Et on repart en arrière… La place parisienne trébuche dans les premiers échanges, l’incertitude entourant le dossier grec plombe la tendance. Ainsi, le CAC 40 s’inscrit en baisse de 0,83% à 3 363 points ce jeudi. C’est que l’imbroglio sur ce dossier grec met à rude épreuve les nerfs des investisseurs alors que les ministres des Finances de la zone euro ont annoncé que les « décisions nécessaires » devraient être prises le lundi 20 février. Un report de l’octroi de la tranche d’aide de 130 milliards d’euros, qui va encore ajouter de l’incertitude sur les marchés. Le spectre d’un défaut de paiement va désormais hanter les places boursières mondiales, la Grèce doit honorer des emprunts arrivant à échéance le 20 mars… Et pourtant, en début de semaine, les investisseurs croyaient à un déblocage rapide de la situation après le feu vert du Parlement grec à une nouvelle cure d’austérité…la sixième en deux ans. Le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, avait même affirmé que le gouvernement a trouvé un accord pour économiser 325 millions d’euros supplémentaires, ce qui devrait aider Athènes à convaincre l'Europe de débloquer le plan de soutien. Mais le pays n’est plus en odeur de sainteté auprès de certains responsables européens qui souhaitent purement et simplement son éviction de la zone euro… En plus de la Grèce, nouveau coup de semonce de l’agence Moody's, après s’être échauffé mardi avec les notes souveraines de certains pays de la zone euro dont la France. Elle a jeté un pavé dans la mare en menaçant de dégrader les notes de 17 grandes banques, conséquence de la crise de la dette de la zone Euro. L'agence de notation envisage ainsi de réduire trois crans les notes d'UBS, Crédit Suisse et Morgan Stanley et de deux crans celles de BNP Paribas, Crédit Agricole, Barclays, Deutsche Bank, HSBC Holdings et Goldman Sachs. La microéconomie n’a pas dit son dernier mot et anime également les débats. Les publications de résultats d'entreprises se poursuivent à un rythme soutenu. Rien que ce matin plusieurs poids lourds de la cote ont passé leur grand oral : Renault, EDF, Société Générale, Technip, Pernod Ricard, AXA ou TF1 se sont essayés à l’exercice.
TF1 prend la tête du SBF120, en hausse de 5,37% à 8,97 euros après a publié un chiffre d’affaires stable à 2,62 milliards d’euros au titre de l’exercice 2011. Les recettes publicitaires ont diminué de 2,9% à 1,5 milliard. Le résultat net se contracte de 20% à 182,7 millions d’euros. La chaîne propose le versement d’un dividende de 0,55 euro par action et dit tabler sur un chiffre d’affaires stable cette année.
Renault progresse de 2,22% à 37 euros. La marque au losange a dégagé un excédent brut d’exploitation en repli modéré de 0,7% à 1,09 milliard d’euros en 2011. Ce chiffre est globalement conforme aux attentes des analystes. Le chiffre d’affaires a augmenté de 9,4% à 42,63 milliards d’euros et le résultat net s’établit à 2,14 milliards d’euros, contre un peu plus de 2 milliards prévu par le consensus. Le groupe propose un dividende de 1,16 euro par action. Le cash flow opérationnel de la division automobile atteint 1,08 milliard d’euros, soit deux fois plus que prévu par le groupe. Pour 2012, la marque au losange table sur un cash flow positif pour cette division.
Technip progresse de 2,66% à 80,35 euros. Le groupe parapétrolier a annoncé une croissance de 12% de son chiffre d’affaires 2011 à 6,81 milliards d’euros. Le bénéfice net progresse de 21,5% à 507 millions d’euros. Pour 2012, le groupe de services pétroliers table sur des revenus globaux compris entre 7,65 et 8 milliards d’euros. Il propose de verser un dividende de 1,58 euro par action, en hausse de 9%.
Capgemini prend 3,99% à 30,50 euros. La SSII a publié un chiffre d’affaires de 9,69 milliards d’euros pour l’exercice 2011, en hausse de 5,6% à périmètre et taux de change constants. La marge opérationnelle augmente de 0,6 point à 7,4%. Elle propose le versement d’un dividende de 1 euro par action. Pour 2012, elle prévoit une croissance organique limitée de son chiffre d’affaires et un taux de marge opérationnelle en hausse
Société Générale perd 3,02% à 21,70 euros après avoir a fait état d’une chute de 88,6% de son bénéfice net à 100 millions d’euros au quatrième trimestre 2011, pénalisé par une perte de 482 millions de sa division de banque de financement et d’investissement. Elle a par ailleurs passé une nouvelle provision de 162 millions d’euros sur ses avoirs en dette publique grecque, portant son provisionnement à 75%. Le consensus établi par Reuters visait un résultat net de 190 millions sur le trimestre. La banque dit rester globalement prudente pour 2012.
Axa a vu son résultat courant diminuer de 15% à 3,59 milliards d’euros l’an dernier, impacté par des dépréciations sur les obligations souveraines grecques et la baisse des marchés d’actions. Le consensus établi par Reuters tablait sur un résultat d’environ 3,87 milliards d’euros. L’assureur proposera un dividende stable à 0,69 euro par action. Le titre de l’assureur redonne 2,82% à 11,87 euros.
EDF est en repli de 2,01% à 18,31 euros après avoir fait part d’une progression de 13,4% de son résultat net courant ajusté 2011 à 3,5 milliards d’euros. Le résultat net est quasiment multiplié par trois à 3,01 milliards d’euros. L’excédent brut d’exploitation ajusté s’apprécie de 4,7% à 14,82 milliards d’euros et le chiffre d’affaires augmente de 2,2% à 65,3 milliards d’euros en ajusté. L’électricien propose de verser un dividende stable à 1,15 euro par action et indique que celui de l’exercice en cours sera au moins stable par rapport à 2011. Il confirme ses perspectives pour la période 2011-2015 et indique que ses objectifs sont « conformes » à celles-ci.
PPR lâche 3,29% à 120 euros. Le groupe de luxe a réalisé un chiffre d’affaires de 12,23 milliards d’euros l’an dernier, en hausse de 11,1%. Le résultat opérationnel a progressé de 17% à 1,60 milliard, contre 1,55 milliard prévu par les analystes. Le résultat net s’apprécie de 26,4% à 1,05 milliard d’euros. Le groupe de luxe et de distribution propose de verser un dividende de 3,50 euros, inchangé par rapport à celui versé au titre de l’exercice 2010. Pour 2012, il anticipe une croissance « soutenue » de ses ventes et une nouvelle progression de ses résultats.
Pernod Ricard cède 0,58% à 77,33 euros. Le groupe de vins et spiriteux a dégagé un chiffre d’affaires de 4,61 milliards d’euros au cours du premier semestre de son exercice 2011-2012, en hausse de 8% en publié et de 11% à données comparables. Le résultat opérationnel courant progresse de 14% à 1,38 milliard d’euros (+17% en comparable). Le bénéfice net courant augmente de 16% à 843 millions d’euros. Le géant des spiritueux relève son objectif de croissance interne du résultat opérationnel courant pour l’ensemble de l’exercice à environ 8%, contre environ 6% auparavant.
Sur le marché des changes, l’euro perd 0,43% à 1,3018 face au dollar mais ne cède que 0,06% à 102,42 contre le yen, les craintes suscitées par les incertitudes entourant le dossier grec secouent la monnaie unique européenne. Le billet vert quant à lui est ferme contre le yen, en hausse de 0,31% à 78,673. Du côté du baril de pétrole, le Brent redonne 0,05% à 118,87 dollars tandis que le WTI est en baisse de 0,27% à 101,52 dollars. Pour finir, le métal jaune trébuche de 0,36% à 1 720 dollars l’once.