Le renforcement du pare-feu de la zone euro est, de l’avis de nombreux experts, une étape importante pour mettre un terme à la crise de la dette. C’est en tout cas l’avis d’Anders Borg, ministre suédois des Finances et membre du directoire de la BCE, qui considère que le Fonds monétaire international (FMI), les mécanismes de sauvetage européens et la Banque centrale européenne (BCE) ont tous un rôle à jouer pour fournir une "puissance de feu considérable".
Si l'Europe a également besoin de réformes pour être plus compétitive et du pacte budgétaire pour plus de discipline et de convergence, la priorité est d’éviter à court terme une propagation de la crise souveraine.
N’en déplaise à Berlin, la zone euro devra vraisemblablement relever le plafond de 500 milliards d'euros de ses fonds de sauvetage si elle veut persuader les pays non européens du G20 d'augmenter leur contribution au Fonds monétaire international (FMI).
Parallèlement, l’augmentation des ressources du FMI est considérée comme cruciale pour la création d'un pare-feu autour de l'Italie et de l'Espagne, deux pays lourds de la zone qui pourraient avoir besoin d'une assistance.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, milite en ce sens, appelant les membres du FMI à augmenter de 500 milliards à 600 milliards de dollars les ressources de l'institution.
L’Europe doit clairement montrer aux marchés qu'elle est prête à faire davantage d'efforts avant que les autres pays du G20 ne s'engagent car si les pays du G20 sont disposés à apporter une contribution au FMI, il est indispensable que les pays européens restaurent d’abord la confiance en montrant l’exemple.
Le plus simple, selon les responsables européens, serait d'augmenter la taille des fonds de sauvetage temporaire et permanent de la région au-delà de la limite actuelle de 500 milliards d'euros.
Si ce plafond est relevé, la capacité de prêt restante du Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui dépasse 200 milliards d'euros, pourrait venir s'ajouter aux 500 milliards d'euros de ressources dont sera doté le Mécanisme européen de stabilité (MES) qui devrait être opérationnel dès la mi-2012.
Jusqu'à présent, les autorités allemandes sont plutôt réticentes à l’idée de relever le plafond combiné du MES et du FESF. La veille, Angela Merkel a déclaré à l’occasion du forum de Davos qui réunit les grands argentiers de la planète que la taille du MES n'avait pas besoin d'être doublée.
Quant à la force de frappe du FMI, la plupart des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne ont convenu d'apporter 200 milliards d'euros de ressources supplémentaires au FMI, afin que la plupart de ces fonds puissent être utilisés par les gouvernements européens qui pourraient en avoir besoin. Sur ce montant, 150 milliards d'euros doivent provenir de pays de la zone euro. Ne reste plus qu’à convaincre les membres du G20 de faire de même.