Après un second semestre 2011, calme sur le front des introductions en Bourse, on observe un léger frémissement sur le début de l'année 2012 avec les petites opérations dévoilées ces derniers jours.
Mais de là à parler d’une reprise du marché des introductions en Bourse, il y a encore de la marge tant qu’il n’y aura pas d’embellie du côté de la macroéconomie.
Seules quelques sociétés, deux pour être précis, osent braver les fourches caudines de la Bourse à l’image d’Adocia, une petite « biotech ». Le spécialiste des traitements du diabète qui avait fait part de son projet de levée de fonds sur Euronext Paris d’un montant de 20 millions d’euros la semaine dernière, vient tout juste d’obtenir le visa de l’AMF.
La société d'imagerie médicale EOS Imaging, quant n'a pas encore donné de détails sur son entrée en Bourse. On sait juste qu’elle vise le marché réglementé de NYSE Euronext à Paris, courant 2012. Reste à EOS Imaging d’obtenir le feu vert de l’AMF pour en savoir plus…
Même si ces entrées en Bourse se soldent par un succès, il serait difficile de parler d’un regain de confiance généralisé des opérateurs. Les conditions d'un véritable rebond ne passeront donc par une dissipation des craintes des investisseurs liées à la dette grecque, à la situation de la zone euro et des banques de la région. Ce qui ne devrait pas intervenir avant le second semestre.
Selon certains spécialistes du marché primaire, les conditions ne sont pas remplies pour observer des grosses levées de fonds. Il faudra surement attendre l’année prochaine pour une réouverture complète du marché des introductions en Bourse.
Alors qu’advient-il des dossiers suspendus depuis l'été 2011 ? On se souvient de la possible mise en Bourse de la participation de Lagardère dans Canal Plus et la cotation par Saint Gobain de sa filiale Veralia. Fin août 2011, on apprenait que Lagardère renonçait pour la deuxième fois, à la cession de 20% du capital qu’il détient dans Canal + France à travers une introduction en Bourse… Une opération morte-née qui s’est ajoutée à la liste noire des opérations reportées comme celle du groupe de casinos Lucien Barrière ou récemment, Verallia, victime sacrifiée sur l’autel de la tempête boursière. La filiale minoritaire du fabricant et distributeur de matériaux de construction Saint-Gobain avait dû renoncer à son opération de levée de fonds sur les marchés boursiers le jour même, soit le 21 juin 2011… Pourtant quelques jours avant son entrée en Bourse, Saint-Gobain tenait à aller jusqu’au bout de son opération et avait martelé qu’il céderait Verallia contre vents et marées.
Les entreprises qui voulaient franchir le Rubicon souhaitent attendre qu’il y ait une éclaircie dans le ciel boursier… Mais il pourrait se passer du temps avant que les conditions de marché ne redeviennent favorables à ce type d'opération.