Lundi 26 août

Inutile de le répéter mais je vous le répète quand même: nous vivons et nous allons vivre une période historique pour l'économie et la finance mondiale.
Et je suis heureux que nous puissions la vivre ensemble, au quotidien, à travers cette newsletter.
Aujourd'hui la situation semble assez confuse et pourtant...elle est assez claire.

L'ÉCONOMIE MONDIALE

Sur ce sujet, enfin, tout est clair.
Tous les "spécialistes" se sont enfin rendus à notre avis, un avis que nous vous répétons depuis des mois: il n'y a plus de croissance.
Et il n'y aura plus de croissance.
La croissance est un vestige du passé.
Et vous savez pourquoi: démographie, technologie et révolution sociétale (millenials, écologie, déconsommation etc.)
Ça c'est une donnée massive si on veut se projeter dans l'avenir.
On l'analysera à nouveau, encore et toujours, dans les jours qui viennent.

LE COMBAT DÉSESPÉRÉ

Il n'y a plus de croissance.
Mais ni les politiques, ni les banques centrales ne peuvent l'admettre.
Ils font tout et ils vont tout faire pour retarder le déclin inéluctable de la croissance.
Pas question d'être le président ou le banquier central de la grande récession.
Ils veulent gagner du temps.
Et ils peuvent gagner du temps.
On ne peut plus renverser la tendance et "relancer" la croissance mais on peut gagner quelques mois, voire, comme aux Etats-Unis, quelques années.

LES BANQUES CENTRALES

se sont donc lancées dans une course désespérée à la liquidité.
La grande majorité des banques centrales mondiales est dans une spirale de baisse des taux.
Les encours d'emprunts à taux négatifs, d'état et maintenant d'entreprises, explosent.
ET ce n'est pas terminé.
Draghi va finir son mandat sur un feu d'artifice de baisses des taux et de "quantitative easing" mais en Europe c'est trop tard, comme au Japon.
Aux États-Unis en revanche, la FED a encore de la marge pour baisser ses taux à zéro puis à des taux négatifs et pour faire tourner la planche à billets.
Aux États-Unis, on peut donc retarder l'heure de vérité.
Ailleurs, sauf peut-être encore en Chine, c'est compliqué, voire impossible.

UN AUTRE FACTEUR ESSENTIEL: TRUMP

Là-aussi, tout est clair.
Trump ne voulait pas vraiment être Président.
Mais Trump aujourd'hui veut être réélu.
Et son calcul est simple: pour être réélu, il faut:
1. Que la croissance reste élevée, au moins 2%;
2. Que le chômage reste bas;
3. Que la Bourse monte ou, au moins, qu'elle ne baisse pas puisque les économies des ménages américains ainsi que leurs retraites sont placées en Bourse.
Il va donc tout faire pour que la croissance et la Bourse tiennent.
Comment ?
Avec son affrontement actuel avec la Chine, il peut créer la panique qui rendra nécessaire une accélération de la baisse des taux par la FED: il va donc pilonner la Chine à court terme et surtout pilonner Jay Powell, le patron de la FED, qu'il insulte maintenant quotidiennement.
Une fois la baisse des taux enclenchée, à quelques mois des élections, il fera un deal avec la Chine qui devrait provoquer une envolée de la Bourse.

UN BON CALCUL MAIS UN CALCUL DANGEREUX

Pour l'instant, son calcul marche.
Il tape sur la Chine, les marchés baissent, comme vendredi et ce matin, puis il demande à la FED de baisser ses taux, la FED fait une déclaration sur des possibles baisses de taux, et les marchés remontent.
Mais c'est un jeu dangereux.
La guerre avec la Chine peut accélérer le ralentissement structurel de la croissance mondiale à un point tel que même des baisses des taux aux États-Unis ne pourront pas renverser la tendance.
C'est cela qu'il va falloir suivre, heure par heure, tweet par tweet, jour par jour, dans le semaines qui viennent.

ET LES MARCHÉS DANS TOUT CELA ?

Si la "décroissance" est inéluctable, la baisse des marchés l'est aussi.
Mais là encore, avec l'action des banques centrales et des politiques, on peut gagner du temps et retarder le moment fatidique, de quelques semaines, de quelques mois ou même d'un ou deux ans.
Cela rend l'exercice extrêmement difficile.
Soit vous vous jetez du train trop tôt et vous le voyez filer sans vous, soit vous restez dedans jusqu'à la dernière minute et vous exploserez quand il s'écrasera, et il s'écrasera.
Il va donc falloir piloter à vue en fonction des tweets de Trump et des déclarations et actions de la FED qui seront les éléments déterminants des mois à venir et sauter avant qu'il ne soit trop tard.

VOILA,

J'espère que c'est clair
Mais on va revenir sur tous ces éléments, essentiels, fondamentaux, dans les jours et les semaines qui viennent.

INCORRIGIBLE

La crise des gilets jaunes l'avait rendu humble.
Mais on peut pas aller contre sa nature.
Macron se prend à nouveau pour le Président du monde: il est sur tous les fronts, l'Amazonie, l'environnement, l'Iran, l'Inde et le Pakistan, la paix dans le monde, Président du monde alors qu'il y aurait déjà fort à faire pour être Président de la France. Il donne des leçons à tout le monde, à Trump, à Poutine, à Bolsonaro, à Boris Johnson et à tous les leaders dits "populistes" contre lesquels il se sent une mission divine.
Et comme l'histoire se répète, il va se prendre un mur car la situation française ne s'améliore pas.

PETIT RETOUR EN ARRIÈRE

J'ai halluciné quand j'ai vu les articles sur la "baisse du chômage français".
Fascinant.
On pavoise.
À 8.5%.
Certes, comme certains me l'ont dit plus ou moins élégamment sur Twitter ( je cite "t'es con ou quoi", "t'es débile ou te le fais exprès?"; "tu n'es vraiment qu'une m..."), 8.5% c'est mieux que 10% et c'est une bonne nouvelle que ça baisse;
Je dis non.
Ce n'est pas une bonne nouvelle.
Nous avons encore près de 6 millions de chômeurs.
Et ça c'est une catastrophe.
Et cela ne baisse pas assez vite.

REGARDEZ AILLEURS:

US: 3.7%, Chine 3.6%, Japon 2.3%, GB 3.8%, Canada 5.5%; Autriche 4.5%, Belgique 5.6%, Allemagne 3.1%, Pays Bas 4.2%, Norvège 3.4%, Suisse 2.3% et je pourrais continuer encore longtemps...
Même le Portugal est passé de 17% en 2013 à 6.7%.
Mais on ne peut pas tout faire, on ne peut pas sauver le monde et s'occuper des 6 millions de chômeurs français en même temps.

LE GAG DU JOUR

L'homme qui n'a pas su gérer nos finances lorsqu'il était Ministre de l'économie et des finances de Hollande, Pierre Moscovici, va être l'homme qui va devoir contrôler les dérives financières en France en présidant la Cour des Comptes.
Le grand mystère des petits calculs politiques.
On regrettera Didier Migaud en fonction depuis 2010 qui a fait un travail formidable même si tous ses rapports sont passés à la poubelle.

LE DEAL DU JOUR

Les États-Unis et le Japon ont conclu un deal commercial.
On en reparle bientôt.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Vendredi, le CAC 40 a terminé la journée en baisse de 1.13 % à 5 326 points après avoir connu deux cassures dans la séance. D’abord à 14h00 suite à l’annonce de la Chine d'imposer de nouveaux tarifs douaniers sur des produits importés des États-Unis. Puis, à 17h00, conséquence d’un tweet du Président Trump relançant l’escalade des tensions commerciales.
A Wall Street, le Dow Jones et le Nasdaq ont terminé largement dans le rouge, le premier reculant de 2.37 % et l’indice des techs perdant 3 % après que le Président américain a ordonné aux entreprises américaines de quitter la Chine.
A Tokyo, le Nikkei a fini en baisse de 2.17 % ce matin, sa plus forte baisse en pourcentage sur une séance depuis le 25 mars, plombé par les valeurs exposées au marché chinois.
Le CAC 40 devrait évoluer cette matinée dans le rouge. Selon certains analystes, les vendeurs ont repris la main (au vu des volumes importants) et l’indice pourrait revenir sur les 5230 points dans les séances à venir.
L'Or grimpe à 1 540.90 $ l’once, son plus haut annuel. Le Brent se négocie à 59.23 $ le baril et la parité eurodollar est à 1.1127.

ON S'EN FOUT?

L'or, qu'on vous conseille depuis des mois comme anxiolytique financier, continue à flamber et a dépassé ce matin les 1550$, et les Français font la queue dans les officines d'achat d'or pour vendre des bijoux, des pièces, et même...de l'or dentaire; Mahjoubi s'engage aux côtés de Griveaux, il n'est pas rancunier et on a dû lui promettre un joli petit poste; Les ventes de bouées géantes ont explosé cet été; Le combat des frères Yann et Alexandre Moix fait le buzz de la rentrée littéraire; J'ai fini la série "The loudest voice" sur le créateur de Fox News, Roger Ailes, excellente et j'attends la sortie de la nouvelle saison de Peaky Blinders le 4 Octobre en France; C'est la sécheresse, on va se taper une taxe; Jean Jacques Goldman s'est converti au streaming.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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