Jeudi 12 janvier

J'ai regardé la conférence de presse de Donald Trump et je vais vous faire un aveu. J’ai trouvé cela très flippant. Au-delà du fond, de la Russie, de l’industrie pharmaceutique, de l’absence totale pour l’instant de programme, j’ai juste réalisé hier, en le voyant pour la première fois à une tribune officielle, que Trump allait vraiment devenir président. Que ce n’était pas une blague.

UN FACTEUR DE RISQUE

Je m'étais laissé un peu convaincre que finalement c'était super de vivre en direct l'expérience d'un pays géré comme une entreprise, et ce sera peut-être en effet une expérience intéressante, mais j'ai surtout réalisé que Trump n'était pas seulement le facteur massif d'espoir des investisseurs et des marchés, mais aussi, peut être, un facteur de risque majeur.

LES MARCHÉS TOUJOURS PRO TRUMP

Et pourtant hier, les marchés ont réagi positivement. Le Dow Jones est remonté de 0.50% et les autres indices ont suivi.
C'est tout le sujet. Allons même plus loin. La volatilité, cet indicateur de nervosité des marchés, est toujours dans les niveaux les plus bas des dix dernières années. Qu'est-ce que cela veut dire ? ça veut dire très concrètement que non seulement les investisseurs sont optimistes mais qu'ils sont tellement optimistes qu'ils n'achètent même pas une prime d'assurance contre un éventuel accident ou une éventuelle turbulence. Tous les investisseurs américains sont à fond la caisse sur l'autoroute, sans limite de vitesse, et aucun n'a acheté une assurance auto, même si elles sont bradées.

JE NE VOUS FAIS PAS LE COUP DU KRACH

dans l'esprit : "il faut tout vendre, on va avoir un krach, on va tous mourir". Non. Pas du tout. La situation à laquelle on est confronté est tellement étonnante, nouvelle, sans référence avec un président totalement atypique et c'est un euphémisme que tout peut arriver. Le meilleur bien sûr, comme l'anticipe le consensus. Mais aussi le pire. Je ne conseillerai évidemment pas de tout vendre, de paniquer, et d'attendre le grand soir. Mais je conseillerai quand même d'acheter une assurance. Ça s'appelle en jargon financier une option à la baisse, un put sur les indices américains. Ça ne coute pas grand-chose. Au mieux, vous avez flippé comme moi, pour rien, le marché monte, vous gagnez de l'argent sur vos placements et vous avez juste perdu la mise de votre assurance. Marginale. Au pire, Trump provoque quand même quelques carambolages spectaculaires et le gain sur votre assurance vous permet partiellement ou totalement de compenser vos pertes sur vos placements. Voilà c'était le quart d'heure conso finance…

NOTRE CONSEIL DU JOUR...

...c'est donc de couvrir votre portefeuille d'actions avec une option, comme le warrant put S&P 500 W851Z (DE000CD9FF46) qui a une échéance au 13/12/2017 et un strike à 2000 points. Mettez 5-6 % de votre portefeuille d'actions sur ce produit qui a une élasticité de 7.

ET SI LE YUAN FLOTTAIT LIBREMENT

Je vous avais prévenu. Tout se passe en ce début d'année sur le marché des changes. Cette nuit le dollar yen a perdu brutalement 2%. Mais c'est encore une fois du côté du yuan que tous les yeux sont tournés. La Banque centrale chinoise et le gouvernement sont un peu perdus. S'ils laissent le yuan s'effondrer, ils risquent de provoquer une panique sur les actifs chinois et ils risquent surtout de déclencher une guerre avec les États-Unis qui les accusera de dumping. S'ils interviennent pour le faire remonter, comme ils le font, ils vont dilapider leurs réserves de change. Pour rien. L'idée qui fait donc son chemin serait de laisser le yuan flotter. Totalement. Librement. Et de laisser le marché déterminer son cours d'équilibre. Les États-Unis ne pourraient pas protester contre les lois du marché... À suivre de très très très près.

QUI VA PERDRE SON JOB A CAUSE DU NUMÉRIQUE ?

Les Échos cite le rapport du Conseil d'Orientation pour l'emploi. Et surprise! 10% seulement des emplois actuels seraient concernés. On parlerait uniquement de métiers peu qualifiés et manuels balayés par l'automatisation. Ce rapport est rassurant pour ceux qui, à mon avis, une vision totalement partielle de la transformation de notre économie par la technologie. TOUS les jobs, ou presque, vont être "disruptés" et au-delà des pertes directes d'emplois, il y a tous les emplois qui ne seront pas créés (à part les codeurs, les data scientistes et les ophtalmos) et la baisse progressive des besoins de travail dans la société...Vaste débat. Passionnant.

DÉROUTE TURQUE

Après une année déjà catastrophique, 17% de baisse, la livre turque affiche la pire des performances de 2017 sur le marché des changes avec une baisse de 12%. La "reprise en main" d'Erdogan dont le régime ressemble de plus en plus furieusement à une vraie dictature fait paniquer les investisseurs qui sentent également que sa stratégie ambiguë vis-à-vis de Daech ne lui réussit pas. Le pays est en récession et l'inflation explose.

LE TTSO DE LA SEMAINE

"Davos : comme tous les ans + le buzzword". Comme tous les ans, à une semaine de l'ouverture de sa rencontre annuelle (à Davos, du 17 au 20/01), le World Economic Forum (WES) sort son rapport sur les risques pesant sur le monde pour 2017. Comme tous les ans, les 750 experts/CEOs/politiques interrogés par le WES placent "les inégalités de revenus, les divisions sociales, et le réchauffement climatique" en tête des menaces mondiales. Comme tous les ans, tout devrait donc être définitivement réglé à l'issue du Forum.
Le buzzword de l'année à Davos : "inclusive" (en anglais, bien sûr), désigne à la fois une croissance/mondialisation n'excluant personne et une gouvernance mondiale coopérative (= le contraire du protectionnisme). N'oubliez pas de vous abonner à l'excellente newsletter du soir de TTSO. C'est très simple et c'est ici

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

ça bouge! Branle-bas de combat sur les changes avec un dollar ce matin à 104.40, l'euro à 1.0630 et le sterling à 1.2240. L'or en profite pour passer le cap des 1200 dollars. Le pétrole aussi rebondit. Il est à 52.30. Même si hier soir les indices boursiers américains ont plutôt salué la conférence de presse de Trump et le bulletin de santé russe qui indiquait clairement que Trump n'avait pas de problème de prostate, ce matin l'Asie glisse et Paris ouvre en baisse. À suivre.

ON S'EN FOUT

La phrase du jour: "Trop de social tue le social", Xavier Fontanet dans les Échos; Ce soir je vais regarder le premier quart d'heure de la primaire de gauche, pas plus, après je m'énerve, et je switcherai sur "Attrape-moi si tu peux" avec Di Caprio que j'ai vu plusieurs fois; On avait l'impression hier dans le microcosme parisien post-canalien que c'était l'événement politique du jour, voire de l'année: "Laurence Haim va devenir le porte parole de Macron!!! Wow!!! C'est dingue non ?"... Laurence est l'ex-patronne du fan club français et groupie béate d'Obama (je caricature bien sûr): de là à dire que Macron n'est pas simplement le nouveau JFK mais aussi le nouvel Obama, "oui nous pouvons"; Angela Merkel va durcir spectaculairement les conditions d'asile politique en Allemagne et renforcer les dispositifs contre les réfugiés délinquants: une page se tourne; Rassurez-vous: vous pouvez à partir d'aujourd'hui prendre en otage votre patron, la justice française a fait sauter en appel tous les peines de prison ferme pour les syndicalistes de Goodyear, la CGT a donc officiellement l'autorisation de séquestrer.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

A découvrir également

  • visuel-morning
    Qu'est-ce qu'un fonds de dettes privées ?
    13/04/2024
  • visuel-morning
    La question Corporate par Euroland Corporate
    16/04/2024
  • visuel-morning
    La fiscalité de l’assurance-vie, vraiment si avantageuse ?
    11/04/2024
  • visuel-morning
    SCPI : les meilleurs rendements de 2023… et pour 2024
    20/03/2024
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt