Thales sous 85€, une aubaine pour un investissement de moyen terme ?
Thales ! Le célèbre groupe d’électronique français a récemment défrayé la chronique boursière. Début février, Bloomberg et Reuters évoquaient un possible dépeçage du groupe de service informatique Atos, empêtré dans ses mauvais résultats financiers. Selon les deux médias, Thales était sur le point de racheter la branche cybersécurité d’Atos, aidé de fonds spéculatifs américains. Pour l’heure, aucune négociation ne serait à l’ordre du jour entre les deux groupes et le dossier semble gelé. Pour autant, d’autres critères nous intéressent pour justifier un achat du titre sous les 85€.
Le 26 octobre, Thales publiait ses résultats du troisième trimestre 2021. Sur les neuf premiers mois de l’année passée, le chiffre d’affaires de l’électronicien ressort en croissance organique de 6,2% sur un an, à 11,22 milliards d’euros. Sur la même période, les prises de commandes ressortent à 10,66 milliards d’euros, en hausse de 28% sur un an. Le troisième trimestre a toutefois été marqué par un léger recul des revenus du groupe qui évoque une base de comparaison défavorable d’une année à l’autre ; le troisième trimestre 2020 ayant été marqué par un effet de rattrapage important suite aux deux premières vagues de Covid, les plus importantes quant à leur impact économique.
Les résultats définitifs de 2021 seront communiqués par Thales
le 3 mars (assemblée générale le 11 mai). Pour l’heure, le groupe confirme ses objectifs annuels et vise un chiffre d’affaires compris entre 15,8 et 16,3 milliards d’euros. Le directeur financier de Thales, Pascal Bouchiat, a notamment indiqué qu’il tablait sur un “quatrième trimestre fort” pour les commandes de la division Défense et Sécurité, la plus importante de Thales en termes de marge et de chiffre d’affaires.
Par ailleurs, Thales devrait continuer dans les prochains mois à quitter l’univers du transport, après la cession de son activité de signalisation ferroviaire Ground Transportation Systems pour une valeur d’entreprise d’1,66 milliard d’euros au japonais Hitachi Rail. Thales devrait également profiter des retombées du contrat géant entre l’armée indonésienne et Dassault Aviations. Début février, l’Indonésie validait sa commande de 42 Rafale, le célèbre fleuron français de l’aéronautique de défense, pour un peu plus de 7 milliards d’euros.
L’information avait alors permis d’atteindre
notre objectif sur Dassault Aviation et nous tablons maintenant sur un relais de croissance avec Thales. Construit en collaboration avec Thales et Safran, l’avion de combat enchaîne enfin les victoires à l’export et garnit les carnets de commandes des parties prenantes. Le rebond d’activité dans le secteur des satellites, civils et militaires, est un autre dossier majeur pour Thales.
Nous estimons que le titre est particulièrement bon marché actuellement, autour des 84,50€ l’action. De notre point de vue, Thales est positionné sur des secteurs particulièrement porteurs pour les années à venir : électronique de défense, espace, aéronautique, identité et sécurité numérique. Le PER du titre indique par ailleurs qu’il est actuellement sous-évalué, à 13 environ contre une moyenne de 18 ces cinq dernières années. Cet écart devrait se résorber dans les mois à venir, à mesure que le secteur aérien reprend ses droits sur la pandémie. Ce dernier pèse environ 25% du chiffre d’affaires de Thales, division satellites incluse. En comparaison, la défense et la sécurité représentent près de 50% de l’activité du groupe.
Plus largement, les anticipations de réouverture de l’économie et les bonnes données de Thales lui permettent d’afficher une progression de plus de 13% en Bourse depuis le 1er janvier 2022 (+9,25% sur un an). En comparaison, le CAC40 abandonne 2% sur la période (+21% sur un an). Thales fait d’ailleurs partie de ces rares mastodontes du CAC40 qui n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux boursiers pré-Covid, tant le secteur aéronautique a été paralysé ces derniers mois. Autant dire qu’investir aujourd’hui sur Thales consiste à viser un rattrapage du titre vers les 100€ et au-delà, des niveaux inédits depuis fin 2019, début 2020. Le graphique ci-dessous montre clairement le rebond en cours du titre, mais le plus dur reste encore à faire…

Évolution du titre Thales depuis juillet 2017, unité de temps hebdomadaire
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Source : Meilleurtaux Placement, TradingView
Le titre Thales rejoint ce 17 février
notre portefeuille défensif. À moyen terme, trois principaux niveaux de résistance sont fixés sur les 88,5€, la zone 97/100€ et 110€. Ce sont les trois principaux obstacles techniques avant de retrouver les niveaux pré-Covid et le plus haut atteint à 124,46€ le 18 septembre 2018. Nous visons un niveau nettement plus modeste, mais tout de même supérieur au seuil psychologique des 100€, à 104,80€. Par rapport au cours actuel de 84,50€, le rendement potentiel ressort à 24,02%, hors dividende.
Au titre de l’exercice 2020, Thales a dégagé un dividende d’1,76€ par action soit un rendement d’environ 2,3%. Il devrait tendre vers 3% cette année et comme pour toute valeur au sein de notre portefeuille défensif, nous visons un horizon d’investissement de trois ans au maximum.
Un mot enfin pour indiquer que le titre de Thales profite depuis le début de l’année d’analyses positives de la part de plusieurs grandes banques et acteurs financiers. Sans être parfaitement exhaustif, Morgan Stanley est passé de neutre à surpondérer le 16 février (objectif à 98€), Oddo cible 102€ et mentionne que Thales a “les moyens de ses ambitions”, et AlphaValue vise 112€ à l’achat (contre 108,5€ précédemment) depuis le 18 janvier.