L'agence de notation Standard and Poor's a estimé qu'elle n'était pas certaine que la dette publique de la Grèce serait viable après avoir été partiellement effacée par ses créanciers privés.
"Sachant que seulement une petite composante de la dette va subir la décote, ce n'est pas sûr qu'elle sera à des niveaux que nous voyons toujours comme viables", a affirmé le directeur des notations d'Etat en Europe, Frank Gill.
Pour S&P, le niveau d'endettement de la Grèce ne sera pas tenable si le niveau de la décote sur sa dette est limitée à 70% ». Or, c’est précisément le niveau maximum que les créanciers ont accepté, demander aux banques une décote supérieure à 70% parait difficilement négociable. La Grèce a pourtant encore essayé de négocier mercredi avec ses créanciers privés, sans trouver d'accord, les termes d'un effacement partiel de sa dette publique. De plus, la dette détenue par les créanciers publics n'est en principe pas concernée, si bien que la BCE qui détient dans ses comptes des obligations grecques, ne participera pas à la décote.
La Grèce, actuellement notée "CC", avec perspective "négative", pourrait être dégradé pour à "SD" pour défaut de paiement sélectif, si la dette est restructurée.
"Après la restructuration, une fois que les obligations auront été échangées, nous remonterions rapidement la note à un niveau toujours bas, mais qui est plus en adéquation avec notre point de vue sur la question de savoir s'il y a viabilité de la dette en Grèce", a expliqué Frank Gill.
Athènes, qui doit rembourser en mars 14,5 milliards d'euros d'obligations arrivant à échéance, doit trouver dans l'urgence un accord de restructuration de sa dette afin de s'assurer un deuxième plan de sauvetage international et ainsi éviter un défaut de paiement "désordonné".