Airbus

Nous ajoutons Airbus à notre sélection de valeurs de long terme aux alentours de 153,9€. L'investisseur long terme visera une vente aux alentours des 198,7€, soit un gain de 29,11% par rapport au cours actuel.

Airbus a encore surpris tout le monde. Dans un contexte tendu pour l'aéronautique, entre tensions commerciales, retards de production et pressions logistiques héritées de la pandémie, le champion européen a livré un premier trimestre 2025 bien supérieur aux attentes. Avec une hausse de 6% des revenus, à 13,54 milliards d'euros, le groupe prouve une fois encore la solidité de son modèle industriel et la pertinence de sa diversification.

La véritable étoile montante du trimestre, c'est la division Défense. Elle ne représente encore que 19% des revenus du groupe, mais affiche une croissance spectaculaire de 23%, ce qui en fait un véritable moteur de performance. À l'inverse, la division aviation civile a connu une légère baisse de ses livraisons (136 appareils contre 142 un an plus tôt), conséquence directe des tensions persistantes dans la chaîne d'approvisionnement. Pourtant, même ce recul n'a pas empêché une progression de 4% de ses revenus, notamment grâce à un effet de change favorable. Ce double constat illustre à la fois la résilience d'Airbus et sa capacité à compenser localement les turbulences de l'industrie.

Le résultat opérationnel ajusté, indicateur clé de la rentabilité du groupe, a progressé de 8% à 624 millions d'euros. Le bénéfice net, lui, bondit de 33%, à 793 millions d'euros, confirmant une dynamique bénéficiaire bien installée. Même le flux de trésorerie libre, traditionnellement négatif en début d'année, ressort à -310 millions d'euros, bien au-delà des attentes des analystes, qui tablaient sur un trou de plus de 1,6 milliard. Ce bon score est un signe fort pour les investisseurs : Airbus sait piloter sa trésorerie même dans des phases de montée en cadence.

Côté perspectives, pas de changement. Airbus confirme viser 820 livraisons pour l'ensemble de l'exercice, un résultat opérationnel ajusté autour de 7 milliards d'euros et un free cash-flow avant financements clients d'environ 4,5 milliards d'euros. En parallèle, le groupe maintient sa trajectoire industrielle de moyen terme, avec un objectif de 75 appareils A320neo produits par mois à horizon 2027, de quoi répondre à une demande mondiale toujours aussi forte pour les monocouloirs.

Mais au-delà des chiffres, c'est le contexte géopolitique qui attire l'attention. Alors que Donald Trump a relancé le dossier des droits de douane, avec des menaces de sanctions commerciales ciblées, Airbus reste pour l'instant relativement préservé. Le président exécutif a confirmé que la Chine excluait les produits aéronautiques européens des mesures de rétorsion, contrairement à son grand rival Boeing, désormais privé de livraisons vers Pékin. Une aubaine pour Airbus, qui pourrait en profiter pour conforter sa domination sur le marché chinois.

En Europe et aux États-Unis, la situation reste plus floue. Airbus n'intègre pas, pour le moment, l'impact d'éventuelles taxes supplémentaires dans ses prévisions. Mais l'ombre de la guerre commerciale pourrait ressurgir, et la direction surveille de près les prochaines annonces. En attendant, l'avionneur européen avance aussi ses pions sur le terrain industriel. Il finalise actuellement le rachat de plusieurs usines du fournisseur américain Spirit Aero, une opération stratégique qui doit renforcer le contrôle d’Airbus sur sa chaîne de production, notamment pour les modèles A350 et A220.


Les analystes restent confiants. JP Morgan recommande toujours le titre à l'achat avec un objectif à 180 euros. RBC maintient sa cible à 185 euros. Deutsche Bank reste également à l'achat avec un objectif de 183 euros. Bank of America se montre encore plus optimiste avec une valorisation cible à 233 euros. Cet alignement des grands bureaux d’analyse confirme que malgré la volatilité du secteur, Airbus reste une valeur de qualité, bien positionnée à moyen terme.



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Source : Meilleurtaux Placement, TradingView
Évolution du titre Airbus depuis juillet 2024, unité de temps quotidienne

Techniquement, le titre a connu un net rebond depuis son point bas d’avril. Il évolue désormais au-dessus de ses moyennes mobiles de 50 et 200 périodes, qui ont effectué un croisement haussier, un signal technique de long terme généralement perçu comme positif. Ce franchissement confirme une reprise de tendance avec un retour marqué des volumes, ce qui renforce notre conviction sur la solidité du mouvement en cours. Cette dynamique renforce notre conviction que le point d’entrée actuel reste attractif pour les investisseurs de long terme.