Notre recommandation du jour porte sur Engie. L’industriel français de l’énergie est sur une dynamique intéressante depuis le second semestre 2020. Il se remet petit à petit d’une année difficile. Très présent en France, le groupe revendique environ 24 millions de clients et 120 000 salariés.
En 2020, son bilan comptable a été lourdement pénalisé par une dépréciation de ses actifs nucléaires en Belgique, de l’ordre de 2,9 milliards d’euros. Engie a en effet décidé d’arrêter les travaux de modernisation de ses centrales belges. Leur durée de vie devait être prolongée de vingt ans. Sur l’ensemble de l’année, le groupe fait état d’une perte nette d’1,5 milliard d’euros. Son chiffre d’affaires régresse de 7,2% sur la période, à 55,8 milliards d’euros.
Engie est également actif dans les services de gestion des bâtiments, des équipements d’entreprises et de collectivités locales. Les conséquences du Covid se font également ressentir sur les ventes de ces solutions. Le résultat opérationnel courant est en baisse d’1,2 milliards d’euros sur l’année ; une baisse imputable à 75% aux solutions clients d’Engie.
Au second semestre, Engie a commencé à voir le bout du tunnel. Sa performance organique est similaire à celle réalisée à la même période, un an plus tôt. Les niveaux d’activité se sont petit à petit redressés et ont confirmé un véritable rebond, attendu, au premier trimestre.
De janvier à mars 2021, le résultat opérationnel courant a progressé de 8,3% (+10% en données organiques), à 2,07 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires est en hausse de 2,3% en données brutes, et de 4,8% en organique, à 16,87 milliards d’euros. La meilleure disponibilité de ses centrales belges et un prix de l’électricité plus élevé en Europe ont soutenu ces bons résultats.
Engie a annoncé mardi dernier des objectifs ambitieux pour la période 2021-2023. Le développement des énergies renouvelables, dont le gaz “vert”, est l’une de ses priorités. D’ici 2023, ses cessions devraient atteindre les 9 à 10 milliards d’euros. Ses investissements seront compris entre 15 et 16 milliards, dont 40 à 45% dans les énergies renouvelables.
Que l’on ne s’y trompe pas, elles vont réellement représenter une part conséquente des futurs résultats d’Engie, selon ses projections. Le résultat net récurrent devrait ainsi passer de 2,3/2,5 milliards d’euros en 2021 à 2,7/2,9 milliards en 2023. Cette année, les énergies renouvelables devraient contribuer à hauteur d’1 milliard d’euros dans l’EBIT.
Engie veut mettre l’accent sur le développement des énergies renouvelables d’ici 2030 pour augmenter ses capacités de production. Sa capacité totale est actuellement de 31 GW ; elle devrait passer à 50 GW en 2025 et à 80 GW en 2030.
Depuis le 1er janvier, le titre d’Engie perd 2% à la Bourse de Paris. Son prix actuel, autour de 12,32€, nous paraît attractif. Il ne reflète pas encore le potentiel de rebond de la société. Le 17 février 2020, le titre atteignait son plus haut niveau de l’année dernière à 16,80€.
Notre objectif est légèrement inférieur : 16€. C’est aussi l’objectif le plus ambitieux parmi ceux récemment communiqués par Crédit Suisse (14,50€, 21 mai), Oddo (16€, 19 mai) et Goldman Sachs (16€, 19 mai).
Au titre de l’exercice de 2020, Engie a versé un dividende de 0,53€ par action, soit un rendement de 4,3%. Pour la période 2021-2023, le groupe a réaffirmé sa politique de distribution de 65% à 75% du résultat net récurrent part du groupe. Engie table sur une hausse de son dividende portée par la croissance de ses résultats, et annonce un “plancher” de 0,65€ par action, pour les deux prochaines distributions annuelles.
Engie rejoint notre
portefeuille MF Privé composé essentiellement de valeurs défensives, et pour un horizon d’investissement de plusieurs années.