Saft bondit de 6,05% à 23,50 euros dans les premiers échanges en Bourse de Paris. Le titre du spécialiste des batteries s’est emparé de la tête du SRD ce matin, les investisseurs ont salué tout d’abord des résultats annuels de très bonne facture mais aussi l’annonce d’un dividende exceptionnel !
Le chiffre d'affaires de Saft a progressé de 8,4% à 628,7 millions d'euros au titre de l’exercice 2011, notamment soutenu par les activités du groupe dans les applications stationnaires, les piles au lithium destinées au marché de l'électronique et les batteries pour le marché de l'espace, où les ventes ont atteint des niveaux records. L'EBITDA augmente de 1,5% à 110 millions d’euros (soit une marge d'Ebitda de 17,5%) alors que l'Ebit atteint 80,3 millions d’euros (+2,6%).
C’est légèrement mieux que les anticipations des analystes qui tablaient pour leur part en moyenne sur un chiffre d'affaires annuel de 621,25 millions d’euros, pour un EBITDA de 107,9 millions d’euros soit 17,37% des revenus.
A fin 2011, le bénéfice net de Saft a été multiplié par deux à 75 millions d'euros, contre 36,6 millions d'euros un an plus tôt, 23,9 millions d'euros résultant de la sortie de Johnson Controls-Saft Ainsi, le spécialiste français va proposer en plus d’un dividende ordinaire de 0,72 euro par action au titre de 2011, le versement d'un dividende exceptionnel d'un euro par action.
La dette nette du groupe a été, quant à elle, quasiment divisée par deux, à 69,6 millions d'euros à fin 2011, contre 135,4 millions l’an passé. Saft a également indiqué que le refinancement de sa dette bancaire est déjà « bien engagé » et devrait être achevé avant la fin du premier trimestre 2012.
Début septembre, l'équipementier automobile américain Johnson Controls avait annoncé le versement de 145 millions de dollars (102 millions d'euros environ) au spécialiste français des batteries dans le cadre d'un accord à l'amiable mettant fin à leur co-entreprise dans l'automobile.
Concernant ses perspectives, Saft anticipe une hausse « d’moins 5% à taux de change constants » de son chiffre d’affaires 2012 avec une « marge d'Ebitda (résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements) de l'ordre de 16,5-17,0% comparé à 16,5% en 2011 en données retraitées » ajoute le spécialiste des batteries. Le groupe affiche sa confiance « malgré les incertitudes sur la croissance de nombreuses économies en 2012 ». Le groupe « prévoit une progression continue de ses activités et marchés traditionnels et une contribution significative de Jacksonville ».
Mais un broker de la place ne l’entend pas de cette oreille. Pour le CM-CIC, cette publication n'apporte pas de catalyseur pour revenir au dossier après la sortie de Johnson Controls et reste à « conserver » sur le dossier avec un objectif de cours de 27 euros. Le ralentissement sur les activités traditionnelles et la montée en puissance progressive de Jacksonville incitent à la prudence selon l’intermédiaire financier.