Si la BCE laisse sans surprise son taux directeur inchangé à 1%, elle a relevé sa prévision d'inflation, et abaissé ses prévisions de croissance. Un mauvais signe pour les marchés. Car les menaces selon le baquier centrales continuent de peser sur les perspectives économiques, en raison notamment de nouvelles tensions sur les marchés financiers et de leurs retombées sur l'économie réelle. La BCE envisage d'ailleurs une contraction de l’union monétaire, et table sur un PIB de la zone euro qui pourrait au pire se contracter de 0,5% et au mieux progresser faiblement, de +0,3% en 2012.
« La reprise économique sera très, très progressive », a déclaré le président de la BCE, sous entendu qu’elle devrait stagner.
En revanche, en matière d’inflation, la BCE table sur une inflation supérieure à sa cible qui serait comprise entre 2,1% et 2,7% en 2012 avant de refluer entre 0,9% et 2,3% en 2013.
Alors que l'inflation est bien loin de ralentir, avec 2.7% en glissement annuel en 2011, la BCE a décidé de maintenir ses taux d'intérêt très bas afin soutenir l'économie chancellante de la zone euro.
Mais poussé à l'extrême, le mélange stagnation/hausse des prix qui conduit à la stagflation est un cauchemar dans la mesure où une situation d'inflation appelle généralement un relèvement des taux d'intérêt, mais dans le contexte actuel, ce relèvement ne ferait qu'accentuer la récession dans laquelle est entrée la zone euro. En revanche, relancer l'économie en abaissant les taux risquerait d'alimenter l'inflation, qui pourrait rapidement grimepr en flèche. EN somme, la BCE est pieds et poings liés face au risque de voir cet accès de faiblesse se transformer en scénario à la japonaise.
Quant aux deux LTRO, ils ont été selon Mario Draghi, " des succès incontestables" dans le sens où l'offre de crédit semble se redresser. Quant au PSI, « il ne serait pas pertinent de le commenter car il se déroule en ce moment » avant de prévenir qu’il n’y avait pas de plan B concernant la sortie d'un Etat de la zone euro .