Jeudi dernier,
Airbus publiait ses résultats des neuf premiers mois de l’année. Le plus grand constructeur aéronautique civil mondial a une nouvelle fois revu à la hausse ses prévisions financières pour 2021 après avoir encaissé une lourde perte en 2020, provoquée par le Covid, de plus de 750 millions d’euros. Au plus fort de la pandémie, Airbus a réduit ses coûts pour s’adapter à un secteur aérien en pleine déconfiture.
Désormais, l’activité se redresse comme en témoignent les 424 avions commerciaux livrés depuis le début de l’année, dont 340 appareils de la famille A320, soit 80 de plus que l’an passé à la même époque. Chaque mois, le groupe devrait produire 45 de ses best-sellers A320 et vise une cadence mensuelle de 65 appareils dans deux ans.
D’ici 2022, Airbus table sur 600 livraisons d’appareils commerciaux, soit 40 avions livrés de plus qu’en 2020. Le constructeur évoque “une bonne performance”, avec des cadences de production en hausse. Et pour cause, le constructeur table sur une reprise modérée de la demande des compagnies aériennes au niveau mondial, soutenue par le renouvellement de leur flotte. Sur un an, le chiffre d’affaires s’envole de 70% à 14,2 milliards d’euros, compte tenu de la claque infligée en 2020. La mesure clef de la rentabilité d’Airbus est l’Ebitda ajusté. Il ressort à 2 milliards d’euros sur un an, soit 27% de plus qu’attendu par le consensus des analystes.
Guillaume Faury, le président exécutif d’Airbus, a notamment déclaré dans le communiqué de présentation des résultats : “Malgré la persistance de la pandémie de Covid-19, les nombreuses mesures déployées par nos équipes ont permis d'atteindre de solides performances au premier semestre. Nous sommes donc en mesure de relever nos prévisions de 2021, en dépit du contexte toujours imprévisible”.
Quelques bémols sont toutefois à souligner. Au troisième trimestre, le bénéfice d’exploitation d’Airbus accuse une baisse de 19%, à 666 millions d’euros. Sur la période, son chiffre d’affaires chute de 6%, à 10,518 milliards d’euros. Ces baisses sont moins marquées qu’attendu. Et surtout, elles sont à relativiser avec les nouveaux objectifs annuels : un bénéfice d’exploitation de 4,5 milliards d’euros et un flux de trésorerie disponible de 2,5 milliards. Jusqu’à présent, le groupe tablait respectivement sur 4 et 2 milliards d’euros.
La principale menace qui plane sur Airbus, et plus largement sur les grands groupes industriels, est celle des pénuries de composants électroniques. Le constructeur européen s’y est préparé et a notamment demandé en mai à ses fournisseurs de garantir un rythme de production ferme de 64 appareils par mois d’ici le deuxième trimestre 2023. Pour l’heure, Airbus continuerait d’envisager un rythme de production encore plus élevé mais aucun accord ne semble avoir été trouvé avec ses principaux fournisseurs et sous-traitants.
Boeing, son frère ennemi, domine la quasi-totalité du marché des gros porteurs dédiés au fret de marchandises. Airbus, jusqu’à présent absent de ce marché, compte lancer une version fret de son gros porteur A350 pour concurrencer son rival américain. Cette perspective semble encourageante et nous croyons au potentiel de rebond d’Airbus. Pour autant, comme Guillaume Faury le précise, le trafic aérien mondial connaît une reprise “très lente en moyenne [...] il y aura des hauts et des bas dans la reprise”.
Le titre peut en effet connaître une forte volatilité dans les semaines à venir et nous l’intégrons donc dans notre portefeuille sportif, composé de valeurs bien plus volatiles que le portefeuille défensif.
Quant aux courtiers et aux grandes banques, leurs objectifs sur le titre d’Airbus varient globalement entre 138€ (Crédit Suisse) et 155€ (Stifel). Citons aussi Oddo qui vise 140€ ou encore Bernstein (142€) et Goldman Sachs (151€).
Pour notre part, nous visons un objectif de 145€, soit un dépassement de 6€ du plus haut historique atteint fin janvier 2020, peu avant le krach boursier du printemps. Pour rappel, l’horizon de placement est d’au maximum 3 ans dans nos portefeuilles PEA. Airbus rejoint donc le portefeuille sportif au prix actuel de 108,70€, soit un potentiel de gain de 33,39%. Le dividende de 2021 a été annulé mais devrait s’élever à 1,5% l’an prochain.