourraient influencer l'évolution des spreads aujourd'hui", a-t-il ajouté. En effet, alors que les spreads diminuaient dans la matinée, ils inversent de tendance, en témoigne le 10 ans italien qui grimpe de 10 points de base pour renouer avec les 7.04%.
L'adjudication de Bunds décevante réalisée par l'Allemagne la veille, qui constitue un signal d’alarme et l’alerte de Fitch sur le triple A français, reflètent la crainte que la crise de la dette finisse par toucher les pays du noyau dur de l'union monétaire.
Enfin, la relégation en catégorie spéculative de la note souveraine portugaise a fait flamber le spread de 72 points de base, le taux à 10 ans attient désormais 11.6%. , Le déclassement vient de Fitch qui abaisse d'1 cran la note du Portugal à BB+ contre BBB- assortie avec perspective négative.
Principale cause de la dégradation selon l’agence, la récession qui s’annonce en 2012. Le PIB devrait en effet se contracter de 3%.